Temple Of Dread - World Sacrifice
Chronique
Temple Of Dread World Sacrifice
A peine onze mois après la sortie du très bon
« Blood Craving Mantras » le trio de Basse-Saxe est déjà de retour et conserve sa grande productivité, vu qu’il signe son attendu nouvel album qui reprend les choses où elles en étaient restées sur son prédécesseur, tout en se montrant également du même acabit. Car bien qu’ayant légèrement rallongé son propos ce second opus donne la sensation d’être la suite logique du premier, même si le combo a légèrement densifié sa musique (sans pour autant la dénaturer) qui reste homogène et hyper efficace, signant ainsi un disque tout aussi accrocheur et qui met le cerveau en veille durant presque quarante minutes.
D’entrée on s’aperçoit que les gars ne sont toujours pas là pour se prendre la tête tant « World Sacrifice » montre leur facette la plus épurée et bas du front, vu que ça se contente de jouer sur la vitesse quasiment en continu (portée par des roulements à l’ancienne et une rythmique des plus basiques), d’où émerge une partie centrale plus lente et remuante afin de reprendre son souffle. Avec ce schéma dépouillé à outrance le groupe réussit cependant à ne pas sonner linéaire, ceci grâce notamment à un groove implacable et à toute l’expérience de ses membres (qui savent quoi faire pour ne pas tomber dans ce piège), chose que l’on va retrouver plus loin via l’expéditif et excellent « Machine », légèrement épique mais tout aussi rapide et primitif. D’ailleurs tout en gardant cette simplicité l’ensemble arrive cependant à la conserver même en s’alourdissant et en levant le pied, preuve en est avec le plus sombre et rampant « Commands From A Black Soul » où la variété est de mise, à l’instar du tout aussi prenant « Enforcers Of The Vile » qui joue sur le grand-écart et met en avant une certaine tribalité redoutable. Ce point s’entend également sur le tout aussi agréable « Alive I Rot » aux relents martiaux et porté par une noirceur accentuée et des passages propices au headbanging, qui mélange ainsi les genres et les vitesses de façon efficace et sans faute de goût. Si la formation reste calée dans du Death pur et dur elle n’hésite à y intégrer quelques plans aux influences Punk plus marquées, celles-ci s’entendent sur les classiques et expéditifs « Symbiotic Delusion » et « Dedication » aux riffs simplissimes mais qui donnent envie de pogoter dans la fosse.
Et histoire de terminer en beauté (avant la conclusion sympathique intitulée « Blood Craving Mantra ») les Teutons ont eu l’excellente idée de reprendre le fameux « Sold Baptism » de leurs compatriotes de MORGOTH (tiré du mythique « Odium » sorti en 1991 »), dans une version fidèle mais sans surprises. Si l’on pourra reprocher à certains plans de se répéter et de revenir régulièrement, et que la construction générale soit souvent basée sur trois parties distinctes, il n’en reste pas moins que l’ensemble se montre addictif et prenant sans jamais véritablement faiblir. Sans chercher à révolutionner quoi que ce soit ce deuxième chapitre se montre légèrement supérieur au précédent et trouvera facilement son public sur disque comme sur scène. En attendant dans le même genre l’arrivée imminente du prochain SLAUGHTERDAY on se délectera sans problème de ce bon cru facile à assimiler et à digérer, qu’on appréciera réécouter de temps en temps, quand on cherchera quelque chose de sobre et old-school à mettre dans la platine.
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