chargement...
Remontez pour accéder au menu
134 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Miasmatic Ne... » Verbal Razor... »

Úlfúð - Of Existential Distortion

Chronique

Úlfúð Of Existential Distortion
Après un début de carrière relativement discret - où seul le très bon Ep « First Sermon » avait permis au groupe de se faire connaître à la face du monde, il était temps pour celui-ci de franchir le cap du format supérieur histoire de confirmer les promesses entrevues jusque-là… ainsi que sa signature chez les toujours qualitatifs Dark Descent Records. Fondé en 2015 autour de vieux briscards locaux (où l’on trouve des membres actuels ou passés de NEXION, MANNVEIRA, NYRST ou encore DRAUGSÓL), le quintet de Reykjavík évolue dans un Black/Death très classique mais particulièrement efficace riche en atmosphères et harmonies, pas très loin du style local pratiqué par un grand nombre de ses compatriotes. Car on y retrouve aussi le climat tempétueux et imprévisible de son pays où la noirceur se conjugue au brouillard ambiant, à l’humidité et à une activité volcanique qui sait se mettre en valeur, sans que pour autant la brutalité y soit exacerbée vu que les gars privilégient les rythmes plus posés et massifs et les ambiances rampantes à souhait.

Durant quarante-cinq minutes on va avoir droit à tout cela sur un disque cohérent de bout en bout et à l’homogénéité constante, du coup il n’est pas étonnant que l’on soit happé d’entrée par les ténèbres et le vent pour un voyage qui ne sera pas de tout repos mais qui donnera l’envie d’être régulièrement refait… et pour cela il suffit de se pencher directement sur « Where Strange Lights Dance ». Car bien que les mecs aient décidé d’évoluer en langue anglaise en permanence la touche insulaire si caractéristique va directement sauter aux oreilles avec ses riffs froids et hypnotiques, où se mêlent des blasts brutaux et des parties épiques aux accents vikings très affirmés. Cependant réduire la musique du combo uniquement à cela serait réducteur vu qu’il n’hésite pas à lever le pied pour densifier son propos, tout en l’alourdissant afin d’équilibrer les débats… à l’instar de « Tears Of Terra » où les énergies terrestres et aériennes sont mêlées de fort belle façons. Si les Islandais aiment mettre en avant toutes les forces de leur île chérie ils savent aussi laisser plus de place à celles-ci pour qu’elles se dévoilent de façon plus présente au niveau du temps, comme on va pouvoir s’en apercevoir sur l’orageux « Mockery Theatre » au tabassage plus marqué et à la violence débridée mais où les ralentissements ne sont pas oubliés (notamment via l’apport d’un solo mélodique du plus bel effet). Si ça jouait plus fort et rapidement l’excellent « Faceless » va proposer un visage bridé et écrasant, où l’on va avoir la sensation persistance d’être un proscrit perdu dans la brume au milieu des Hautes-Terres sans personne à l’horizon, tant on est oppressé par cette rythmique rampante d’où émerge une courte accélération comme pour signaler un danger imminent.

Avec son riffing constamment glacial et pénétrant l’entité réussit une parfaite immersion dans des abîmes de noirceur et de grisaille, aidée par une production en total raccord à la fois propre et au grain légèrement naturel qui sied totalement à l’ambiance générale. Si on avait déjà aperçu cela auparavant tout va être plus flagrant encore sur le magnifique « Questions » qui en pose un certain nombre… et notamment existentielles car on a la sensation persistante d’une activité volcanique imminente, qu’elle vienne autant de l’Hekla que du Laki. Là-encore l’heure est au tempo assez posé sans pour autant qu’on ne s’endorme vu que c’est chaotique et lumineux, ponctué de quelques plans explosifs et passages brutaux agissant tel un séisme sur cette zone dangereuse qui sert de parfaite transition et mise en bouche avec la pièce-maîtresse nommée « An Elegy To A Paradise Out Of Reach ». Avec ces huit minutes au compteur la bande nous embarque vers un rendu encore plus dévasté au milieu de nulle part, où tous les intervenants sont de sortie entre des accents atmosphériques imposants et une longue nuit hivernale où ça se débride violemment, et où l’impression d’être en perdition sans rien y voir se fait cruellement entendre.

Embarquant ceux qui oseront poser l’attention sur ce disque vers des lieux inconnus et inquiétants, les gars signent le summum de cette sortie où tout leur jeu et influences se mélangent avec brio sans donner de signe d’essoufflement ni de trop-plein, vu que ça reste fluide ici comme sur l’ensemble de cette galette impeccable de bout en bout, et ce malgré la difficulté de faire émerger des compositions plus qu’une autre. Cependant tout cela n’est que de l’ordre du détail tant il n’y a rien à reprocher à ce premier jet qui va demander de l’attention, du temps et de la patience pour être parfaitement assimilé, et ce malgré une technique présente mais jamais exubérante… une constante en Islande. Du coup il est indéniable que ÚLFÚÐ est désormais digne de ses aînés locaux et qu’il va facilement trouver sa place au sein de la dynamique scène nationale, qui continue de se faire un nom à l’étranger. Une fois encore les insulaires ont réussi leur coup et ça n’est pas avec ce « Of Existential Distortion » tout en équilibre et constance que les choses vont évoluer dans le mauvais sens, bien au contraire et c’est tant mieux. Car nul doute que la suite de leurs futures aventures s’annoncent pour le meilleur… une habitude au pays (entre autres) du skyr, du Brennivín et des elfes qui n’a encore (et toujours) pas dit son dernier mot, pour notre plus grand plaisir.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Úlfúð
Black/Death Metal
2023 - Dark Descent Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Úlfúð
Úlfúð
Black/Death Metal - 2015 - Islande
  

tracklist
01.   Where Strange Lights Dance
02.   Tears Of Terra
03.   Mockery Theatre
04.   Faceless
05.   Gods Left Behind
06.   Questions
07.   An Elegy To A Paradise Out Of Reach
08.   Leviathan Dreams

Durée : 44 minutes

parution
17 Mars 2023

Essayez aussi
Blut Aus Nord
Blut Aus Nord
Disharmonium
(Undreamable Abysses)

2022 - Debemur Morti Productions
  
Omegavortex
Omegavortex
Spectral Blackness (Compil.)

2019 - Goat Throne Records
  
Conqueror
Conqueror
War Cult Supremacy

1999 - Evil Omen
  
Spearhead
Spearhead
Decrowning The Irenarch
(The Doctrine Of Imperial Fidelity And The Supert...

2007 - Invictus Productions
  
Infirmity
Infirmity
Descendants of Sodom

2019 - Lost Apparitions Records
  

The Haunted
Road Kill (Live)
Lire la chronique
Sacrifice
Volume Six
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
S.O.D.
Live at Budokan (Live)
Lire la chronique
Frightful
What Lies Ahead
Lire la chronique
Doomsday
Doomsday (EP)
Lire la chronique
Hirax
Faster Than Death
Lire la chronique
Sarcator
Swarming Angels & Flies
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec Brokenheads
Lire le podcast
Entretien avec Repurgator
Lire le podcast
Burning Dead
Into the Abyss
Lire la chronique
Radiation
Reactor Collapse
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Gozer
This Is Gore
Lire la chronique
Surgical Invasion
Death Before Dishonor
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
Necrodeath
Arimortis
Lire la chronique
Under Assault
Deadly Experiments
Lire la chronique
High On Fire
Death Is This Communion
Lire la chronique
La photo mystère du 2 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Destabilizer
Monopoly on Violence
Lire la chronique
Herakleion
Necroverse (EP)
Lire la chronique
Synaptic
Enter the Void
Lire la chronique
Obscura Tour 2025
Gorod + Obscura + Skeletal ...
Lire le live report
Colisevm European Tour 2025
Iceland + Light of Dark + P...
Lire le live report
Pandemic
Phantoms
Lire la chronique
High On Fire
Blessed Black Wings
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Hazzerd
The 3rd Dimension
Lire la chronique
Bomber
Cages and Windows
Lire la chronique