Après un premier album, «
Bad Flask », sorti en indépendant courant 2021 et illustré par une pochette de mon point de vue pas très heureuse notamment du fait de ce vert fluo assez peu seyant qui ratait le glauque de peu, les deux frères de
DEPRESSIVE WITCHES,
Torvuus et
Sick Bab reviennent nous conter quelques récits médiévaux au travers de «
Distant Kingdoms » cette fois-ci édité chez
WormHoleDeath. Amélioration notable : le dessin est nettement supérieur au précédent, dans un registre certes foncièrement différent mais il est surtout bien plus cohérent avec le style désormais pratiqué par le duo français. Les portes sont donc grandes ouvertes et, visuellement tout du moins, on n’a pas envie de les refermer avant d’avoir pris le temps d’écouter.
Je dis « désormais pratiqué » car, afin de me faire une idée du style et de l’évolution du groupe, je me suis rapidement intéressé à «
Bad Flask », post écoute de «
Distant Kingdoms », ce qui m’a permis de constater que les musiciens ont sérieusement réorienté leur positionnement car les débuts étaient clairement dans une veine plus directement
black metal sans aucun des aspects
folk ou épiques qui imprègnent désormais leur musique. A titre personnel, j’aurais donc tendance à préférer le méfait précédent à celui qui nous concerne aujourd’hui même si les qualités de ce dernier restent indéniables.
Déjà, la formation brasse dans chacune de ses neuf compositions de nombreuses influences qui s’harmonisent étonnement bien. Ainsi, il y a une dimension rock évidente au niveau des riffs, voire même parfois
doom stoner sur « Pit of Goblins », une composition surprenante dans son placement central mais qui ne dépareille finalement pas. Cependant, l’inspiration principale me semble plutôt provenir d’
IMMORTAL et notamment de son
« At the Heart of Winter » du fait d’une certaine froideur
heavy dans le riffing et, surtout, du croassement vocal de
Sick Bab qui y est pour beaucoup dans cette référence. Cela a l’air péjoratif dit comme ça mais le chant est vraiment l’un des gros atouts de la formation pour peu que l’on apprécie ce genre d’intonations. J’ai également eu le sentiment au cours de « Wizard! Opend the Gates! » d’entendre pendant les couplets une version ralentie du refrain de « Christraping Black Metal » mais peut-être suis-je fiévreux et en plein délire donc cette comparaison ne concernera que moi.
Pour le reste, l’on ne pourra que convenir du fait que le
black pratiqué ici est bien moins sombre que par le passé, notamment grâce à de nombreux chœurs en voix claires et profondes que l’on retrouve généralement dans le
pagan folk ainsi qu’à l’usage de guitares acoustiques contribuant elles aussi à cette ambiance de veillée au coin du feu, de celles où l’on pèle des châtaignes en écoutant l’arrière-grand-père radoter ses vieux souvenirs. Je noterai également l’excellente tenue des (trop) rares solos, jamais démonstratifs et totalement au service de l’ambiance et du narratif.
En définitive, ma rencontre avec
DEPRESSIVE WITCHES demeure foncièrement positive. Elle m’a permis de découvrir un groupe ambitieux et déjà « professionnel » dans son écriture et sa mise en place même si, sentimentalement parlant, mon âme frémit davantage aux sonorités de «
Bad Flask ». Par comparaison, je dirais que les débuts pourraient parler aux amateurs de
LUNAR TOMBFIELDS là où la suite pencherait plus vers du
GRIFFON.
Quant aux plus curieux / taquins d’entre vous, je les renvoie de ce pas au visionnage du clip « From the Woods I Rise », c’est une pépite, je n’en dirai pas plus.
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