MANETHEREN de retour, après à nouveau une longue absence puisque 5 ans ont passé depuis
Time, qui était, lui, sorti 6 ans après
Solitary Remnants. Mais cette fois-ci l'attente m'a paru beaucoup plus courte. Normal,
Time m'avait déçu à cause de trop fortes espérances. En le réécoutant récemment, je ne l’ai pas trouvé dégueulasse, mais un peu trop sophistiqué lorsque j’attendais de la misanthropie désabusée. Enfin bon, je n'ai pas résisté à jeter mes oreilles sur le nouveau
The End et je le trouve beaucoup plus à mon goût. D'abord, détail ridicule mais détail qui peut avoir son importance : la pochette est plus réussie que la précédente. Rah, que j'ai pu trouver moche cette tête torturée de
Time. Là ce n'est toujours pas foufou, mais ça se regarde sans cligner des yeux. Ça se regarde surtout avec curiosité, car l'originalité est au rendez-vous. En fait ce visuel essaie de coller au concept,
MANETHEREN a toujours aimé réfléchir et se compliquer la tâche en créant une histoire. Et là, il s’agit du voyage d'un homme dans un monde qui a commencé à s'effondrer. Oui, bon sans développement ça peut sembler un peu concon, mais il y a derrière l’idée un message plus profond basé sur le nihilisme. Tout cela explique le titre de l’album,
The End, et celui des morceaux, que je ne vais pas m’amuser à recopier alors que vous les retrouvez à droite dans la description.
MANETHEREN n'a pas beaucoup évolué musicalement pour nous raconter son histoire, mais il a baissé d’un ton ses ambitions et revient à quelque chose de moins distant. Pour cela, l'éternel Azlum, seul membre présent depuis 2003, s’est bien entouré. L’Américain a gardé le batteur italien de
BLUT AUS NORD, Thorns, également actif auprès d'une quantité infinie de groupes, dont je n'ai envie de citer que
KULT,
FIDES INVERSA et
FROSTMOON ECLIPSE. Il a aussi engagé un autre membre de ce dernier, Davide Gorrini, bassiste qui a la liberté de s’exprimer pleinement sur ces 6 pistes. Et enfin, pour ne pas se retrouver le seul Américain, c’est désormais le méconnu Eric Barker qui s’occupe du micro. Avec une bonne voix d'outre-tombe proche des vocaux des albums précédents.
La musique, j’y reviens, n’a donc pas vraiment évolué. Et pourtant elle est parvenue à me toucher plus fortement cette fois-ci. Le black atmosphérique y laisse toujours une grosse part aux passages instrumentaux avec des ambiances encore influencées par le post black, mais sans exagération. Le post black n'est qu'une nuance, qui apporte quelque chose mais ne devient pas trop envahissante. Là où le groupe a été malin ,c'est en proposant des durées de pistes plus raisonnables. Alors que je sentais sur le dernier que
MANETHEREN faisait long sans raison, développant jusqu’à l’écœurement des compositions à la base engageantes, la maîtrise est cette fois-ci plus évidente, l’efficacité décuplée. Seuls deux pistes dépassent les 10 minutes, contre 5 pour
Time. Beaucoup moins d’égarements au final, même s'il en reste une poignée sur le dernier morceau, de 14 minutes.. Ensuite, le groupe parvient véritablement à happer l’auditeur et le mener dans des mondes sous-marins enchanteurs. Je sais, la mer n’est pas le thème choisi, mais j'ai l'impression d'être envahi par les flots. Ou en fait qu'un bulle se crée et m'entoure, me permettant de glisser sur tous les dangers. Les vocaux ont beau être agressifs, le rythme a beau être souvent emballé, je me sens en sécurité, et même apaisé, peut-être grâce à la chaleur de la basse et aux breaks rassurants. Tout passe bien.
Par contre l’album est encore long au total, avec plus de 70 minutes. Surtout, on peut lui reprocher des similitudes effarantes entre chaque composition, mais on y revient avec plaisir. On se laisse bien emporter dans ce monde qui est certes sur le point de disparaître, mais qui ne le fait pas dans des douleurs abominables. Plutôt dans l'observation et la contemplation...
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