Temnein - Fables: Devouring Desires
Chronique
Temnein Fables: Devouring Desires (EP)
Alors que certains s’évertuent à poursuivre leur carrière bien que la qualité ne soit plus au rendez-vous depuis longtemps d’autres au contraire préfèrent rendre les armes avant de faire le combat de trop, et c’est exactement ce dernier point qu’a récemment annoncé le quintet Lorrain après treize années d’activités et trois albums de très bon niveau. S’il n’a jamais eu la reconnaissance qu’il était en droit d’avoir celui-ci a toujours continué son bonhomme de chemin, avant que le manque d’opportunités à trouver des concerts et l’impossibilité de tourner ne finisse par sonner le glas de sa motivation jusqu’alors intacte. Pourtant dans ce communiqué il y’avait quand même du positif vu qu’on y apprenait que les gars avaient trouvé le temps d’enregistrer trois ultimes morceaux, qui sortent aujourd’hui sous la forme d’un Ep testament et qui fait encore plus regretter l’arrêt de leurs activités musicales sous ce nom. Car à l’instar de ce qu’ils avaient proposé par le passé cette ultime publication va se révéler être du même acabit, prouvant définitivement qu’ils faisaient partie du haut du panier hexagonal malgré ce désintérêt certain du public comme de la presse qui n’auront désormais plus que leurs yeux pour pleurer.
En effet rare auront été les formations en France à évoluer dans ce style peu représenté dans notre belle contrée, et pourtant quand on écoute cet adieu on s’aperçoit qu’ils n’ont pas à rougir par rapport aux ténors Suédois. C’est en effet AT THE GATES et IN FLAMES qui vont être mis à l’honneur au départ via le très bon et court « The Architect And The Devil », qui après une courte introduction au piano va partir dans du Mélodeath typique où tempo enlevé et médium alternent en bonne intelligence tout en jouant sur une relative agressivité, d’où émerge des accents solaires et mélodiques. D’ailleurs le solo tout en fluidité va grandement y contribuer et rajouter une certaine tristesse générale, comme pour nous préparer à l’au revoir définitif de la bande qui mise ici sur le classicisme assumé mais parfaitement mis en place, le tout avec une relative simplicité. Néanmoins malgré sa durée expéditive ce disque va quand même trouver le moyen de proposer suffisamment de variété entre chacune des compositions, vu que « Tears Of The Lightbearer » va être légèrement différent de ce qui a été entendu auparavant. Voyant ici plus la patte de SOILWORK et DARK TRANQUILLITY cette plage voit l’apparition d’accents épiques entraînants et d’une lumière plus présente via notamment l’apport de notes de claviers légères et d’un lead mélodique aux accents balade Hard-Rock, qui sublime les arpèges apaisants et doux qui se complètent aux riffs énergiques mais accessibles. Obtenant là-encore un résultat impeccable et totalement fluide nos cinq compères se placent là dans la droite ligne de ces deux précédents opus avec toujours cette facilité d’exécution constante et sans failles, comme la conclusion « Robbing The Wyvern » va le prouver avec talent pour boucler la boucle. Haussant une dernière fois son niveau de jeu l’entité va privilégier ici une rythmique plus lente et surtout des accents Progressifs mis en avant via une technicité plus importante, mais qui ne tombe jamais dans le bourratif et conserve une certaine virulence et un léger supplément d’obscurité, sans qu’il soit pour autant totalement présent et oppressant.
Du coup à l’instar des précédentes livraisons il n’y a absolument rien à jeter dans ce dernier jet certes beaucoup trop court mais qui a le mérite d’exister (il aurait été dommage que cela ne soit jamais publié), et de permettre ainsi à TEMNEIN de faire entendre ces ultimes soubresauts, avant un sommeil définitif – même si on ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait. Encore une fois merci à chacun des membres (récents comme anciens) pour le boulot effectué avec sérieux et volonté et surtout cette intégrité musicale qui ne s’est jamais démentie, bonne chance à eux pour vos futurs projets annexes et au plaisir de vous retrouver chacun de votre côté sous d’autres noms… ou peut-être de nouveau ensemble d’ici quelques temps. On vous souhaite le meilleur en tout cas, tant vous avez conclu votre période musicale de la meilleure des façons avec ces treize minutes magnifiques qui méritent clairement que l’on s’y attarde et pour donner envie de se (re)plonger dans l’intégralité de votre œuvre remplie de belles choses, et dont vous n’avez au final pas du tout à rougir.
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