Il y a quatre ans les Californiens de Terror sortaient leur septième album. Un disque intitulé
Total Retaliation que j’ai pris en pleine poire un soir d’octobre 2019 sans me douter une seule seconde que celui-ci me ferait autant d’effet. Écouté depuis en long, en large et en travers, il était temps qu’arrive son successeur même s’il est vrai que l’on a tout de même pu se délecter fin 2020 du très court (mais vous verrez que tout ceci s’avère plutôt relatif)
Sink To The Hell que je n’ai d’ailleurs jamais pris le temps de chroniquer (sans parler de cette compilation best-of intitulée
Trapped In A World qui a vu à la surprise générale le retour du guitariste et membre fondateur Todd Jones (Nails) venu ré-enregistrer d’anciens titres sur lesquels il avait joué)... Bref, ce successeur le voici enfin puisqu’est sorti début mai chez Pure Noise Records le très attendu
Pain Into Power.
Alors je préfère vous le dire tout de suite, attendez-vous à être quelque peu frustré par celui-ci puisqu’en effet ce huitième essai longue durée ne dure au final que dix-huit petites minutes, soit neuf de plus qu’un
Sink To The Hell… Oui, c’est peu mais il faudra de toute façon savoir s’en contenter puisqu’il n’y a là rien d’autre à se mettre sous la dent. D’ailleurs, malgré cette frustration évidente, je préfère largement un album de dix-huit minutes de ce calibre qu’un album de Hardcore de trente-cinq minutes qui ne me donne pas spécialement envie de relancer une seconde lecture dans la foulée...
Enregistré par Todd Jones avec la complicité d’un certain Matt Hyde (Monster Magnet, Sum 41, Fu Manchu, Slayer...) avec lequel Terror avait déjà collaboré par le passé lors du mixage de
Keepers Of The Faith,
Pain Into Power voit également le retour du leader de Nails à la composition puisque celui-ci a effectivement participé à l’écriture de ce nouvel album. Du coup, le regain d’urgence et d’intensité qui s’en dégage fait finalement sens. On remarque également la présence de quelques invités de marque avec les participations de Madison Watkins de Year Of The Knife et Crystal Pak d’Iniate sur "Unashamed", de Todd Jones (évidemment) sur "The Hardest Truth" et, plus étonnant, de Georges "Corpsegrinder" Fisher de Cannibal Corpse sur "Can't Help But Hate".
Le résultat final est naturellement à la hauteur des chiffres annoncés. Une déferlante Hardcore particulièrement vindicative qui à défaut d’originalité vient à nouveau mettre les points sur "i" et rappeler aux imbéciles qui l’ignorent encore ou à tous ceux qui auraient pu en douter que Terror est, en dépit de toutes ces années qui épuisent et éliment, l’un des meilleurs représentants de la scène Hardcore d’aujourd’hui et probablement l’un des plus sincères et passionnés (oui, pour rappel, Scott Vogel était déjà là à brailler au milieu des années 90 avec des groupes tels que Slugfest, Despair ou Buried Alive). Sans originalité aucune et dans la droite ligné de tout ce que le groupe a pu proposer par le passé (avec cependant cette urgence et cette intensité décuplées en sus), Terror vient donc rappeler violemment qui est le patron ici. Pour cela, pas besoin d’en faire des tonnes. En effet, outre cette production abrasive et hyper Punk (batterie qui claque juste comme il faut, basse ultra saturée mais néanmoins équilibrée, guitares à l’héritage old school évident le tout servi avec cette modernité qui permet de coller à l’ère du temps...), la formule proposée par Terror reste peu ou prou la même avec ces riffs Punk / Hardcore à trois notes certes toujours très simples mais ô combien efficaces et imparables ("Pain Into Power", "Boundless Contempt", "One Thousand Lies", "Can't Let It Go", "The Hardest Truth", "On The Verge Of Violence"...), ces nombreuses accélérations radicales qui ponctuent chaque titre (parfois même à la limite du Powerviolence comme par exemple sur "Can't Let It Go" ou "Can’t Help But Hate" et la grosse voix bien épaisse d'un Corpsegrinder lui-aussi en très grande forme) et bien entendu tous ces fichus (pour rester poli) ralentissements taillés pour mosher et se taper la tête contre les murs avec vigueur ("Pain Into Power" à 0:22, "Unashamed" à 1:04, "Boundless Contempt" à 1:04, "One Thousand Lies" à 1:10, "Can't Help But Hate" à 1:09, "The Hardest Truth" à 0:44, "On The Verge Of Violence" à 1:25). Là-dessus vient se poser le chant rugueux et vindicatif d’un Scott Vogel toujours aussi en forme. Certes le message c’est quelque peu assombri parce que c’est la merde, tout simplement, mais le bonhomme en a encore sérieusement sous le capot et ne se fera mettre la dragée haute par personne, encore moins sur scène où il impression et tient son public comme il se doit.
Pour ce énième retour aux affaires, Terror ne déçoit pas (une fois de plus). Certes, on aurait effectivement aimé en avoir davantage à se caler sous la dent (deux titres cela aurait amplement suffit) mais en l’état
Pain Into Power est un disque absolument redoutable qui balance à l’auditeur bourre-pif sur bourre-pif sans lui laisser une chance de reprendre son souffle. Court, direct et particulièrement vindicatif, il représente la quintessence même de ce que doit être un disque de Hardcore; Simple, efficace et sans concession aucune. Bref, une fois encore Terror a assuré.
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