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Spasticus - Horror, Chaos, Death

Chronique

Spasticus Horror, Chaos, Death (EP)
La Sicile est un très joli pays (oui, c'est une façon de parler car je sais très bien que la Sicile est une île et son pays l'Italie). Catane et son marché vivant et coloré, la jolie ville perchée de Noto, Syracuse et son architecture baroque, la belle Taormine et sa somptueuse plage d’Isola Bella, le tout dominé par l’Etna, volcan aujourd’hui relativement tranquille mais qui parfois se réveille et crache sur ses habitants ses volutes menaçantes... Bref, si vous avez l’occasion d’y aller, ne vous privez pas, vous ne le regretterez pas.

Par contre, s’il y a bien une chose pour laquelle l’île italienne n’est pas réputée ou en tout cas à laquelle on ne pense pas immédiatement à l’évocation de son nom, c’est bien ses groupes de musiques extrêmes. Thrash Bombz (Thrash), Daemonokrat (Death Metal) et Morticula Rex (Death / Doom) sont d’ailleurs les trois seules formations à figurer sur mon radar… À cette liste pour le moins réduite vient néanmoins s’ajouter aujourd’hui Spasticus originaire de Palerme et dont la formation remonte à 2019. Celui-ci, malgré quelques soucis de line-up (deux bassistes et un batteur ont en effet déjà été remerciés), n’a pas manqué d’enchainer les sorties avec dans l’ordre une première démo parue en 2020 intitulée Fuck Me Before I Die, un EP sorti l’année dernière et sur lequel nous allons nous pencher aujourd’hui et enfin un split en compagnie de leurs compatriotes de Boia à paraître début mai sur Caligari Records et dont on parlera probablement plus tard.

Intitulé Horror, Chaos, Death, ce premier EP paru chez Rotted Life (cassette), Unholy Domain Records (cassette) et Necrolatry Records (CD) tient parfaitement son statut d'"extended play" (ou EP pour ceux qui ne le saurait pas) avec à la clef cinq compositions bouclées en un petit peu plus de dix-huit minutes. Pour illustrer ce dernier, le groupe sicilien a fait appel aux services de l’artiste belge Vincent Helmkamp (Hegemony, Horrified, Morbidity, Necroccultus...). Le résultat, bien cradingue, colle à merveille au Death Metal primitif des Italiens et devrait en toute logique vous avoir conduit à la lecture de cette chronique et mieux encore à l’écoute de ces quelques titres.

D’ailleurs, si cette illustration faite de corps mutilés et autres horreurs innommables s’avère sans équivoque, il en est également de même en ce qui concerne le Death Metal de Spasticus qui ne cherche en rien à dissimuler ses influences. Celles-ci sont effectivement très claires et vont essentiellement d’Autopsy à Repulsion en passant par Death Breath et Impetigo. Une belle brochette de formations totalement dénuées de finesse et que ces garçons ont décidé de prendre en exemple quitte à sacrifier toute idée de personnalité sur l’autel de l’efficacité. Ah qu’elle est belle la jeunesse d’aujourd’hui...
Mais si tout ça sent effectivement le réchauffé à plein nez, ce n’est pas pour autant qu’Horror, Chaos, Death n’est pas digne d’intérêt. Entre ces riffs Punk dépouillés passés à la moulinette Death Metal, ces quelques solos bordéliques, ces accélérations intenses et foutraques balancées dans tous les sens à coups de tchouka-tchouka et autres blasts sauvages succédant bien souvent à des "stop & go" imparables, ces ralentissements putrides et baveux qui manquent rarement de groove, cette basse épaisse qui vient nous chatouiller les intestins, ce growl rugueux et chargé, ces cris arrachés et primitifs et plus généralement cette attitude désinvolte et je m’en foutiste, on tient là une certaine idée du bonheur faite Death Metal. Aussi une chose est sûre, tous ceux qui apprécient les quelques formations mentionnées ci-dessus devraient ici trouver matière à se réjouir tant Spasticus fait sur Horror, Chaos, Death de l’excellent travail, recrachant à sa sauce ce que d’autres ont fait avant lui avec déjà beaucoup de talent.
En effet, en dépit de liens de parentés pour le moins évidents, les Siciliens réussissent à éviter le piège de la pâle copie grâce à une succession d’éléments évoquant un tel ou un tel mais jamais un simple copier/coller de bout en bout. Un titre comme "Birth To The Plague" enchaine ainsi les références en débutant avec un premier riff à la Autopsy avant de poursuivre sur une accélération façon Repulsion elle-même suivie par une séquence au groove évoquant notamment Death Breath avant de revenir vers Chris Reifert et ses acolytes le temps d’un passage beaucoup plus lourd et sinistre… Bref, vous avez saisi l’idée et celle-ci s’applique à peu de choses près à tous les titres de ce court mais fort sympathique EP.

S’il semble donc difficile de faire plus régressif que ce premier EP et si les parallèles semblent tous plus évidents les uns que les autres tout au long de ces dix-huit minutes intenses et bagarreuses, Horror, Chaos, Death n’en reste pas moins une sortie particulièrement réussie qui en appel à nos instincts les plus primitifs. Véritable défouloir tout ce qu’il y a de plus sincère et efficace, ce EP de Spasticus ne se prend en aucun cas pour ce qu’il n’est pas et n’offre rien d’autre que ce qu’il y a à entendre. Bref, si vous n’êtes pas encore complètement rassasiés de ce genre de Death Metal à la fibre Punk évidente, particulièrement bas du front et aussi cradingue que déglingué, il y a de fortes chances pour que vous adhériez pleinement aux propos des Siciliens qui n’inventent rien mais font plus que correctement leur boulot ici.

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Spasticus
Death Metal
2021 - Necrolatry Records
notes
Chroniqueur : 4/5
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Spasticus
Spasticus
Death Metal - 2019 - Italie
  

formats
  • Digital / 2021 - Autoproduction
  • K7 / 2021 - Rotted Life Records
  • CD / 2021 - Necrolatry Records

tracklist
01.   Birth To The Plague  (03:54)
02.   Chemo-Whore  (02:47)
03.   Obliteration  (03:22)
04.   Horror Chaos Death  (05:32)
05.   Conquest Mania  (03:18)

Durée : 18:53

line up
parution
14 Mai 2021

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