Impossible d’esquiver Necrophobic ces derniers mois. Outre la promotion active de son nouveau label Season Of Mist, nous apprendrons au mois de mars le suicide de son ancien guitariste fondateur, David Parland (Blackmoon), géniteur des bijoux
The Nocturnal Silence et
The Secrets of the Black Arts (
Dark Funeral). Encore un musicien précurseur et trop peu reconnu qui nous aura quitté... Ce mois de septembre, ce sera son frontman Tobias Sidegård qui fera parler de lui, condamné à six mois fermes pour violences domestiques à l’encontre de sa femme… Bref, avant ces sujets « extra-musicaux » délicats, Necrophobic aura perdu ses guitaristes en 2011, et plus particulièrement Sebastian Ramstedt, présent depuis
Darkside (1996). Un mal pour un bien lorsque les remplaçants seront annoncés puisqu’il s’agit de deux des guitaristes des plus grands groupes de death suédois : le virtuose Fredrik Folkare d’Unleashed (et qui avait produit les deux albums précédents de Necrophobic) et Robert Sennebäck (vous savez le fondateur de Dismember). Ça calme.
Les Suédois m’avaient laissé sur ma faim il y a quatre ans, l’annonce de ce nouveau line-up « deluxe » aura ranimé ma flamme.
Death To All (leur sixième album) était brillamment exécuté mais en pilotage automatique et sans réelles saveurs. Aussitôt écouté, aussitôt oublié. Chose fâcheuse comme introduction, les premiers titres dévoilés de
Womb Of Lilithu (« Splendour Nigri Solis » et « Furfur ») suivaient ce même constat, bien peu enthousiasmants… Effectivement le début d’album (dont ils font partie) n’a rien de folichon et nous incite même à préparer la corbeille. Il faudra attendre le glacial « Black Night Raven » (tremoli démoniaques) pour dénouer enfin un rictus. Habitué au black/death direct de la bande de Stockholm,
Womb Of Lilithu pourra sembler moins « percutant ». La durée de l’album en disait déjà long (plus d’1h !), le groupe fignole ses compositions et son atmosphère. Le nombre d’arrangements reste plutôt impressionnant (écoute au casque obligatoire) pour le style pratiqué (de ma culture black/death suédois, même très rare !). Dans le tas, les arpèges incantatoires de « Matanbuchus », « Opium Black » (son intro avec son sample de pipe est excellente) ou le piano inquiétant de « Infinite Infernalis » (suivi de « Amdusias »). L’arrivée de Fredrik Folkare semble avoir surclassé la musique de Necrophobic. Sa patte est aisément perceptible, Unleashed lorgnant déjà vers le black/death depuis
Sworn Allegiance. On retrouve ainsi ses prodigieux soli sur chaque morceau (sans exception) et ses riffs/leads redoutables (« Marquis Fenex », « Asmodee », « Paimon »). L’auditeur en aura pour son argent.
Les deux piliers Sidegård (prenant la guitare rythmique) et Sterner tiennent cela dit toujours les rênes, derrière ce nouvel ornement luxuriant, la base de Necrophobic (depuis 1996) ne bouge pas d’un iota : riffs typiques acérés et chant racle gorge de Tobias. Soulagement, des paroles dorénavant moins caricaturales et un climat moins « evil clownesque » (
Death To All frôlant parfois le ridicule). Le souci rythmique du groupe par contre n’évolue pas. Le jeu de batterie de Joakim Sterner demeure toujours aussi mou et linéaire (aucun groove ni folies techniques, sorte de B.A.R mal programmée). Dieu que c’est plat… Une des causes principales à mon sens de ce manque flagrant de dynamisme. Heureusement la production imposante est là. Mais ce n’est pas tout. Necrophobic délivre une musique certes ambiancée, mais encore trop « lisse » et « formatée ». Peu de frissons s’en dégagent, pas plus que de réels hits (il faudrait revenir à
Bloodhymns)... Nos oreilles apprécient mais il sera assez difficile de tenir les 68 minutes sans sauter certains titres.
Black/Death léché,
Womb Of Lilithu s’éloigne peu à peu du metal primitif antérieur pour une musique plus subtile et ambiancée (parallèle avec Unleashed). Assurément l’œuvre la plus riche de Necrophobic à ce jour (merci à la nouvelle recrue Fredrik Folkare) et au niveau de composition loin devant une concurrence quasi-inexistante. La plus mémorable, c’est un autre sujet, surtout avec six albums déjà sortis… Un album trop inégal (particulièrement le début d’album « asmathique ») et à l’atmosphère encore trop « synthétique ». Le prochain brûlot de Necrophobic risque d’être différent puisque Tobias Sidegård (pilier depuis 1991) a été évincé du groupe du fait de sa condamnation. Quant à Robert Sennebäck, il ne sera pas resté bien longtemps (parti avant l'enregistrement)… Néanmoins Necrophobic enlève désormais un pied de la case « seconde zone », attendons la suite car la surprise pourrait se présenter.
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