chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
165 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Whitehorse - Death Weight

Chronique

Whitehorse Death Weight
Je ne pouvais pas m’arrêter là. Une fois compris à quel point Whitehorse n’était pas un groupe comme les autres, je ne pouvais que me jeter sur ce dernier album en date, l’injustement méconnu Death Weight. Certes, ce longue durée paru l’année dernière n’aura pas échappé aux amateurs d’un sludge / doom extrême, la formation ayant depuis longtemps au sein de celle-ci un statut particulier. Mais cette dernière reste encore un peu trop anonyme à mon goût malgré un parcours aussi constant – à la discographie relativement étoffée – qu’original.

Une originalité qui demande du temps pour la voir. Death Weight ne déroge pas à la règle d’avoir le sentiment premier d’écouter un groupe « faisant bien les choses » : titres longs et lents ; rythmes répétitifs ; ambiance sale et mortuaire allant même jusqu’à titiller le funeral doom… Sur le papier, Whitehorse ressemble à tant d’autres ayant fait leur une certaine radicalité, celle un peu désuète aujourd’hui – où êtes-vous, mes croque-morts d’autrefois ? –, où le tempo négatif était l’objectif. Pourtant, la révélation venue, difficile de mettre les Australiens dans une case particulière. Son jardin des supplices contient aussi bien les fleurs blêmes et difformes de Wreck of the Hesperus et les plantes toxiques et carnivores de The Body que les bêtes ancestrales se terrant derrière les fourrés de Neurosis à son plus sentencieux… Ce rappel à une scène empoisonnée du début des années 2000, celle mêlant les chapelles sludge, doom et drone, fricotant avec le death metal et le funeral, devient alors le terreau avec lequel ces botanistes fous travaillent leur art particulier.

Un art qui, sur Death Weight, prend un tournant encore plus savoureux que sur Raised Into Darkness. D’une durée conséquente, l’album profite de ce temps que s’est laissé Whitehorse au milieu de la pandémie pour retravailler sa copie. Unis par une cohérence de ton – un ton grave, fatidique et funéraire, donnant tout son sens au titre de cet album –, ces cinq morceaux développent chacun leur propre personnalité, à la fois abstraite et concrète, les Australiens continuant de se situer à la frontière d’un sludge / drone texturé et atmosphérique, survolant le sol au risque de s’y écraser. Une œuvre de nuances plus que de coups d’éclat, à l’image de « Brutalist » qui s’ébroue progressivement dans la sauvagerie sans user d’effets classiques pour la figurer. Il y a ici une science de l’allitération, d’une fausse monotonie qui précise et accentue, que je n’avais pas retrouvé au sein d’un groupe de sludge / doom depuis un moment. C’est presque par surprise que « Passing » étreint de sa tristesse mythologique, évoquant Evoken dans sa beauté du tombeau, un sentiment qui ressurgit sur « Lost Light » et ses allures de Requiem. Usant d’éléments on-ne-peut-plus identifiables, la troupe parvient cependant à quitter cette case un brin nostalgique dans laquelle on pourrait l’enfermer.

Ni tout à fait d’aujourd’hui, ni tout à fait passéiste – qu’il est loin, le temps des Khanate, Toadliquor, Indian... –, Whitehorse impose son époque, celle d’une terre rouge-sang, désolée et fascinante, étrangement poétique et indubitablement violente. Si l’exploration demande au départ une certaine abnégation, pouvant faire regretter l’absence de grands moments où ce volcan d’émotions que l’on sent bouillir s’active enfin (ainsi que cette relégation au second plan de la voix écorchée de Peter Hyde au profit de grognements death / doom), on finit par y retourner régulièrement, de plus en plus convaincu. Une façon d’obséder et assujettir, non par écrasement direct au sol mais sur une période longue, appuyant davantage le talent magnanime que possède ce groupe. Un talent plus que jamais à son plus extrême et équilibré sur Death Weight.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Whitehorse
Extreme Sludge / Drone / Doom Metal
2021 - Sweat Lung Records / Heavy Machinery Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Whitehorse
Whitehorse
Extreme Sludge / Drone / Doom Metal - 2004 - Australie
  

tracklist
01.   Waking  (07:19)
02.   Passing  (11:20)
03.   Brutalist  (13:50)
04.   Lost Light  (12:10)
05.   Death Weight  (14:41)

Durée : 59:20

line up
parution
10 Septembre 2021

voir aussi
Whitehorse
Whitehorse
Raised Into Darkness

2014 - Vendetta Records / Sweat Lung Records
  

Terror 2000
Faster Disaster
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique
Conquer or Perish European Tour 2024
Exhumation + Initiation + V...
Lire le live report
Evildead
Toxic Grace
Lire la chronique
Anthares
After the War
Lire la chronique
Void
Horrors Of Reality
Lire la chronique
Motocultor Festival 15
Griffon + Deicide + Inhumat...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Surgical Strike
24/7 Hate
Lire la chronique
The Hellectric Devilz
The Devilz Playground
Lire la chronique
Crushing Brain
Cenizas
Lire la chronique
Labyrinth
Unforeseen Consequences (EP)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Août 2024
Jouer à la Photo mystère