Il y a six ans, les Allemands de Horns Of Domination faisaient brièvement parler d’eux avec la sortie de leur toute première démo intitulée
Demo 2015. Une mise en bouche des plus modestes puisque celle-ci n’était composée que de seulement deux titres mais une mise en bouche malgré tout convaincante puisqu’elle laissait espérer de bonnes choses pour la suite. Sauf que malgré un line-up particulièrement alléchant (je vous rappelle que l’on trouve en effet chez Horns Of Domination deux anciens membres d’Excoriate et de Venenum), on avait fini par oublier quelque peu l’existence de la jeune formation qui faute d’actualité et face à un flot incessant de sorties était petit à petit retombée dans l’oublie...
Il y a quelques mois pourtant, les choses ont commencé à remuer du côté de Horns Of Domination avec l’annonce pour le moins inattendue ou devrai-je dire inespérée de la sortie d’un premier album paru fin octobre chez Sepulchral Voice Records. Intitulé
Where Voices Leave No Echo, celui-ci reprend les deux morceaux de la démo ("No Beyond (For No One)" et "Throne Of Ectasy") auxquels viennent s’ajouter six nouvelles compositions pour une durée contenue d’un tout petit peu plus de trente-cinq minutes. Pour l’occasion, le groupe allemand à fait appel à leur compatriote Ernst Morsch qui signe ici une illustration plutôt sympathique avec toujours ces deux triangles imbriqués en toile de fond. Côté enregistrement, celui-ci a été fait à domicile par le guitariste et bassiste David Pscheidt à l’exception néanmoins des parties de batterie enregistrées par Andreas Wieland (Deathronation, Goath, Witchblood)). Le mastering a quant à lui été confié à l’Américain Brad Boatright au Audiosiege Studio de Portland. Le résultat s’avère bien évidemment à la hauteur et ne devrait a priori souffrir aucune critique (même si...).
Alors oui, six ans d’absence c’est long. D’ailleurs malgré mon enthousiasme des débuts je dois bien vous avouer que cela faisait une éternité que je n’avais pas posé mes oreilles sur le Black / Death des trois allemands. Ce retour surprise a donc servi de véritable piqure de rappel d’autant plus que comme vous pouvez le constater (et oui, la note n’est pas là pour faire jolie), le trio a fait les choses proprement. Bon, il est vrai que ce retour aux affaires peu paraître quelque peu frustrant avec seulement quatre nouveaux morceaux à se caler sous la dent ("Vanish" et "Cold Breath" servant en effet ici de courts interludes) mais dans la mesure où l’on n’attendait plus grand chose des Allemands on saura apprécier à leur juste valeur ces trente cinq minutes rondement menées.
Si le choix de cette production évoquée un petit peu plus haut marque pour le groupe un grand pas en avant (moins abrasive et moins déséquilibrée, celle-ci devrait naturellement convaincre le plus grand nombre bien qu’à titre personnel je trouve qu’elle perd ici un soupçon de caractère), il n’en reste pas moins qu’avec
Where Voices Leave No Echo Horns Of Domination reprend les choses là où il les avait laissé en 2015 après la sortie de sa première démo. D’ailleurs c’est sur un "No Beyond (For No One)" remanié pour l’occasion (production beaucoup plus soignée, touches mélodiques supplémentaires avec notamment cette guitare acoustique présente sur l’introduction, etc) que s’ouvrent en fanfare ces retrouvailles. Ainsi, que vous ayez ou non déjà posé vos oreilles sur la musique des Allemands, vous allez retrouver tout au long de ces huit compositions un Black / Death de haute volée marqué par tout un tas de qualités.
La première et probablement la plus marquante est cette dynamique avec laquelle le trio mène sa barque. Album plein de relief,
Where Voices Leave No Echo se caractérise ainsi par de franches accélérations qui en plus de ne pas laisser insensible vont apporter à l’ensemble une intensité particulièrement convaincante. De "No Beyond (For No One)" à "Untamed" en passant par "Where Voices Leave No Echo" ou "Throne Of Ecstasy", Horns Of Domination n’a aucun mal à marquer les esprits ni à justifier l’utilisation du mot "domination" dans son nom. Pour autant ce premier album se veut également plein de nuances avec en effet de nombreux ralentissements ("No Beyond (For No One)" à 4:27, "Untamed" à 0:59 et 2:08, la première partie de « Oscillating » ainsi qu’à 1:53 et 2:46, la première minute de "Where Voices Leave No Echo" ainsi qu’à 2:07 et 3:32, "Die Here, In Solitude" à 3:23, "Throne Of Ecstasy" à 1:20, etc) ainsi que pas mal de passages beaucoup plus mélodiques (notamment à travers ces séquences acoustiques présentes sur "No Beyond (For No One)", "Untamed", "Oscillating" et "Die Here, In Solitude") qui vont naturellement amener ce qu’il faut de reliefs et d’accalmies à un album plutôt sauvage. Cette intensité et d’ailleurs exacerbée par le jeu particulièrement dynamique et passionné de ces trois musiciens qui ont vraisemblablement décidé de mettre toutes leurs tripes dans l’enregistrement de ce premier album. Si la cadence imposée par Horns Of Domination tout au long de cette grosse demi-heure ne suffit pas à justifier ce que j’écris, c’est parce que cette intensité ce ressent surtout dans cette manière particulièrement dévouée et vigoureuse de jouer. De cette basse aux cordes martelées et au son particulièrement métallique à cette batterie tentaculaire en passant par ces riffs sinistres ou bien encore ces voix littéralement possédées, on sent une véritable envie ainsi qu’une réelle conviction derrière ce trio désormais bien décidé à faire parler de lui.
Après une première démo convaincante mais qui finalement fera l’effet pour tout le monde d’un véritable faux départ, Horns Of Domination revient aujourd'hui plus déterminé que jamais. Si le trio allemand ne s’est pas fixé pour mission de révolutionner quoi que ce soit, son Black / Death intense mais néanmoins varié et mélodique ne souffre pas d’être comparé avec celui d’un tel ou d’un tel. Il y a donc une certaine identité à ce
Where Voices Leave No Echo qui comme en 2015 n’a aucun mal à convaincre. Il ne reste maintenant plus qu’à espérer que le groupe se montre un petit peu plus actif et qu’il ne lui faille pas six ans supplémentaires pour accoucher d’une suite digne de ce nom. En attendant, ce premier album est assurément l’une des très bonnes surprises de cette fin d’année et assurément un disque à ne pas manquer si l'on est un tant soit peu client de ce genre de Black / Death mené non pas tête baissée mais avec un soupçon de finesse.
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