Aara - Triade II: Hemera
Chronique
Aara Triade II: Hemera
Quel bonheur, les Suisses d’AARA ont gagné un beau public depuis l’année dernière, depuis le premier opus de leur trilogie intitulée Triade. Le groupe existait déjà auparavant, et il avait même sorti un album tous les ans depuis 2019, d’abord chez Naturmacht pour ses débuts fracassants, et très vite chez Debemur Morti pour la confirmation et l’explosion de talent. Mais c’est apparemment récemment qu’il a réussi à toucher plus de public ! Et ça risque bien de continuer vu que la suite est déjà prête ! Les morceaux qui conclueront le cycle de la Triade sont déjà prêts puisqu’en fait les trois membres les avaient tous préparés à la même période. Ils avaient juste décidé de les proposer en trois fois, donnant à chacune des parties le nom d’une divinité grecque. La première triade était au nom d’Eos, la déesse de l’Aurore, et voici donc la deuxième, au nom de Hemera. Il s’agit de la divinité qui incarne la lumière terrestre et symbolise donc le Jour. Ce que cela nous dit sur la troisième Triade à venir ? Qu’elle pourrait s’appeler Astréos, en hommage au dieu du crépuscule... A confirmer très prochainement, l’année prochaine normalement !
Du fait qu’il s’agisse d’une trilogie composée et écrite à la même période (comme BLUT AUS NORD l’avait fait en son temps avec 777), il ne faut donc pas s’attendre à de gros changements dans les ambiances sur ces 6 nouvelles pistes. La base est la même, et elle se montre toujours aussi efficace. Le groupe fait une musique extrêmement rapide et nerveuse, au point de créer des ouragans de mélodies qui emportent tout sur leur passage. Les vocaux sont ultra harsh, très coupants et sans doute difficiles à apprécier pour ceux qui souhaitaient un timbre goût vanille. Le résultat est classé dans le black metal atmosphérique, avec des incursions post black metal, mais AARA a une véritable identité et elle empêche de se satisfaire pleinement des étiquettes proposées... Surtout que les éléments qui reviennent à chaque morceau sont enrichis par des éléments particuliers qui les différencient tous, et qui maintiennent l’intérêt tout au long des 42 minutes.
Rien que le premier morceau, « Phantasmagorie », tue par des riffs saccadés, son rythme déjà fou, et surtout un passage aux chœurs éthérés à l’efficacité imparable. Les autres ne vont pas décevoir, incluant toutes sortes de surprises. On appréciera l’utilisation d’un Chophar, cet instrument à vent d’origine israélite, l’apparition de chœurs d’église ou encore celle de samples de vocaux féminins indiens sur « Sonne der Nacht ». Beaucoup d’éléments qui peuvent rappeler CULT OF FIRE, d’autant que les membres d’AARA l’avouent, ils se sont cette fois-ci « plus intéressés à des éléments religieux et ethniques variés » et confirment « une fascination pour les différentes religions en tant que témoignages culturels ».
« Une fascination » qui rend ce nouvel album lui aussi « fascinant », avec le gros avantage d’être toujours marqué par la patte reconnaissable du groupe, et avec le talent de cultiver la curiosité grâce à des ajouts ponctuels parfaitement logiques et légitimes. Un autre album de 2022 indispensable, et encore une fois sorti chez Debemur Morti... comme WHITE WARD...
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