Non, mais c’est bon, il faut le dire tout de suite si tu as l’intention de plier le game tous les ans. Oui Marie, c’est à toi que je parle. L’année dernière tu as sorti un premier album de
VERTIGE qui a fini dans le top de tout auditeur normalement constitué, et tu reviens tout juste un an plus tard avec la nouvelle sortie de
BROUILLARD : le 15 février. Pour la Saint-Valentin ? Pour ton anniversaire ? Non, non, ne réponds pas, je ne peux pas t’entendre puisque j’ai encore les écouteurs vissés sur la tête, à savourer tes quatre nouvelles compositions en boucle…
En fait, je me suis fait avoir par cet album. Je connaissais bien évidemment les 4 opus précédents (ou 5 si l’on compte le mal-aimé de 2021), et j’avais déjà une haute estime de leurs ambiances. J’étais donc paré à retrouver une suite logique, d’autant plus que s’il y avait eu une révolution de style, Marie n’aurait pas hésité à créer une nouvelle entité. Une de plus ou une de moins… Mais voilà, s’il s’agit bien d’une suite logique, il ne s’agit pas d’une redite pour autant. Ces 4 morceaux, évidemment appelés
"Brouillard" (Black Metal Atmosphérique) de Brouillard
">« Brouillard » comme touuuuuuus les précédents, sont une prolongation de ce qui avait été fait jusqu’à maintenant. Ils nous plongent donc une nouvelle fois profondément dans les amas de fines gouttelettes. Sauf que sur les albums précédents, le brouillard nous enveloppait et nous faisait disparaître, il créait un labyrinthe doux mais sans issue. Cette fois-ci, le brouillard est devenu au contraire une protection mystérieuse et rassurante. C’est le monde extérieur qui nous a perdu, qui nous a menti et qui s’est joué de nous, et c’est finalement cet univers d’apparence sombre et inhospitalier qui représente le refuge confortable et réconfortant, dans lequel il est possible d’observer avec notre âme ce que nos yeux ne peuvent plus, et ne veulent plus, voir.
Le premier titre plante le décor. Le long de 18 minutes intenses, il réveille le
BROUILLARD que l’on connaissait, celui où la nervosité et la mélancolie se frictionnent et s’entremèlent. Le deuxième va plus loin, et il contribue fortement à l’envie de se noyer dans une nature imparfaitement magnifique, loin des hommes. Que ce soit grâce à des vocaux désespérés, à des chœurs bien intégrés ou au rythme soutenu tout en étant éclairé, les ambiances prennent une autre dimension et atteignent une intensité jouissive sur la 9ème minute. Le troisième est par contre une surprise encore plus forte, puisqu’il est instrumental. Il semble murmurer que la crieuse s’est peut-être endormie, lasse de hurler ses complaintes. L’endroit lui offre du réconfort et lui permet cette accalmie. Le brouillard n’est plus un endroit dans lequel on se perd, mais un endroit dans lequel on se trouve. Cela n’empêche pas le dernier morceau de repartir dans des effets douloureux, car les blessures ne sont pas que physiques. Il reste toujours ces satanés souvenirs, ces pensées maudites et ces salissures qui gangrènent le cœur. Il fallait bien 20 minutes pour essayer de les exorciser. La tension est encore à un niveau très juste, très fort, et particulièrement sublimé par la constatation qui se voudrait libératrice : « J’y arrive pas, j’y arrive pas, putain ! ».
Marie… Tu m’avais dit il y a déjà plus de deux ans que tu avais un passage à vide, que tu ne voyais pas trop ce que tu allais faire par la suite. Je constate que tu as su dépasser cet état. Je constate que tu as réussi à ne plus réfléchir, mais à t’ouvrir en crachant simplement ce qu’il reste au fond de toi, que ce soit ce qui pourrit à cause de notre environnement social ou ce qui bourgeonne grâce à l’espoir qui s’accroche, malgré tout, même inconsciemment. Quel espoir ? Celui de parvenir à fuir les attentes, la doxa et les chaînes d’un quotidien dicté par on-ne-sait-qui, qui mène on-ne-sait-où. Un espoir sans doute nourri par les rencontres d’âmes sœurs (et frères) qui ont participé à cet enregistrement : Zémus de
BROYEUR D’ENFANCE et Elluneira. Marie, tu as réussi.
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