Le groupe italien
ABHOR n’a absolument plus rien à prouver tant il est ancien dans la scène du black metal occulte. Il existe depuis 1995 et n’a jamais arrêté ses activités. C’est vrai qu’il n’est jamais devenu un chef de file mais il a toujours eu sa bonne fan base, qui s’était un peu plus accrue en 2011 avec
Ab Luna Lucenti, ab Noctua Protecti, cinquième album paru chez Moribund Records. J’avais beaucoup apprécié cet album d’ailleurs, tombant sous le charme des claviers très clairs, aux sonorités proches d’un orgue. Ils apportaient parfaitement une touche « cérémonie occulte » proche de certains groupes des années 90, dont
ANCIENT. Ce style a été maintenu par la suite, avec plus ou moins succès. J’étais convaincu en 2015 avec
Rituali Stramonium, mais je restais sur ma faim avec
Occulta Religio en 2018.
Mais comme je ne suis pas un vieil aigri qui fait une croix sur un groupe dès qu’un album lui déplait, j’avais quand même hâte de découvrir les nouvelles compositions. Et elles arrivent avec ce
Sex Sex Sex (Ceremonia Daemonis Antichristi) en 2022. Un nom d’album qui m’a fait faire une petite moue, même s’il n’est pas si surprenant que ça quand on connaît
ABHOR. Certains vont penser que le jeu de mot avec 666 fait trop pastiche, mais finalement cela colle terriblement avec les autres exagérations assumées des Italiens. On ne sait jamais à quel point le groupe est sérieux et croit véritablement à ses rituels, mais il parvient en tout cas à être logique et cohérent dans ses ambiances.
Il propose donc ici 46 minutes occultes, ritualistes et fidèles à ce qu’on attend d’un black metal dédié à une cérémonie DIY pour Satan. Les bougies sont allumées, les pentacles sont affichés, la vierge nue est prête même si elle n’est pas véritablement vierge.... Dans les compositions cela se manifeste par une voix d’outre-tombe qui répète très fréquemment les mots de la peur : « Lucifer », « Beelzebub », « Satanism », « Antichrist »… Des guitares accordées bas, un rythme plus inquiétant et lourd que vraiment agressif, et bien entendu les claviers qui assaisonnent comme d’habitude l’ensemble.
C’est la formule du groupe, rien de plus, rien de moins. On la connaissait déjà, et si on est content de ne pas déceler de réelle évolution chez ABHOR, on ne saute pas non plus au plafond. L’album se laisse écouter, mais donne au final une petite impression de réchauffé. À noter une reprise placée en 7ème position sur 10 pistes : « Beelzebuth » de
MYSTIFIER, à l’origine sorti en 1993 sur l’album
Göetia…
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