Retour au balbutiement du death metal mélodique, nous sommes en 1993. Cette année marquera déjà un immense tournant dans la scène avec notamment la sortie des dénommés piliers
With Fear I Kiss The Burning Darkness,
Skydancer,
Heartwork,
The Somberlain ou encore
The Spectral Sorrows (un grand respect pour celui qui connaît tous ces albums : une personne bien). Un album manque à l’appel (et a fortiori au site), un certain
A Velvet Creation d’un très jeune groupe suédois portant le nom d’Eucharist. Formé en 1989 non loin de Gothenburg, Eucharist sort une demo en 1992 puis se sépare un an plus tard. Le groupe est alors aussitôt ressuscité par le label Wrong Again Records (désormais Regain Records) qui les fera signer pour leur tout premier album. Il tient à ne pas omettre la présence dans le groupe d’un certain Daniel Erlandsson (aujourd’hui batteur d’Arch Enemy), petit frère du batteur d’At The Gates. Mais surtout il faudra préciser le contexte de
A Velvet Creation : le membre le plus âgé n’a que 16 ans…
Vous me direz à quoi bon écouter une sorte de Jordy du metal suédois ? Et bien portez donc une simple écoute pour comprendre votre erreur. « Greeting Immortality » ou l’hymne d’Eucharist, ouvrira le bal par ses doux riffs acoustiques aux forts élans baroques puis ne pourra qu’enfoncer vos oreilles six pieds sous terres par ses riffs tranchants comme des lames de rasoir. Tout comme son successeur
Mirrorworlds, place à un death mélodique relativement sombre et glacial alternant riffs black/dark metal et death teinté de thrash. Le résultat se veut bluffant au possible, impossible ne serait-ce d’imaginer des collégiens nous pondre des compositions aussi fouillées et maîtrisées ! Quand à la technique, elle se veut aussi tout aussi ahurissante et tout particulièrement celle du batteur, qui malgré ses trois poils au menton vous balancera un jeu varié aux accélérations à la double qui vous mettront à n’en point douter sur le cul.
Ici le death mélodique est évidemment concerné, en effet aucun titre de
A Velvet Creation n’échappe à la pléiade de riffs mélodiques fatals. Les compositions comme pour tout groupe digne de ce nom, sont fignolées aux petits oignons (« Oui Chef ! ») avec le riff toujours bien placé ou encore ces notes leitmotives qui ne pourront que vous rendre aliéné. Place aux « swedish leads » avec un son aigu au possible un peu à la manière d’un Mörk Gryning. Il suffit alors d’écouter les riffs cultissimes de « My Bleeding Tears », les très typées dark metal « Floating » et « A Velvet Creation » aux riffs à ne plus sortir de votre tête pendant plusieurs jours ou encore la très énervée et rapide « Once My Eye Moved Mountains » démontrant le talent du petit Daniel. Vous ajoutez à çà des breaks sublimes et une richesse immense dans les compositions et vous obtenez un très grand album ! L’album désormais réédité depuis 2001, possède deux titres bonus, enregistrés en 1994 pour une compilation du label. « Wounded And Alone » véritable tuerie, devrait quant à lui hanter vos oreilles grâce à ses riffs magistraux.
Quel album ! On regrettera juste une production effroyable (malgré le remastering) qui devrait en braquer un certain nombre lors des premières écoutes mais une fois habitué on ne peut que se laisser bercer. Malheureusement la gloire ne sourira jamais au groupe, encore oublié d’un bon nombres fanatiques de Dark Tranquillity, In Flames et autres…Eucharist se séparera une deuxième fois en 1995, laissant les membres à leurs vacations dont l’enregistrement pour Daniel Erlandsson (mais qu’est-ce que tu fiches encore dans Arch Enemy toi !) d’une pierre angulaire du death mélodique :
Subterranean. Le groupe se reformera une dernière fois un an plus tard pour
Mirrorworlds. Au final un grand album, un grand groupe. Une écoute obligatoire pour tout fan de death mélodique scandinave qui se respecte.
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