Kvalvaag - Noema
Chronique
Kvalvaag Noema
Voici le premier album de KVALVAAG, qui est présenté comme le projet solo de… Kvalvaag ! Ouah, alors ça devrait être bien hein, on a les yeux qui croustillent et la langue qui piquote !
Sauf que là tu te demandes : « Mais c’est qui Kvalvaag ? »
Ah Ahah Ah Ahahah ! Quel benêt tu fais ! Bah, Kvalvaag c’est… euh… ouais, attends je vais voir sur Metal Archives, l’Encyclopédie du Metal©.
…
Ah voilà, j’ai trouvé. Eh bien tu vas en prendre plein les mirettes parce que Kvalvaag, c’est tout simplement le bassiste de ARVAS ! Groupe que tu connais pas mais « qui existe depuis 1993, et qui est norvégien » ! PAF ! Ah mais non, c’est écrit que Kvalvaag n’en est devenu membre qu’en 2014, donc c’est un peu raté ça. Attends, je retourne sur Metal Archives, l’Encyclopédie du Metal© !
…
Ah voilà, ça c’est bien ! Il est carrément le chanteur et guitariste du groupe de black tout aussi norvégien qui sévit sous le nom terrifiant d’ATTENTAT ! Bam, dans ta poire ! Ah merde, ils ont sorti qu’un EP jusqu’à maintenant, en 2010, et c’était une K7…
« Mais alors c’est qui ce Kvalvaag, là, putain ! ». Non, ça c’est pas toi, mais moi qui me le demande.
Un passionné qui multiplie les groupes mais qui n’est pas spécialement reconnu sur la scène. Par contre, bravo à lui, il sait tout faire. Et qu’un coup je suis chanteur, et qu’un autre coup je suis bassiste, guitariste, bassiste… C’est bien, il a suffisamment de cordes à son arc pour monter son projet solo et ne plus dépendre des autres. Car finalement c’était peut-être les autres qui étaient un frein à son engouement ! Enfin, « projet solo »… Ça c’est sur la papier parce qu’en réalité il est tout de même accompagné d’un batteur. Il a choisi Ishtar, un poil plus avancé que lui côté notoriété puisqu’il joue pour DØDSFALL. Ne fais pas l’ahuri, tu connais DØDSFALL puisque j’en ai fait deux chros sur Thrasho. Celle de Inn i Mørkets Kongedømme (7/10) et une de Djevelens Evangelie (5.5/10). KVALVAAG est ainsi un projet solo et demi. Kvalvaag s’occupe de tout : compos, paroles, jeu… De tout sauf du boum boum.
Et comme on le dit, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Il nous offre 7 titres aux structures certes sans grande originalité, mais composés avec suffisamment de subtilités pour parvenir à captiver l’attention. Il montre un réel talent pour créer des ambiances occultes, ajoutant à un black orthodoxe de légères nappes de claviers. Mais vraiment légères, comme si OBTAINED ENSLAVEMENT était devenu timide (« Vettenatt », « Delirium »). On est très loin du black symphonique et ceux qui sont allergiques à l’instrument pourraient tout de même s’en accomoder. C’est le même constat avec les quelques chœurs (« Vettenatt »,) ou guitares acoustiques (« Naar Aske Farger Himmelen Graa »), qui n’effacent jamais la noirceur des morceaux et ajoutent au contraire une force occulte. Les flammes brûlent continuellement le long des 40 minutes. Ce sont parfois celles des enfers, parfois celles de bougies allumées dans la forêt. Occulte, occulte et occulte, KVALVAAG se réclame plus de MYSTICUM, dont il propose là une reprise proprette de « Kingdom Comes », que d'EMPEROR. Il prend donc plus du premier en ajoutant légèrement du second.
Je ne dirais pas que KVALVAAG est original, indispensable, ou sauveur de la Norvège, mais qu’il est convaincant et idéal pour écouter autre chose que ses classiques et prendre un petit plaisir entre deux vrais repas… A condition de passer outre la pochette qui donne une mauvaise idée de ce qu'on va écouter et aurait au contraire tendance à faire fuir...
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