Temnein - White Stained Inferno
Chronique
Temnein White Stained Inferno
Sans faire de bruit le groupe Lorrain continue son petit bonhomme de chemin, lentement mais sûrement, et avec maîtrise et assurance, car le talent est là et ses membres le savent il leur suffit juste d’être patient et leurs efforts seront récompensés. Nul doute en effet que ce second opus va les faire grimper au niveau national où ils restent bien méconnus, malgré un premier effort « 404 B.C. » sorti en 2014 plus qu’intéressant dans son écriture et son style. Oscillant entre un Death Mélodique et un côté plus Progressif qui lorgnent tout autant vers OPETH que vers DARK TRANQUILLITY le quintet Nancéien aura mis le temps pour sortir son nouvel album mais les choses ont beaucoup changé pour lui durant ces trois longues années. Outre de très nombreuses dates un peu partout en France (et même au Japon en compagnie de BEYOND CREATION) ainsi qu’une signature chez Massacre Records, il y’a eu aussi l’arrivée majeure au micro de Jocelyn Fidry dont l’apport va être déterminant dans la réussite de ces nouvelles compos. Car fort de l’expérience accumulée par ses créateurs celles-ci se font plus audacieuses, plus travaillées, plus longues mais sans jamais tomber dans la démonstration statique et inutile, au contraire on sent bien que ceux-ci ont peaufiné chacune d’entre elle dans le moindre détail n’hésitant jamais à varier les tempos, tout en mélangeant intelligemment agressivité et mélodie.
Dès l’introduction mélodieuse terminée « Ataxia » montre déjà une bonne partie de la palette technique du groupe, débutant sur les chapeaux de roues toute la première partie sera basée majoritairement sur la vitesse et les accélérations, alors que la seconde sera elle plus lente et mid tempo, tout en conservant une grosse accroche et dont l’ensemble est relevé par un solo de haute tenue, pour un résultat efficace et assez facilement mémorisable. On peut dire la même chose pour le court « Against The Waves » où l’on passe aisément de hammerblasts puissants et précis à des parties lourdes et écrasantes, où le sens du riff et la précision du chant font mouche et rappellent de suite les plus belles heures du genre vu que l’ensemble fait énormément Suédois. On sent l’influence de la scène de Göteborg auprès du combo, qui s’en inspirent largement sans tomber cependant dans la redite, comme avec « A Momentary Peace » très entraînant et sans complexes, qui va droit au but et où là-encore la paire Florian Frandidier et James Camozzi montre tout son talent. Celui-ci va encore plus être mis en avant avec le magnifique morceau-titre qui démarre tout doucement, et montre une facette mélancolique inspirée, avant que la suite n’explose entre haute vitesse et passages épiques où l’on ne peut s’empêcher de taper du pied. Avec ces quelques relents très Viking on passe par tous les états possibles et inimaginables et l’on comprend mieux la thématique globale de l’album qui parle de la maladie et des séjours à l’hôpital, avec tout ce que cela occasionne au niveau physique comme psychologique, entre espoir et déception, angoisses et appréhensions, et lutte perpétuelle pour survivre et guérir. Ce mille-feuille est également présent sur le magnifique « The Seal » qui se fait plus posé, ici la violence n’apparait pas clairement mais elle est présente de manière plus feutrée, via des passages où l’on ne peut s’empêcher de headbanguer grâce à une double très présente et un solo encore une fois impeccable et parfaitement adapté à l’ambiance.
Cependant bien qu’étant bourré de qualités quelques défauts se font sentir, principalement liés à une durée un peu trop longue de cette galette, car avec une moyenne de six minutes par titre et plus d’une heure de durée globale cela nuit un peu à l’homogénéité générale, et il est un peu difficile de se l’enfiler d’une seule traite. On finit par retrouver quelques plans répétés un peu trop en boucle comme sur « Dawn Of A New Day » qui malgré son originalité par ses arpèges acoustiques et sa voix douce s’essouffle un peu vite, tout en s’étirant en longueur inutilement, à l’instar du technique et jazzy « Wrong Escape » (au côté Progressif plus affirmé) qui aurait gagné à être raccourci pour conserver sa force de frappe. Bien que n’ayant pas de morceaux véritablement faibles ou bouche-trou il aurait été préférable pour le quintet d’aller plus à l’essentiel ce qui aurait permis d’éviter le léger décrochage de fin d’écoute. Mais malgré cela il faut saluer la performance des Meurthois qui ont un fait un grand bond en avant et confirment allègrement tous les espoirs placés en eux, aidés en cela par la production puissante et impeccable signée Frédéric "El Mobo" Motte du Conkrete Studio. Ce dernier offre un rendu parfait à un album riche en émotions, sombre et légèrement atmosphérique, qui mérite vraiment que l’on s’y attarde, et qui espérons-le devrait amener un surcroît de notoriété à ses géniteurs.
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