Non rassasiés par leurs récents méfaits et pleurant un genre toujours à l’agonie, les disciples de black/death « necrophobe » ont forcément retrouvé le sourire suite aux dernières annonces de la bande de Stockholm. Après l’éviction du controversé Tobias Sidegård (voir ma
précédente chronique), retour du frontman brailleur (un passage éclair de 1992 à 1994) de la pierre angulaire (culte pour ma part, n’en déplaise à certains)
The Nocturnal Silence, Anders Strokirk. Le guitariste Fredrik Folkare quitte lui le navire pour se consacrer à ses groupes Unleashed et Firespawn mais reste à la production, l’emblématique Sebastian Ramstedt (présent dès 1996) et Johan Bergebäck reviennent tenir les six cordes après
Death to All. Impossible de ne pas avoir des étoiles (à cinq branches) dans les yeux face à cet artwork classieux et « à l’ancienne » de Kristian « Necrolord » Wåhlin (21 ans après
Darkside). Signe d’un retour à la savoureuse fibre 90’s ?
Anders de côté, on retrouve ainsi la formation de 2011 et le compositeur principal Sebastian Ramstedt, forcément ceux suivant la bande ne seront pas lésés. « Exit » donc les expérimentations osées certes mais parfois bancales et poussives de
Womb of Lilithu ou les rallonges (plus d’1h au compteur) qui avaient rebutées pas mal d’adeptes. Retour à des compositions plus épurées et « directes » sans pour autant tomber dans un
Death to All-bis. L’artwork de Necrolord comme indice du retour d’un black/death dans la stricte tradition suédoises 90’s. Dominante up-tempo, tremoli entêtants par paquet et arpèges « Dissectionnesque » (les breaks de « Tsar Bomba » à 2:36 et « Sacrosanct » à 2:03) derrière une production moins « proprette » et un mixage en avant des guitares. De nombreux clins d’œil à leur période « nineneties » dès le morceau éponyme (comme un air de « Into Armageddon » à 00:24) et c’est avec un plaisir démoniaque certain que l’on retrouvera (enfin) l’ambiance glaciale d’antan. Des réminiscences dans l’esprit froid (cette outro « Undergången » qui vous gèle le casque) et même émotionnel époque No Fashion Records (« Lamashtu » ou « Crown of Horns » aux relents flagrants d’un Lord Belial). Emoustillé, tel je suis.
Structures, riffs, effets, variations de débits… Sebastian a clairement peaufiné ses compositions. Chaque morceau aura droit à son passage accrocheur, son break et son solo virtuose (« Pesta » en tête). L’enchaînement de « Tsar Bomba » à « Pesta » est juste imparable, une efficience qui nous avait manquée. Le timbre hybride éraillé/criard d’Anders n’a pas foncièrement changé en 25 ans mais le coffre est tout autre. Pas de virage radical dans le style de Necrophobic, Anders reprend les délires « sataniques » de Tobias (paroles parodiques de côté) avec quelques effets (déjà présents sur
The Nocturnal Silence). On imitera le gaillard sur les refrains de « Tsar Bomba », « Lamashtu » ou bien « Crown of Horns ». Malheureusement pour le reste de la galette, quelques titres « lambda » moins percutants : « Odium Caecum » (qui freine le lancement du brûlot), « Requiem for a Dying Sun » (le mid tempo chez Necrophobic a du mal à fonctionner…) et la première moitié de « From the Great Above to the Great Below » (pour finir sur un déluge délectable). En posant mon oreille (quasi sourde) de batteur, comme d’habitude (depuis presque 30 ans…) le jeu pauvre et fade de Joakim (masqué par la production) aurait pu être remplacé par une B.A.R. Une rythmique qui fera pâle figure face à la technique brute d’un Verbeuren (Naglfar) ou le groove d’un Stjärnvind (Unanimated)…
Comment faire du neuf avec du vieux. Sauf que cela n’a rien de péjoratif ici, au contraire… Retour d’un pur black/death suédois « nineties » : accrocheur, glacial et incisif. Certes on notera quelques moments de flottement et des parties réchauffées mais cela fait bien longtemps que Necrophobic n’avait pas pondu une musique si efficace et rodée. Comme à chaque fois pour un genre aux sorties faméliques (citez-moi des albums récents du style … Le désert), on ne fera pas la fine bouche. Un 7.75 qui se transformera en 8. Une bonne mise en jambe avant le retour cette année de Naglfar (pour rattraper
Téras), Dawn (cette fois on y croit) et peut-être Unanimated (qui aura joué en live un nouveau titre le mois dernier).
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