Vanhävd - Vila
Chronique
Vanhävd Vila
C’est marrant, ce « Vila » j’ai eu beau l’écouter plusieurs fois, il n’y avait rien à faire, je n’accrochais pas. Et puis un soir, ou plutôt une fin d’après-midi grise et pluvieuse, un brin imbibé, j’ai eu le déclic, la révélation, je me suis mis à l’aimer ce premier jet des Suédois de VANHÄVD. Comme quoi, lorsque tu n’apprécies pas un truc, réessaye-le un peu bourré, tu n’es pas à l’abri d’une bonne surprise (remarque valable pour le foie de veau, les choux de Bruxelles ou l’urodomie selon tes inclinaisons).
Alors ce n’est certes qu’un début de carrière auquel nous assistons-là, si j’occulte l’EP « Lat köttet dö » de 2018, mais il semblerait que ce soit déjà la promesse d’un avenir sombre des plus prometteurs (oui, dans le metal c’est un compliment). Il faut dire que ce rassemblement de sept musiciens a pris pour cible le black metal et le doom afin d’exprimer son mal-être et que ce qui devait me déranger initialement était vraisemblablement l’absence de dominance. Ni suffisamment doom pour avoir envie d’ouvrir le gaz, ni assez black pour me motiver à sortir tabasser des prêtres à coups de battes. Pourtant, c’est bien ce juste milieu (excellente chaîne YouTube à laquelle je me permets ici de faire un peu de publicités) qui confère toute sa saveur à ces huit compositions, peut-être un brin trop longues (l’album dure une heure) mais profondément déprimantes et donc en ce sens parfaitement réussies.
Tout le monde aura remarqué la pochette en forme de référence à Munch (j’espère tout du moins que c’est voulu), elle aussi je la trouvais moche à souhait, j’ai fini par la trouver belle. En fait, une fois le fond bien compris, la forme m’est apparue dans toute sa puissance, cette illustration convenant en définitive idéalement au climat instauré par l’album : une forme de ravissement horrifié, une anxiété dévorant le corps de l’intérieur. Pourtant, de prime abord, on n’entend rien d’exceptionnel : pas de riffs marquants, pas de chants différenciants, pas de pesanteur extrême ou de tempos effrénés, c’est juste qu’une fois pris dans sa globalité l’album suinte une atmosphère lugubre qui, à force de martellements, finit par vous foutre dans le crâne que c’est exactement le genre de musique qui manquait à votre soirée. Un son sec comme un caveau bien entretenu, des claviers discrets mais assez présents pour asseoir l’ambiance funèbre, un chant sachant intelligemment alterner le growl avec un registre plus criard selon l’intention souhaitée et des instruments tout en sobriété : pas de solos intempestifs, de breaks ébouriffants, la juste mesure uniquement.
Evidemment, si l’on compare « Vila » aux ténors du genre la marge de manœuvre est encore grande mais je ne perds pas de vue qu’il ne s’agit là que d’une introduction à la carrière de VANHÄVD, carrière que j’espère longue et fournie tant ces huit titres ont fini par me bluffer. Et quand bien même je ne devrais l’écouter qu’ivre, ce ne sont pas les occasions qui manqueront.
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