Noctule - Wretched Abyss
Chronique
Noctule Wretched Abyss
Surprenant ce premier album de NOCTULE ! Très surprenant même ! Et ce pour plusieurs raisons. Le visuel qui ne colle pas à la musique, un timbre de voix en décalage avec la personne qui le possède, une différence énorme entre la musique de ce nouveau projet et celle que son unique membre fait dans son groupe d’origine... Bref des surprises, mais qui n’en seront que pour ceux qui auront fait attention aux informations extra-musicales ! On arrête les mystères ? OK ! Alors NOCTULE est un one woman’s band tenu par Serena Cherry. L’Anglaise est originaire de Bristol, et elle est à la base membre de SVALBARD, un groupe plutôt affilié au post-hardcore et ayant sorti jusqu’à maintenant trois albums entre 2015 et 2020. Ici, on est évidemment en présence de black metal, mais contrairement à ce que la pochette de ce Wretched Abyss m’a laissé croire, il ne nous fait pas plonger dans les abysses du trve black !
Eh non ! Car en fait les 41 minutes de l’album sont ultra-chargées en riffs clairs et en mélodies aussi colorées que la pochette est sombre. Par contre, la première piste peut un peu induire en erreur, car ce « Elven Sword » va nous faire croire que nous sommes en présence d’une variante 2021 de notre regretté WINDIR. C’est en fait le seul morceau à y faire penser très fortement : le cri de guerrier au début, la dynamique, les ambiances offensives... Et les mélodies bien évidemment. C’est un morceau puissant qui montre tout de suite que Serena a bien les rênes en main. Elle est toute seule ? Oui mais justement elle sait ce qu’elle veut, elle fait ce qu’elle souhaite, et tout ce qu’on peut lui reprocher, c’est l’utilisation un peu grossière d’une BAR. Le reste tape bien l’oreille, jusque sa voix très agressive. Il faut s’être renseigné sur le line-up pour se rendre compte que c’est une femme qui hurle.
Les morceaux qui suivront feront moins penser à WINDIR parce que le côté guerrier est moins prononcé, et parce que les mélodies prennent un léger accent progressif. Ce sont plutôt des formations post-black qui viennent à l’esprit, et dès « Labyrinthian » on a des références à DEAFHEAVEN. Mais le DEAFHEAVEN qu’on aime hein, pas le plus récent, celui de Sunbather. Il y a ainsi comme une impression de coucher de soleil mélancolique qui pénètre notre esprit après la 3ème minute. C’est extrêmement doux et apaisant à ce moment-là. Très réussi... La recette sera répétée sur les morceaux suivants, avec des guitares très claires tout du long, mises très en avant et portées par une voix agressive. Les ambiances sont très libératrices, et prennent encore plus d’ampleur lorsqu’une voix féminine fredonne au fond, comme sur le début de « Evenaar » ou la fin de « Wretched Abyss ». Toutes les pistes font rêver, toutes les pistes se valent, mais toutes les pistes ont cependant deux petits points faibles : les guitares ont parfois un son un peu trop grossier, et les riffs sont parfois trop répétitifs pour tenir la distance. Sans que cela gâche l’album, cela l’empêche simplement de passer du stade de « réussi » à celui d’ « indispensable ».
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