Temple Of Dread - Hades Unleashed
Chronique
Temple Of Dread Hades Unleashed
C’est désormais devenu une tradition de voir chaque été TEMPLE OF DREAD revenir aux affaires avec un nouvel album - son troisième en quasiment deux ans, qui fait toujours parler de lui durant la période estivale et ce nouveau bébé ne fera pas exception à la règle vu qu’il intervient quasiment un an jour pour jour après le très bon
« World Sacrifice ». Si l’on a pris l’habitude de la musique délicieusement rétro du trio cette nouvelle livraison ne risque pas de dérouter son auditoire… du moins partiellement car même si l’on retrouve ses classiques morceaux basés majoritairement sur la vitesse et portés par des riffs simplissimes (pour une construction générale mémorisable en moins de temps qu’il ne faut pour boire une pinte), celui-ci a décidé aussi de surprendre ses fans en montrant une écriture plus variée au tempo plus ralenti pour un rendu qui ne va pas manquer de faire parler. En effet même si l’écriture des allemands se montre majoritairement taillée pour les concerts ceux-ci ne vont pas hésiter à allonger leurs compositions tout en levant plus fréquemment le pied que dans un passé récent, ce qui ne va pas se faire sans écueils vu qu’on va trouver sur cet opus des longueurs… un défaut jamais entendu chez eux jusque-là. Il est vrai qu’avec quasiment quarante minutes au compteur celui-ci est le plus long jamais sorti par le groupe, qui va en plus bénéficier d’une production énorme et moderne en décalage complet avec les deux précédents chapitres, et qui sur la durée ne va pas être forcément des plus agréables.
Ce côté mur du son va en effet sauter aux oreilles dès le démarrage de « Aithon`s Hunger » à la batterie bien massive et à la guitare prédominante, où le chant mis sur le devant de la scène va parfois se révéler fatiguant à la longue. Néanmoins ici on est en terrain conquis et les teutons ne prennent aucun risque vu que ça joue à fond quasiment en continu, entre parties endiablées et blasts déchaînés qui alternent en continu et où se greffent du riffing Punk typique bien agréable. Frontal et direct on retrouve ici ce qui fait le charme de la bande avec une musique sans surprises mais redoutablement efficace et qui fera un carton à coup sûr dans la fosse, à l’instar du tout aussi sympathique et énergique « Wrath Of The Gods (Furor Divinus) » qui passe comme une lettre à la poste. Pourtant après cette doublette implacable cette première moitié de la galette va également montrer quelques faiblesses notables, et si « Necromanteion » (aux accents mid-tempo affirmés) est encore agréable à défaut de mieux c’est surtout le trop long et décevant « Threefold Agony » qui va casser la dynamique. N’arrivant jamais vraiment à décoller et usant (voire abusant) de la lenteur les quelques explosions de rapidité sont trop quelconques et prévisibles pour marquer les esprits, et l’on a franchement envie de passer directement à la plage suivante pour voir si ça relève la tête.
Cela va heureusement être le cas dans la foulée via tout d’abord l’excellent « Empyrean » tout en brutalité et mené tambour battant où l’on retrouve la rapidité tant attendue, et où des accents Thrash affirmés se font entendre. Car si on avait pu en trouver ici et là auparavant les trois compères ont clairement accentué ce style à leur écriture rugueuse, qui trouve ainsi plus de densité et une attractivité renforcée comme pour « Nefarious, I » où le riffing thrashy fait là-encore des merveilles. Entre tout cela le déchaîné et punkisant « Crypts Of The Gorgon » (qui ne débande pas un instant) et le réussi « Whores Of Pompeii » trouvent facilement leur place et passent très facilement le cap des écoutes à défaut d’être mémorables, tant ça donne l’impression d’être un peu en pilotage automatique. Et quand ça n’est pas cela qui émerge c’est là-encore ce côté plus travaillé et pointu qui finit par décevoir, c’est le cas de la conclusion intitulée « Procession To Tartarus » qui outre proposer des nappes de claviers froides et une ambiance éthérée et mystérieuse pas toujours du meilleur goût, finit par être redondante de par sa rythmique très lente et presque Doom qui se répète presque à l’infini sans jamais captiver véritablement (même quand ça ose enfin accélérer).
Du coup un drôle de sentiment prédomine une fois arrivé au bout, celui d’un disque en demi-teinte capable de donner envie de se défouler comme de passer rapidement à la composition suivante, la faute à un déséquilibre entre les moments excitants et ceux nettement plus quelconques. Si ça reste redoutable quand ça privilégie la pédale d’accélérateur et la simplicité c’est nettement plus partagé quand ça se densifie ou que ça ralentit l’allure, cela s’ajoutant au ressenti bancal et aléatoire de cette galette parfois un peu surfaite. Néanmoins on ne peut que saluer la prise de risque et l’évolution voulue par les vétérans même si ça n’est pas forcément à hauteur des attentes, du coup on ne peut que leur conseiller de prendre plus leur temps pour la prochaine livraison, histoire d’améliorer tout cela et de persévérer dans cette voie car il y’a de bonnes idées et du potentiel mais qui mérite d’être mieux exploité et d’avoir un rendu plus homogène. Bref c’est un léger pas en arrière pour les vieux briscards locaux qui n’a certes rien de rédhibitoire car tout n’est pas à jeter, mais il y’avait clairement mieux à faire et à explorer tant ça tombe parfois un peu à plat et comme un cheveu sur la soupe.
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