Caronte - Yoni
Chronique
Caronte Yoni
La mythologie Grecque ne cesse encore d’inspirer aujourd’hui de par les mythes et légendes qu’on lui doit et auquel on peut se référer, les Parmesans de CARONTE ont appliqué eux aussi cette recette, car ce nom est la traduction Italienne de Charon, à la fois satellite de Pluton et surtout connu pour être le fameux passeur du Styx auprès des personnes décédés. Depuis ses débuts en 2011 le quatuor transalpin formé des frères Bones continue de faire vivre l’âme d’Aleister Crowley à travers une mise en musique de ses travaux, tout en y ajoutant une touche d’ésotérisme et d’occultisme, afin d’obtenir une musique noire au possible et relativement lente. Continuant sur un rythme de sortie relativement rapide le voici déjà avec son troisième opus qui reprend les choses où elles en étaient restées, à savoir un Doom aux légers accents Stoner et surtout très marqué dans les années 70, car outre une production très brute on se retrouve plongé dans une ambiance à la fois psychédélique et religieuse qui lorgne entre GRATEFUL DEAD et ELECTRIC WIZARD.
Cependant il est certain que cet album va demander du temps et de la patience pour être apprivoisé et surtout apprécié, et ne pas se fier uniquement au ressenti des premières écoutes, car il faut du temps pour s’imprégner de cette ambiance et de l’extrême simplicité des sept morceaux qui ont tendance à s’étirer un peu trop. Malgré une moyenne de sept minutes (ce qui est relativement court pour le genre pratiqué) le dépouillement total proposé peut rebuter de prime abord, car il est vrai que l’on retrouve tout du long les mêmes riffs, breaks et construction globale, qui donnent la désagréable impression d’écouter la même chose en continu, et surtout de vouloir vite passer à autre chose. Et même si l’ensemble est assez déséquilibré il mérite que l’on s’y attarde, à l’instar de « Abraxas » qui ouvre la cérémonie en l’honneur du Malin par une batterie tribale qui joue sur les toms (et qui seront régulièrement utilisés par la suite) avant l’arrivée d’un gros riff et d’une voix très grave sur un rythme particulièrement lourd et écrasant, comme pour montrer que l’instant est solennel et ainsi créer une ambiance religieuse (renforcée par une série de chants tout en incantations). Au milieu de ce cérémonial un solo excellent pointe le bout de son nez avant que la suite ne montre progressivement en température et ne fasse de ce premier titre une très bonne entrée en matière. « Promothean Cult » va conserver ce côté religieux avec plus de variations dans le chant (qui peut rebuter de prime abord) tout en proposant là-encore un peu de variété malgré la simplicité musicale proposée, d’ailleurs elle arrive à de nombreux moments à se fondre parfaitement dans le côté brumeux proposé par les italiens. Le constat est le même pour « Totem » qui crée également plus d’entrain et dont on se surprend à remuer la tête, sans que la vitesse globale ne passe à un rythme supérieur, d’ailleurs la seconde partie de ce titre verra au contraire une diminution du tempo jusqu’à un arrêt quasi-total, mettant au jour deux parties distinctes et qui se complètent bien. Avec « The Moonchild » on a droit à la meilleure compo du disque où tous les éléments se mélangent et sont rehaussés par une longue partie de lead guitare particulièrement inspirée et envoûtante, qui amène un vrai plus et montre que les gars sont capables de faire les choses bien quand ils sortent de leur zone de confort.
Malheureusement d’autres compos sont nettement moins inspirées, car entre « Ecstasy Of Hecate » qui varie trop peu et finit trop brutalement pour captiver, ou encore « Shamanic Meditation Of The Bright Star » (au nom pompeux et à l’intérêt réduit) qui propose pratiquement le même riff pendant six minutes, et enfin « V.I.T.R.I.O.L » qui clôture la messe noire et est bien trop long et répétitif pour tenir jusqu’au bout sans ressentir une certaine lassitude. Bref on a l’impression que les gars sont encore hésitants sur leur musique, au contraire de la thématique générale intéressante et bien écrite qui joue sur les effets sans jamais avoir recours à un clavier, ce qui est fort appréciable. Austère sans être kitch, cette séance de spiritisme obscur a des atouts pour séduire (notamment un guitariste qui créé des parties en soliste de haute tenue, et accompagné par une basse lourde qui rappelle Geezer Butler à certains moments) malgré ses imperfections, en revanche il lui sera très difficile de marquer les esprits sur la durée vu qu’il y’a bien meilleur sur le marché. Du coup il y’a fort à parier que ses animateurs avec leurs différents instruments resteront encore pour l’instant dans les limbes de l’underground (et connus uniquement par une poignée de fans irréductibles), à eux d’essayer de se démarquer dans le futur en sortant des sentiers battus où ils se sont enfermés, car on sent un potentiel qui ne demande qu’à être plus exprimé et affirmé.
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