Diablation - Allégeance
Chronique
Diablation Allégeance
DIABLATION, c’est un retour, c’est un début, c’est une fin, et c’est aussi un recommencement. DIABLATION, c’est un groupe qui fait parler de lui depuis quelques semaines, dès l’annonce de sa création et de son premier album chez Antiq. Et la raison principale, hormis une communication active sur les réseaux sociaux, vient de son line-up ! Car ça y est, Vampyr Arkames revient ! Le chanteur charismatique de SETH meilleure période est enfin revenu ! Il prouve d’ailleurs qu’on peut revenir sans être jamais parti puisqu’il a toujours été actif au sein d’AD INFERNA et de ses 9 albums en 20 ans ! Sauf que voilà, après son premier album de black sympho L’empire des sens de 2002, AD INFERNA était une usine à expérimentations spontanées. Le groupe enregistrait effectivement ce qui lui passait par la tête sur le moment et sans se poser de questions. Il a ainsi pu partir dans le gothic, l’industriel ou l’électronique. Des fans de black metal ont accroché, de nouveaux fans ont accroché, Sakrifiss non. Qu’est-ce que j’ai pu râler dans mon coin en considérant que le talent de vocaliste de Vampyr Arkames était gâché. Le black metal avait besoin de lui, mais lui n’en ressentait plus vraiment l’envie…
J’ai donc fait partie de ces vieux fans tout foufous d’apprendre la naissance de DIABLATION. Vampyr Arkames est donc au chant, mais il y a aussi son compagnon de longue date d’AD INFERNA à la composition, aux guitares et aux claviers : Orias. Deux nouveaux venus sont à la basse : Hyde, et à la batterie : VNA. Mais même si DIABLATION vient d’être formé, il est difficile de parler d’une réelle « naissance ». Il s’agit plutôt d’une renaissance, et ce pour plusieurs raisons. Cet album plonge l’auditeur dans le passé, avec des ambiances, des concepts et une approche qui sentent les années 90. Pas celle des Légions Noires bien évidemment, mais celle de l’âge d’or du black à claviers. « Comme SETH alors ? ». Eh bien pas tant que ça ! Evidemment, on retrouve des points communs, mais il ne faut pas s’attendre à un Les blessures de l’âme II. Ça, c’est le groupe qui a gardé le nom de SETH qui s’en est chargé il y a quelques mois sur La morsure du Christ, mettant au goût du jour sa musique du siècle dernier. DIABLATION, lui, en est plutôt une extension, avec des bases communes mais une autre manière de s’exprimer. Musicalement c’est normal puisqu’Orias ne vient pas de SETH. Il est un grand amateur de black sympho et montre à nouveau son talent pour le style ainsi que son ouverture d’esprit en utilisant beaucoup de synthé, beaucoup de clarté au milieu des blasts, et beaucoup de subtilités dans l’évolution des morceaux. Il sait cependant se contenir et ne part pas dans trop d’expérimentations, n’ajoutant rien de farfelu au style : le metal noir. L’approche a donc des similitudes avec celle de SETH, mais les ingrédients et le résultat sont différents.
Mais ce qui marque très fortement à l’écoute de DIABLATION, ce sont les textes, qui vont eux aussi rappeler SETH tout en s’en éloignant. Le concept d’abord. La solitude inévitable de l’Homme est une thématique omniprésente et elle est contée dans une histoire de 9 pistes qui aboutit à la fin du monde que nous connaissons. Le prochain album serait déjà en préparation et devrait parler de la naissance d’un nouveau monde.
« L’Allégeance suprême ainsi prêtée
De toute apparence humaine délivré
La noirceur absolue transcendée
La renaissance cosmique peut opérer.
(…)
Ma suprématie restaurée
Le nouveau monde peut enfin commencer. »
DIABLATION a donc son identité et son histoire, mais de nombreux ponts sont fait par Vampyr Arkames avec son passé, et bien entendu avec son époque SETH. On retrouve ainsi dans les paroles des mots chocs tels que « l’âme », « le soleil et la lune », « le vampire », « Lucifer », « les blessures »… Et rapidement on se demande si cet album n’est pas une sorte d’autobiographie. Il y a même des renvois à l’après SETH, comme sur « La noirceur des limbes » :
« Descendit ad inferna
Mors aeterna.
descendit ad inferna
Et n’en revient pas. »
Et ces rappels constants à l’histoire trouvent aussi un écho dans le featuring de Hreidmarr sur « Ego Daemonium ». Les deux démons qui dominaient le metal noir français au sein de SETH et ANOREXIA NERVOSA se retrouvent mêlés comme un seul monstre.
« De l’antre du démon, mon visage s’est dévoilé
Façonné, conditionné, à son image métamorphosé
Je suis le fils, je suis l’après
Oublie qui j’étais, c’est possédé que je renais »
Les paroles, et donc les vocaux, ont ainsi une énorme importance chez DIABLATION. Et c’est une force certaine, car beaucoup de passages vont rester en tête et ne plus jamais s’effacer. Mais c’est également ce qui parfois m’a gêné. Le texte prend au final trop de place. Arkames a des vocaux excellents, mais il ne laisse presque aucun répit, chantant pratiquement sans interruption d’un bout à l’autre des 49 minutes. Il veut raconter beaucoup de choses, mais finalement il ne laisse pas de place à des passages qui auraient pu être encore plus forts s’ils étaient restés sans vocaux, car oui, les instruments aussi suffisent à exprimer des sentiments et sensations. Il me manque donc un mini quelque chose : les riffs ou les claviers seuls. C’est un détail, et il ne sera pas partagé par tout le monde, mais il m’empêche de considérer cet album comme excellent. Les promesses sont cependant tenues, et Allégeance est un très bon démarrage.
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