The Ruins Of Beverast - Rain Upon The Impure
Chronique
The Ruins Of Beverast Rain Upon The Impure
Après une présentation peu flatteuse via la chronique du décevant dernier né Blood Vaults il était grand temps de rééquilibrer les choses en exhumant les premières offrandes de The Ruins Of Beverast à commencer par Rain Upon The Impure, préférence oblige, paru en 2006. Car l’œuvre d'Alexander von Meilenwald ne se résume pas ˗ loin de là ! ˗ à une mélasse indigeste résultant d'un trop-plein de poncifs et il serait préjudiciable de passer à côté de ces deux premiers œufs d'Ombre, délivrés à deux ans d'intervalle, qui ont su marquer et troubler les esprits avec un black/doom des plus racé mis en abîme par des ambiances aussi sinistres que glaciales.
Ainsi Rain Upon The Impure n'épargne personne et ce dès le titre d'ouverture « 50 Forts Along The Rhine » déversant un flot de violence déchaînée, un black primitif très abrasif qui vous transporte vers d'immensurables grèves désolées. Une longue agonie où la fureur laissera place à des accalmies à la fois empruntes de mysticisme avec ces chœurs enchanteurs, les guitares sur-aiguës sonnant comme un appel de ralliement, ainsi que de terreurs innommables par cette atmosphère lourde et malsaine mais aussi la voix grave et inhumaine d'Alexander von Meilenwald. En effet malgré des sonorités plus distinctes de même que des riffs plus lents et entêtants, couplés à des ambiances moins perturbantes, une forte odeur de soufre plane autour de vous.
Contrairement au dernier opus en date, les nombreuses influences se fondent dans l'univers ˗ ô combien blasphémateur et noir ˗ de The Ruins Of Beverast lui conférant une aura toujours plus mystérieuse. Un constat qui est d'autant plus frappant à l'écoute du morceau suivant « Soliloquy Of The Stigmatised Shepherd » très low tempo qui fait la part belle au doom et relègue le black metal au second plan (7:50), avec de somptueuses envolées, un chant clair empli d'émotion ainsi que des riffs plus catchy. Une sorte de leurre vous laissant effleurer la lumière du bout des doigts mais dont le climat pesant et inquiétant vous plonge dans un malaise encore plus profond, le spectre Thergothon veillant non loin. Un sentiment confirmé par l'interlude noise « Rapture » qui fait ressurgir vos peurs les plus profondes et sur laquelle semblent se profiler de sombres desseins.
Au fil des morceaux la tension monte toujours d'un cran avec ce grésillement toujours perceptible en fond ainsi qu'un côté religieux et occulte omniprésent. Vous suivez le mouvement, en queue d'un étrange cortège, vous laissant guider vers une destination inconnue, traversant une ville aux rues sales et mornes les chœurs se faisant toujours plus présents. La batterie ne cesse de marteler battant la cadence de cette longue procession, des plaintes arrivent telles des échos et une voix hideuse exhorte les foules sur « Blood Vaults (I ˗ Thy Virginal Malodour) ». La macabre cérémonie peut enfin débuter avec des premiers riffs étonnamment mélodieux mais aussi des paroles prononcées de temps à autre par une femme, une musique pleine de dévotion très prenantes faisant alternance avec des passages extrêmement violents et éprouvants (« Soil Of The Incestuous »).
Le guide Alexander von Meilenwald ameute la foule impie à travers ces deux morceaux dont le parallèle avec Blood Vaults est des plus frappant. On s'éloigne donc quelque peu du premier album mais tout en gardant l'essence, la noirceur propre à The Ruins Of Beverats le tout étant beaucoup plus ciselé et abouti avec des pistes plus longues et dévastatrices. Vous suffoquez dans cet air toujours plus vicié cherchant en vain l'horizon englouti par d'opaques nuages, les dieux anciens sortent enfin de leur repos répandant sang et destruction. Une apocalypse mise en musique sur « Rain Upon The Impure » sonnant la fin de toutes choses et le commencement d'une nouvelle ère faite de souffrance insondable, la Ténèbre ayant tissée partout ses fils.
Si la perfection n'existe pas force est de constater que cet album s'en approche grandement délivrant un black/doom atmosphérique occulte et dérangeant synthétisant à lui seul le mal le plus pur qui vient remuer vos angoisses et craintes les plus profondes. Une bande son à la fois cauchemardesque mais aussi, paradoxalement, obsédante qui comme le "Necronomicon" ou "Le Roi en Jaune" ne cessera de vous hanter et tourmenter.
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