Scumslaught - Knives And Amphetamines
Chronique
Scumslaught Knives And Amphetamines
Même si je n’en ai encore jamais parlé auparavant sur Thrashocore, les débuts de Scumslaught ne datent pas vraiment d’hier. Enfin, pas tout à fait... Formé à Rennes en 2020, le groupe réunit aujourd’hui dans ses rangs Kev Desecrator (Sépulcre, Venefixion, Deströyer 666, ex-Demonic Oath...), Jon Whiplash (Sépulcre, ex-Skelethal...) et Léo Brard (Repugnizer, ex-Cadaveric Fumes). Trois garçons plein d’avenir dont les curriculums-vitae s’avèrent suffisamment éloquents pour qu’à ce stade de ma chronique vous en ayez normalement déjà l’eau à la bouche.
La première sortie de ces Bretons fût une courte démo de onze minutes intitulée High On Death (dont on retrouve d’ailleurs deux titres ici avec "Baptized In Piss" et "Unholy Feast For Flies") proposée en premier lieu sur Bandcamp avant d’être finalement éditée au format cassette quelques mois plus tard par le label français Triumph Ov Death (Death Power, Demonic Oath, Hexecutor, Mutilated...). Deux ans et demi et une crise sanitaire mondiale plus tard, le trio de choc est aujourd’hui de retour avec sous le coude un mini-album intitulé Knives And Amphetamines paru cette fois-ci sous les couleurs du label américain Caligari Records.
À la lecture des forces en présence et étant donné ce goût prononcé qu’elles partagent pour tout ce qui a pu sortir dans les années 80 (au moins en matière de musiques dites extrêmes), n’attendez pas de Scumslaught qu’il révolutionne quoi que ce soit. Torché en un petit peu plus de vingt-deux minutes, Knives And Amphetamines (dont on appréciera pour commencer cet artwork coloré à l’aura Punk relativement évidente) voit le trio évoluer dans un registre mêlant Death Metal primitif évoquant quelques groupes précurseurs tels que Repulsion et autre Slaughter mais également (Proto) Black / Thrash rappelant par certains aspects d’autres formations tout aussi fondatrices comme Hellhammer ou Celtic Frost. De fait, difficile de ne pas tracer un parallèle entre la musique des Rennais et celles d’entités plus contemporaines telles que Nekrofilth ou Scumripper avec qui Scumslaught partage ce goût pour la crasse, ces accélérations de punk à chien menées le couteau entre les dents ("Knives And Amphetamines" à 0:20, "Degenerate Fiends" à 0:21, "Die You Subhuman Cunt" à 0:39...), ces attaques frontales façon Repulsion ("Degenerate Fiends" à 0:06, "Die You Subhuman Cunt" à 0:28, "Aching Jaw" à 1:10...), ces riffs à trois notes aussi simples que redoutables d’efficacité ("Degenerate Fiends", "Baptized In Piss", "Unholy Feast For Flies"...), ces solos fulgurants et/ou chaotico-mélodiques ("Knives And Amphetamines" à 1:50, "Degenerate Fiends" à 1:14, "Die You Subhuman Cunt" à 1:24...), ces changements de rythmes au groove particulièrement brise-nuque ("Knives And Amphetamines" à 1:17, "Degenerate Fiends" à 0:46, "Aching Jaw" à 1:22...) ainsi que ces ambiances « sleaze » et dépravées…
Une formule naturellement sans grande originalité mais qui en vingt-deux minutes à le mérite de ne jamais s’essouffler en se concentrant bien évidemment sur l’essentiel. Pied au plancher, Scumslaught balance ainsi ses brulots bâtards et crasseux à qui voudra bien les écouter. Un trip ultra régressif où l’auditeur passera son temps à headbanger le poing serré à l’écoute de ces hymnes aussi bêtes que méchants. Et comment les blâmer alors que les Bretons enchainent les coups de boutoirs et autres bourres-pifs particulièrement jouissifs et rétrogrades aux intitulés particulièrement imagés ("Knives And Amphetamines", "Die You Subhuman Cunt", "Baptized In Piss", "Dirty Whore 666", "Born In A Sewer") ? S’il mène son assaut sans discontinuer ou presque, Scumslaught n’est pas pour autant sans lever le pied ici et là. Il n’est pas rare ainsi que la formation fasse preuve, au moins brièvement, d’un poil moins de virulence comme c’est le cas notamment (mais pas que) lors des premières secondes de "Knives And Amphetamines", "Die You Subhuman Cunt", "Baptized In Piss" ou "Aching Jaw". Des instants fugaces qui finalement ne font qu’annoncer les mises au point à venir (et au passage permettre de reprendre un peu de souffle avant ces nouvelles salves) mais qui néanmoins permettent d’apprécier le riffing vicieux et sournois dont fait preuve Scumslaught. Bref, qu’il cavale ou non, Scumslaught convainc et c’est bien là l’essentiel.
Après une première démo engageante bien que passée ici sous silence, les Bretons persistent et signent avec ce mini-album aussi court que jouissif. Certes, ces vingt-deux minutes s’avèrent quelque peu frustrantes dans la mesure où on en aurait bien repris pour une petite dizaine de minutes supplémentaires mais en l’état il n’y pas vraiment de raison de râler. Au contraire, la scène hexagonale et bretonne en particulier prouve encore une fois qu’elle se porte à ravir même si, il est vrai, que ce sont effectivement un petit peu toujours les mêmes larrons que l’on retrouve embarqués dans ces histoires. En attendant, Knives And Amphetamines séduit et réjoui par sa formule outrancière et tout en excès de Rock’n’Roll. Non, tout cela n’invente rien mais putain, qu’est-ce que c’est bon !
| AxGxB 27 Juin 2022 - 1241 lectures |
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