Shed The Skin - Thaumogenesis
Chronique
Shed The Skin Thaumogenesis
Réglé comme une horloge depuis ses débuts il y’a déjà plus d’une décennie, le combo de Cleveland a pris effectivement l’habitude de revenir tous les deux ans avec un nouvel opus, dans la droite ligne du précédent et au niveau global toujours relativement semblable. Car bien qu’il possède dans ses rangs quelques-uns des meilleurs vétérans locaux il lui a toujours manqué un truc pour vraiment devenir incontournable, tant il reste calé dans la deuxième division de son pays de par des disques trop lambda et monotones pour captiver sur la durée. Et à l’instar de ses prédécesseurs ce quatrième album va souffrir des mêmes maux habituels, et se montrer au final trop juste pour pouvoir espérer mieux que le relatif anonymat où se trouvent ses géniteurs.
En effet dès que va commencer « Ingress-Thaumogenesis » on va se rendre compte que rien n’a changé et que la musique du groupe souffre toujours de cette prévisibilité à outrance, vu que malgré les diverses variations proposées tout cela sonne déjà entendu par le passé chez eux et sans pour autant arriver à être plus accrocheur. Car même si techniquement c’est impeccable et que c’est bien en place (avec en prime quelques plans Thrash sympathiques – que l’on retrouvera notamment sur la plage suivante intitulée « She Of Urgarit ») c’est beaucoup trop vite répétitif et redondant pour captiver en profondeur, que ce soit quand le tempo est rapide comme lorsqu’il ralentit fortement. Effectivement le quasiment Doom « Invicible In Iron » n’échappe pas à la règle et ce bien qu’il soit beaucoup plus sombre et suffocant (porté par une rythmique largement bridée), tant tout cela se montre très vite pantouflard malgré la brusque accélération à sa fin… un constat partagé sur le trop long « Hounds Of Orrea » qui donne la sensation de ne jamais vouloir se terminer, bien qu’il montre plus d’alternance. Car à vouloir s’étirer inutilement tout cela s’embourbe et l’on vient presque à piquer du nez tant ça ne décolle pas, et ce même quand quelques explosions sismiques viennent sortir l’auditeur de sa torpeur, vu que même en mode explosif ça reste difficilement accrocheur. Preuve en est l’énervé « Quenched From Kapala » qui ne débande pas et reste à fond tout du long, mais ce qui aurait pu être sa force va être aussi sa faiblesse vu que la bassesse de l’écriture sur un morceau si primitif ressort de manière plus flagrante encore, et du coup on finit par réellement s’emmerder et avoir envie de passer rapidement à autre chose (comme avec la conclusion « Voces Mysticae Egress » qui aura du mal à retenir l’attention des derniers motivés encore présents à cet instant-là).
Pourtant même si on a été sévère jusque-là il faut bien avouer que l’on va quand même sortir de cette drôle d’impression qui domine depuis le début, via le très sympathique « Blades Of The Lightning Altar » au dynamisme contagieux et qui donne vraiment l’envie d’enfin se réveiller et de se bouger un peu. Si ça reste très standard et générique il faut cependant reconnaître qu’ici le résultat est intéressant et dénote dans cet océan d’ennui… qui à défaut d’être entièrement loupé est beaucoup trop plat pour captiver au-delà d’un cercle restreint de fans hardcore et peu regardants. Il y’a tout à parier malheureusement que c’est ce qui va arriver ici vu que malgré ses quelques coups d’éclat (beaucoup trop rares au demeurant) tout cela sera vite oublié dès qu’on sera arrivé à l’ultime seconde de ce disque, ni meilleur ni pire que ceux qui l’ont précédé vu qu’on a affaire juste à un vaste copier-coller de ce qu’ont fait ses créateurs auparavant. Pas un ratage intégral mais trop inégal pour émerger au milieu de la masse grouillante de sorties Death bientôt soldées sur les sites et bacs à disquaires, ce nouveau chapitre du gang de l’Ohio passera hélas tout aussi inaperçu que les trois autres et il y’a malheureusement fort à parier que ça sera le cas du suivant (si jamais il y’en a un), tant on sent que les gars ne comptent pas changer de recette bien… qu’elle soit loin d’être du meilleur goût, mais ça après tout c’est leur problème pas le nôtre.
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