Sorcerer - Joy
Chronique
Sorcerer Joy (EP)
Je vous laisse un an et à peine revenu, je ne peux que constater les dégâts. On est à deux doigts de devoir se renommer Thrashoblackdeath. Il reste bien quelques irréductibles doomeux, proguistes et que sais-je encore mais où est le core ? L’âme ? Non parce que moi je veux bien être sympa mais si dès que j’ai le dos tourné, vous passez à côté des très gros calibres, c’est que vous y mettez de la mauvaise volonté. Il n’est pas question de Jean-Michel Arcor ici, on parle du noyau dur de chez dur. Mind Awake, Jaw Crack, Providence, Six Feet Ditch, ça vous parle ? Non ? Il s’agirait alors de monter à Paris et voir un peu ce qui s’y trame parce qu’on peut pleurer Kickback encore longtemps et se consoler avec Worst Doubt une fois tous les 36 du mois mais ça n’est que la face visible de l’iceberg qui cache la forêt. Alors voilà, j’ai un an de retard, je ne le rattraperai jamais, mais on va quand même essayer de couvrir un minimum ce qui s’est passé dans nos contrées, et pour ça, Sorcerer est candidat. Voilà qui me met tout en Joy, même si on fête bientôt la première année de cet EP !
Alors Sorcerer, c’est quoi ? Déjà, c’est pas du doom épique suédois. Non, rien qu’à la durée des morceaux, on aurait pu s’en douter. Un seul morceau atteint les cinq minutes mais le reste tourne autour de deux trente. Trop punk ça comme écriture, ça sent l’urgence, pas la lenteur ni la monotonie hypnotique. Non, clairement, les pas-si-jeunes parisiens ont à dire, et le propos sent le napalm. Les thèmes sont évidemment relatifs à ce à quoi le punk hardcore vous a habitué, mais l’écrin est bien plus subtil que ce dont on peut avoir l’habitude. Poétique semble être un bien grand mot, mais une attention particulière a été portée à l’écriture (Only God Forgives, Bury the Hatchet) dans la mesure où la politique n’est jamais outrageusement jetée au visage de l’auditeur et la part de sensibilité personnelle ne verse jamais dans l’emo. La voix est d’ailleurs en cohérence avec cet équilibre, allant chercher du côté de Magnitude, dans un style souvent clamé, sans s’en cacher une seule seconde mais en incorporant des guests qui apportent une variation toujours bienvenue. En résumé, partez du principe que vous allez pouvoir vous mettre des grosses mandales (Bury the Hatchet), écouter les paroles attentivement (Joy) et venir les crier devant si vous n’avez pas encore perdu tous vos neurones lors de la première étape (Seed of Decline, Only God Forgives).
Bon maintenant vous vous doutez bien que ce n’est pas tout seul avec son micro que l’on justifie un EP et encore moins un qui a eu un joli succès comme celui-ci. La première chose qui frappe à l’écoute de Joy, c’est ce que j’appellerais son aspect cinématographique. Entendez par là qu’on vous sert une ambiance plus travaillée que quelques samples. La musique a un ton, une couleur qui lui est propre et qui dépasse le carcan dans lequel trop de groupes se jettent aveuglément. Disons qu’à l’époque où Kickback a arrêté de pomper dans le NYHC, ils se sont fait chier dessus par un certain nombre de « puristes » et que là, le côté nihilisto-cradingue en moins, Sorcerer a laissé aux américains ce qui leur appartenait pour proposer une vision radicalement européenne et que 13 ans après No Surrender, les mentalités semblent avoir suffisamment évolué. La France est prête, l’Europe n’a qu’à bien se tenir !
Et bien voilà, je reviens, je suis élogieux et biaisé à nouveau. En même temps, je fais ça pour me faire plaisir et dans le but de promouvoir des groupes, des gens et surtout des initiatives qui me plaisent. Je vais donc devoir apposer une note de façon tout à fait aléatoire et je vais aller chercher dans le haut du panier parce que c’est bien là que Sorcerer se trouve, quand il n’est pas en train d’enregistrer ou de chercher à jouer par chez toi, là où tu dois aller le soutenir !
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