Eucharist - I Am The Void
Chronique
Eucharist I Am The Void
Vingt-cinq ans après
Mirrorworlds, Eucharist, l’un des géniteurs oubliés du style “death mélodique suédois” refait son grand retour.
A Velvet Creation sorti en 1993 (les prémices du genre) est considéré par beaucoup comme une pierre angulaire. Le contexte est placé. Mais la bande du petit village de Veddige est aussi connu comme le premier groupe du batteur Daniel Erlandsson (futur Arch Enemy et petit frère d’Adrian). Séparé en 1998, Eucharist se reforme en 2015 pour un unique concert puis plus rien pendant plusieurs années. Daniel lâche finalement le groupe et Markus Johnsson, pilier, frontman guitariste, se retrouve seul à la barre avec ses compositions et les quelques riffs de Daniel… Le gaillard recrute alors la brute épaisse Simon “Bloodhammer” Schilling (Marduk, Panzerchrist, ex-Belphegor) et annonce un troisième opus chez le mythique label Regain Records (responsable des rééditions de ses deux albums au début 2000) via le modeste Helter Skelter Productions.
Déjà teasé, ceux découvrant ce
I Am The Void par son morceau d’ouverture “Shadows” seront quelque peu décontenancés. Est-ce bien Eucharist ? Un black metal glacial plutôt cru (davantage norvégien que suédois), peu nuancé et aux mélodies sporadiques… Enfin si, en concentrant son oreille on perçoit le riffing accrocheur mais surtout le chant criard torturé paroxysmique de Markus. Les quatre premiers morceaux feront effet d’un gros bloc monolithique dont rien n’en ressort. Une juxtaposition de riffs “brouillons“ assez lambda qui ne sera pas du tout aidée par la rythmique décérébrée et ultra répétitive de Bloodhammer. Clairement lors des passages à la double et au blast beat véloce il défrisera la permanente (ce “bomb blast” de la mort sur “In The Heart Of Infinity, la vache !) ! Pour le reste, que c’est pauvre et rébarbatif (il faut tenir l’heure)…Une boite à rythme aurait clairement suffit.
Pourtant après une petite demi-heure passée, ce
I Am The Void semble se dévoiler. On découvre ainsi les escapades crust assez savoureuses sur “Mistress Of Nightmares”, véritable vent de fraîcheur. Mais pas que, aussi les frissons de cette belle époque No Fashion Records. Son break Katatoniesque touchant à l’instar de “Queen Of Hades”, l’intro doomy de “Nexion” (rappel d’un doux Vinterland), les tremoli crucificateurs de “Lilith” ou le final éponyme qui aurait pu paraître sur
Mirrorworlds. Les vers de Markus transpirent la noirceur et le désespoir (période sombre lors de la composition dixit le bonhomme). Malheureusement le reste des morceaux retombe dans la médiocrité du début d’album… Tronqué de moitié et aux compositions plus approfondies le résultat aurait été tout autre. L’absence de Daniel se fait sentir, d’ailleurs je pense que ces quelques passages “mélo” viennent de ce dernier.
Peut-être aurait-il fallu changer le nom du groupe ? Eucharist n’est plus vraiment Eucharist sans le deuxième pilier fondateur et compositeur principal Daniel Erlandsson, Markus Johnsson efface le death mélodique pour une musique fortement typée black metal… Mais quelconque et trop inégale. Un enchaînement de bribes de compositions qui ne demandaient qu’à être rognées et parachevées (des passages de qualité à l’aura “nineties”), frustration complète sur le final éponyme. Pourquoi ne pas avoir travaillé le reste de la sorte ? Compliqué à digérer sur 1h15 (particulièrement sa première partie), la galette sera mise de côté… En attendant peut-être un nouveau réveil ?
| Mitch 9 Avril 2022 - 1228 lectures |
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