Deinonychus - Mournument
Chronique
Deinonychus Mournument
Connu à sa création comme one man band, Deinonychus devient un groupe à part entière, avec pas moins qu'Arkdae (Dark Sanctuary) au poste de claviériste. Après des débuts très influencés par le black dépressif type Bethleem (dont Marco a d'ailleurs fait parti), Deinonychus évolue maintenant dans une variante pour le moins spéciale du doom metal…
Autant mettre les choses au point tout de suite, écouter un album de Deinonychus peut entraîner des séquelles plus ou moins marqués, mais surtout irréversibles ; pas que son doom atteigne des sommets de lenteur et de pachydermie malsaine, mais les ambiances qu'il développe sont particulièrement psychotique, troublantes, hallucinantes voir traumatisantes. Car au lieu d'explorer une énième fois la mort, la dépression, le suicides, etc…, Deinonychus exploite un sentiment beaucoup plus franc et légitime : la DETRESSE… mais commençons par le début, et voyons ce que ce Mournument à dans le bide.
L'aspect extramusical à déjà le mérite d'annoncer la couleur : l'artwork est très sobre (presque tout noir, avec quelques photos de paysages tristes et des paroles parfois indéchiffrables) et bien que le jeu de mot soit facile, le titre de l'album correspond exactement à ce que l'on va découvrir…
La musique prend bien le temps de se mettre en place ; commençant sur un grondement lointain (petit hic, c'est fréquent comme intro en doom), qui au bout de quelques seconde, laisse apparaître des accords de guitares en son clair, jouant une mélodie lointaine, éthérée, à la fois sinistre et reposante. Puis au bout de 3 minutes, la mélodie s'arête. Le grondement s'amplifie. A mille lieu de ce à quoi on aurais pu s'attendre, un clavier majestueux, solennel, funéraire mais d'une beauté presque honteuse fait son apparition (Arkdae est vraiment un maître pour ce qui est du clavier plombant).
Les premières notes éthérées de Salus Deceived nous transcendent par le sentiment indescriptible qu'elles véhiculent ; puis la voix de Marco, qui d'abord parle comme s'il énonçait ses dernière volontées, puis qui hurle comme un damné, comme si chaque parole s'extirpais de ses entrailles dans un râle de haine et de détresse, comme si chaque mot allait être le dernier… le décor est planté, la musique est triste, lente, atmosphérique à souhait, et la détresse est palpable, presque communicative…
Sur les autres titres, les structures sont plus basiques ; deux ou trois riffs principaux bien traumatisant, quelques breaks, une mélodie triste qui en balaie une autre, pour être plus tard viré par un clavier bien placé…
On retrouve des mid tempo (Odourless Alliance), de somptueuses pièces doom telluriques à souhaits (Salus Deceived, The Crimson Tides Oceans, …), des titres plus étranges tels que Arrival In Mesopotamia, A Misleading Scenario – leurs parties de claviers sont vraiment troublantes…mais tellement belles...
Parfois la formule s'accélère, comme sur The Obscure Process Of Metamorphous, et c'est toujours efficace ! Intro au synthé à la Salus Deceived, mélodies superbe, presque épique, tempo enlevé plus tard balayé par une grosse partie doom atmosphérique… Deinonychus varie les plaisirs, explore le même univers sous de multiples aspects.
La musique de Deinonychus est vraiment particulière ; c'est très difficile de décrire ce que l'on ressent après une telle expérience, mais les séquelle sont pourtant bien là ; on a envie de réécouter l'album d'une traite, et on se surprendra même à frissonner, le nœud dans la gorge, quand on réentendra les échos symphoniques de ce monument du doom.
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