Shed The Skin - The Forbidden Arts
Chronique
Shed The Skin The Forbidden Arts
Créé il y’a déjà presque une décennie à Cleveland le projet annexe de Kyle Severn n’a jamais atteint le niveau de notoriété et de qualité de sa formation phare (INCANTATION pour les ignares), malgré une régularité constante (un album tous les deux ans) et le soutien indéfectible de son label historique Hells Headbangers, qui ne ménage pas ses efforts en matière de promotion. Il faut dire que la musique des vétérans bien que n’étant pas mauvaise en soi s’est toujours montrée trop limitée et redondante pour vraiment captiver l'auditoire, et ça n’est pas ce nouveau chapitre qui va changer la donne, surtout avec une durée aussi longue (presque cinquante minutes). Car à l’instar des précédentes sorties on va vite avoir la sensation d’entendre les mêmes plans et riffs, qui se répètent à l’envie et font ainsi rapidement décrocher même s’il y’a heureusement des bons moments, qui sont hélas contrecarrés par d’autres beaucoup moins réussis et voire ennuyeux.
Car si le tout débute de façon relativement intéressante avec l’entraînant et varié « Skeletal Firestorm » (qui traîne cependant en longueur), cela va se gâter dès la plage suivante avec le rapide et primitif « Archons Of The Final Creation » qui bien qu’étant énervé et radical souffre de longueurs inutiles, et fait ainsi déjà baisser l’attention. Et cela n’est que le début d’une suite de titres soit mous du genou (le fatiguant « Trow Of Tragedy »), ou carrément plan-plan (les linéaires et plats « Master Of Thralls » et « Necromantic Wellspring »), qui font carrément douter du pedigree des mecs. Pourtant au début de la seconde moitié de cette galette les choses vont commencer à (re)devenir agréables, tout d’abord avec le très bon et varié « Glorified In Bloodsmoke » qui met en avant toute la palette rythmique de ses créateurs, qui donnent enfin la sensation de se lâcher et de prendre du plaisir à jouer, tant tout ce qui a été entendu jusque-là donnait l’impression qu’ils étaient dans la retenue, sans prise de risque. Le constat est confirmé dans la foulée via le lent et remuant « The Laundress » qui montre que le quatuor arrive à être intéressant et cohérent quand il lève le pied, chose qui jusqu’à présent était loin d’être le cas… mais qui va se retrouver hélas par la suite avec « Veins Of Perdition » à la fois plus sombre et mélodique mais plombé par un temps largement excessif. Avec son tempo d’une lenteur suffocante et presque Doom il voit le son des Américains s’obscurcir encore plus fortement, afin de donner une sensation d’herméticité peu entendue jusque là et bienvenue, surtout quand le long solo moins agressif et plus travaillé amène un soupçon de lumière agréable. Après cette transition plus lourde et massive il est temps de conclure avec le très bon « Speculum In Blood », pêchu et énervé où vitesse et blasts n’arrêtent pas de se succéder quasiment sans s’arrêter, et où surtout l’inspiration est au rendez-vous, permettant donc de finir ce long-format sur une bonne note, à défaut d’avoir marqué les esprits.
Il est en effet difficile de faire ressortir une compo plus qu’une autre tant le tout est inégal, une constante pour la formation même quand ces précédents opus ne s’éternisaient pas autant. Du coup difficile de s’enflammer malgré quelques coups d’éclats hélas trop rares (et oubliés dès qu'on est arrivé au bout de l'ultime seconde), un comble quand on possède un line-up aussi expérimenté mais c’est malheureusement ce qui ressort le plus ici. Si les gars arrivent à sonner correctement quand ils lâchent les chevaux en revanche dès qu'ils ralentissent c’est nettement moins convaincant (un rendu malheureusement mis un peu trop en avant du début à la fin). Restant donc confinée dans les abîmes de la deuxième division la bande de l’Ohio ne peut guère espérer mieux pour l’instant, et ce même probablement de façon définitive, et on ne peut que conseiller à son frappeur de privilégier son travail avec John McEntee où il excelle et montre tout son talent, contrairement à ici où il se contente de réciter ses gammes sans passion ni folie, à l’instar de ses camarades de jeu.
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