Sans dire que
LUNAR TOMBFIELDS vient totalement de nulle part, les carrières respectives de ses deux maîtres à penser ont jusqu’à présent été relativement confidentielles :
Äaerzerath a été batteur chez
DEFENESTRATION,
NATREMIA ou encore
ANGOISSE et
M. a usé ses cordes (de guitare et vocales) du côté d’
ABSOLVTION. Diverses expériences donc, toujours dans les musiques extrêmes, qui s’unissent et fusionnent désormais dans ce premier album, «
The Eternal Harvest », paru en février 2022 chez
Les Acteurs de l’Ombre.
Pour tout dire, j’avais découvert le disque dès sa sortie puis avais profité du passage de la formation à Paris en ouverture de
LES CHANTS DE NIHIL pour aller constater que tout ce que j’appréciais dans ces quatre compositions était galvanisé sur scène. J’ai clairement adoré le concert, pour moi le meilleur de la soirée… Sinon, oui vous avez bien lu, seulement quatre titres pour une durée de plus de quarante-cinq minutes : le groupe va jouer sur les ambiances, les climats, plutôt que sur les bons gros blasts de brutes (allitération en b), c’est apaisant parfois. Le fond du propos reste bien entendu profondément
black, atmosphérique sans virer au post mais avec une approche à la lenteur mortuaire, mélancolique sans être pour autant dépressif et c’est notamment cette subtilité, ce fil du rasoir constant, qui fait une partie du charme de ce LP.
Pourtant, je le reconnais, l’introduction de « The Ancestral Conjuration » m’a dérouté. Il faut dire que le chant féminin vaporeux ne laisse rien présager de la suite réelle, il faut attendre qu’une première guitare arrive puis qu’un puissant mid tempo s’installe pour que l’auditeur attentif se retrouve embarqué puis totalement immergé dans l’univers envoûtant du duo. Ce dernier n’a d’ailleurs pas la prétention de violer les codes : son
black metal est empreint de classicisme avec cependant un touché spécifique qui rend immédiatement l’écoute attirante, d’autant qu’il y a une véritable profondeur dans les structures proposées, un parfum d’authenticité, une vraie rigueur dans l’exécution.
Un autre atout est que même si les titres sont longs (entre neuf et quatorze minutes), les musiciens ne se contentent pas de faire boucler indéfiniment les mêmes riffs. Il y a des progressions, des montées et des baisses de tension, des alternances de tachycardie et de malaise vagal, le tout développant une forme de vie rampante mais rêvant de s’envoler vers les cimes. A la limite, le seul élément qui pourrait être déstabilisant est le chant de
M.. Je n’y avais pas forcément prêté attention lors des premières écoutes, j’étais passé outre en concert mais là, en redécouvrant ces morceaux, il est vrai que le « croassement » pourrait rebuter certaines oreilles, même si le fait que les aspects purement instrumentaux dominent tend à minimiser ce menu défaut. Pour le reste, et compte-tenu du fait que ce n’est qu’un début, c’est le quasi sans faute : belle pochette, beau logo, super production bien que sobre, aisance instrumentale, compositions fouillées, je ne doute pas que la suite sera encore meilleure.
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo