Sunken - Lykke
Chronique
Sunken Lykke
Ils ont mis cinq ans à revenir, mais comme ils se sont encore améliorés, l’attente est complètement pardonnée. SUNKEN, le groupe danois né en 2013, avait montré dès ses débuts qu’il n’allait pas être le plus actif du monde. Une démo en 2014, puis des albums espacés : 2017, 2020, 2025. Sur les cinq membres, deux seulement sont là depuis les débuts : le guitariste Simon Skotte Krogh et le chanteur Martin Skuym Thomasen. Ils sont même là depuis plus longtemps, puisqu’avant SUNKEN, il y avait ARESCET. Le nom a changé. Puis certains camarades d’origine ont changé. Puis leurs remplaçants aussi. Le bassiste Jonas Fagthmann s’est tout de même accroché, présent depuis 2017, tandis que le batteur et le guitariste rythmique sont arrivés plus récemment : Joachim Højer Larsen de GLEMSEL et Alexander Salling.
Des changements de musiciens, mais une orientation similaire, claire, limpide. Musicalement, SUNKEN est un groupe à la recherche de la pureté. Un son pur, des compositions pures, des émotions pures. Il faut une solide maîtrise et un réel talent pour parvenir à cet équilibre et transmettre des sensations parfaites. Tout est affaire de dosage, afin d’éviter les clichés ou le risque d’en faire trop, ou pas assez. Ici, ces dosages sont ultimes, tout simplement ultimes, donnant naissance à quatre pistes délicieuses, autant d’aventures sensitives presque divines.
Beaucoup de formations jouent du black atmosphérique ou du post black metal avec l’ambition d’inviter à l’introspection, au voyage intérieur ou, plus simplement, à l’évasion vers des paysages physiquement inaccessibles. Certaines y parviennent, mais rares sont celles qui atteignent le niveau de SUNKEN, qui survole les difficultés avec une aisance remarquable. Le groupe équilibre parfaitement les moments agressifs et les phases de douceur. Il varie les éléments, mais surtout, il sait précisément où et quand les placer pour qu’ils produisent leur plein effet. Il lui arrive d’ajouter de légers samples, de petits sons, des chœurs discrets ou des mélodies à un black metal plus torturé et nerveux. Mais il possède surtout ce talent rare de tout apaiser, laissant alors la beauté du vide et du froid guider de longs passages. L’aspect rugueux et tournoyant des morceaux dissimule toujours une douceur extrême, elle-même effleurée par la douleur de vocaux amers qui pleurent leurs complaintes.
L’amertume est le sentiment dominant tout au long des quatre morceaux, car les douceurs apparentes tendent à exacerber la douleur. « Douceur », « douleur »… les mots n’ont jamais été aussi proches. À moins que ce ne soit déjà le cas chez SHINING, sans doute. Car SUNKEN en partage certains aspects, sachant lui aussi jouer avec les nuances vocales et les changements de rythme. C’est peut-être là la meilleure description des Danois : des SHINING modernes, enrichis de quelques éléments post. Une chose est certaine, ils se sont surpassés, et ces 48 minutes sont excellentes. Dangereuses pour l’esprit, mais excellentes.
En résumé, SUNKEN signe avec ce nouvel album un retour impressionnant et captivant, confirmant qu’ils ont trouvé un équilibre idéal entre intensité et subtilité. Un voyage à la fois sombre et raffiné, qui mérite toute l’attention des amateurs de black metal atmosphérique.
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