Kreator + Dark Tranquillity + Hatesphere + Ektomorf

Arrivé en avance devant les portes de l'Elysée Montmartre pour ne pas rater Hatesphere, je me rend compte que comme d'habitude on aura pas le droit de pénétrer dans la salle à l'heure indiquée sur la place. Heureusement, une fois dedans je m'aperçois que le concert n'a pas encore commencé et, aux dires de Mitch, les membres d'Hatesphere sont dans la fosse.

J'ai juste le temps de me rendre vite fait au stand de marchandises que le concert commence et le groupe enchaîne alors titre agressif sur titre agressif. C'est peut être d'ailleurs le seul point faible de leur prestation puisqu'une certaine monotonie s'installe. Nous n'aurons le droit qu'à un seul titre lent. Ceci mis à part, le groupe dégage une grande énergie et le chanteur est assez charismatique à mon goût, chauffant la salle de son mieux entre les différents titres. Les trois compositions que j'ai pu identifier sont «You're The Enemy», « Deathtrip» et «Bloodsoil». Une petite déception cependant : après avoir entendu un fan leur crier «Release The Pain», seul titre du groupe que j'adore, le chanteur répète ce qu'il vient d'entendre et nous demande si «We want pain ?» mais au il ne sera pas joué. La prestation a durée environ une demi heure.

C'est d'ailleurs le temps, qui m'a alors semblé beaucoup plus long, pendant lequel j'ai du subir Ektomorf tout en tentant de rester le plus proche de la barrière pour avoir une place de choix pour le concert suivant. D'après les connaisseurs, Ektomorf fait dans le mauvais Soulfly. Pour moi c'est du metal de djeuns rebelles sans aucun charisme avec des paroles d'une agressivité banales («I don't care» «Fuck you all» il me semble). Bref on se demande ce qu'ils font la. Le groupe est quand même conscient que c'est la première fois qu'on entend parler d'eux mais ils croient dur comme fer que grâce à leur prestation on est devenu fan…

Après une courte attente (point fort de cette tournée), la mélodie de «The Treason Wall» en version lente au clavier sert d'hymne accompagnant l'arrivé envoûtante de Dark Tranquillity. On remarque déjà que les foutus «cache-décors» de Kreator empêchent de voir le très beau drapeau mural comportant le décors du digipak de Character.

Le groupe se met à jouer «The Treason Wall» et là c'est la déception : le son est très mauvais, pour le groupe le plus raffiné de la soirée c'est vraiment abusé.

Mikael Stanne entre en scène uniquement lorsque le chant commence et malgré les problèmes acoustique l'Elysée Montmarte s'enflamme : entre ceux qui chantent la plupart des titres du groupe du début à la fin et ceux qui gueulent tellement que Mikael n'arrive même pas à parler entre les différents titres l'ambiance est déchaînée. D'ailleurs un peu trop à mon goût en raison de la multitude de boulet qui n'arrête pas de slamer (j'ai d'ailleurs passé mon temps à avertir les deux personnes devant moi qu'un gars arrivait) et surtout en raison de ceux qui slament pendant les passages lents où ceci n'a pas lieu d'être. Bref prochain coup faites les abrutis sur le set d'Ektomorf svp.

Revenons à Dark Tranquillity : le groupe est au mieux de sa forme, il a l'air heureux d'être là et il alterne entre compositions issues de Character et compositions plus anciennes.
Les points d'orgue furent le tube «Lost To Apathy», le merveilleux «Punish My Heaven», le sacadé «Scythe Rage And Roses», le sublime «The Wonders At Your Feet», le magique «My Negation» et enfin l'énergique «Final Resistance» (uniquement car on savait que c'était le dernier titre bien que beaucoup lui aurait préféré «Of Chaos And Eternal Night» qui était joué au début de la tournée).

A la fin du concert, Mikael Stanne et Martin Henriksson sauterons de scène et viendrons s'adonner à quelques poignées de main avec tout le premier rang. Une fois le groupe parti le public continue à crier si bien que Mikael revient et nous salue à nouveau, visiblement assez ému de l'accueil qui leur a été réservé. Ce fut donc 45 petites minutes de bonheur. Vivement que le groupe repasse en France !!

La setlist complète :

The Treason Wall
Lost To Apathy
Through Smudged Lenses
White Noise-Black Silence
The New Build
The Wonders At Your Feet
Scythe Rage And Roses
Punish My Heaven
My Negation
Final Resistance

Kreator par Keyser Söse.

Après le show de Dark Tranquillity, les installateurs s'activent pour mettre en place le matos des thrasheux teutons. Ils ferment même le rideau, à croire qu'une grosse surprise se prépare (il n'en sera rien).

21h, les lumières s'éteignent, le rideau tombe, c'est parti pour 2h de thrash.
Devant une grande bannière représentant l'artwork du nouvel album, le show commence sans surprise par le premier titre éponyme du dit-album suivi du deuxième, "Impossible Brutality". Le son est bon, très bon et on distingue clairement la voix caractéristique de l'ami Mille Petrozza. Sa position est assez spéciale, le dos voûté (l'âge?) devant le micro. Ca ne l'empêche pas d'headbanguer quand il faut.
Les autres zicos sont moins présents, limite effacés, surtout Sami Yli-Sirniö qui semble même timide, se contentant de balancer riffs et soli (au moins correctement, c'est déjà ça!). Le batteur délivre quant à lui une excellente prestation, ultra-carrée.

Les lights et la fumée sont de la partie, imposant une ambiance qui colle parfaitement au style. Personnellement, j'ai adoré la fumée et les lights rouges braquées sur Petrozza pendant l'exécution de certains soli, sa position très courbée sur sa gratte rendant l'ensemble encore plus captivant. Ca le fait grave quoi!

L'ambiance dans le pit est à la furie, les parties rapides de thrash old-school à la Slayer aidant bien. Le chanteur ne manquera d'ailleurs pas de féliciter les mosheurs à la fin (démago ou vérité?)

La setlist est pas mal axée sur Enemy Of God (tant mieux pour moi car je ne connais que celui-là) et les nouvelles compos passent l'épreuve du live avec mention ("Enemy Of God", "Impossible Brutality", "Suicide Terrorists", World Anarchy"...). Les fans plus anciens ne sont pas laissés pour compte, on a également droit à tous les classiques: "People Of The Lie", "Tormentor", "Pleasure To Kill", "Flag Of Hate", "Riot Of Violence", "Extreme Aggression", "Terror Zone, "Betrayer"...)

Petrozza se fend à la fin d'un discours ultra-cliché contre les gouvernements et les racistes qui n'était pas franchement utile mais ça a au moins eu le mérite de déchainer la foule en hurlant "hate" à l'unisson avant la bombe "Flag Of Hate".

Pour résumer, 2h de thrash intense. Certains, pas vraiment amateurs ont dû trouver ça long mais pas moi. Ce groupe dégage une putain d'aura comme seuls les groupes cultes en ont le secret.