Le trio nantais de
VILLES ARDENTES officie seulement depuis 2021 et a déjà à son actif trois simples, un EP et ce premier long format : «
Années Rouges ». Le style ? Du
black metal féru d’Histoire, concentrant son propos sur quelques grands moments clés tels que la Commune ou encore le régicide. Ici, avec des titres tels que « Chemises noires » ou « Brigades rouges », nous avons de suite une idée précise des thèmes qui seront abordés, même si je n’ai pas réussi à comprendre s’il s’agissait d’un album conceptuel ou d’une suite de récits non forcément liés entre eux… Mais peu importe (ou plutôt, peu m’importe).
L’autre particularité de la formation, ce sont ses choix de pochettes où le feu est systématiquement présent, même si celle du disque qui nous intéresse aujourd’hui me fait quand même fortement penser à celle de «
Regarde les hommes tomber » ou d’
« Exile ». Cela donne au groupe une identité visuelle assez forte et rapidement reconnaissable, ce qui est en soi une jolie prouesse. Mais le
black n'étant pas qu’une simple histoire d’esthétique, du moins je le crois, comment se comportent ces dix compositions, l’album ne dépassant que de peu la demi-heure ? Eh bien si j’occulte le fait que dans la petite note laissée en accompagnement du lien, on nous annonçait une association de sons
noise à du
bm old school et que, si ce n’est une batterie programmée, je n’entends rien d’
indus ici, le côté « à l’ancienne » est en revanche bien présent, plus dans le style même que dans sa sonorisation d’ailleurs. En effet,
VILLES ARDENTES a opté pour un son massif qui me ferait presque parfois penser au
MARDUK de
« Panzer Division », sur « Piazza Fontana » par exemple, plutôt qu’à un son de cave d’obscure ou à un enregistrement fait dans une cabane au fond des bois. Mais ça me va bien hein ! Les titres sont puissants, les guitares sont nettes, précises et la qualité de la production permet d’apprécier pleinement le chant en français, audible car bien articulé et merci bien. Et puis cela aurait été dommage de ne rien paner aux textes sous prétexte d’une éthique
black de l’inaudible…
Pour le reste, selon mon humeur, je pourrais émettre deux avis totalement contradictoires. J’ai parfois le sentiment que les morceaux manquent de variété, me donnant par conséquent l’impression de toujours écouter peu ou prou la même chose. Et d’un autre côté, j’ai justement envie de féliciter les musiciens pour leur capacité à développer une atmosphère et un propos cohérent, faisant totalement sens avec leur démarche. Le disque est truffé de rythmes guerriers, de moments blastés et de riffs totalement épiques ! D’ailleurs, même si cela n’engage que moi, l’adjonction d’un « vrai » batteur ne porterait sans doute pas préjudice à
VILLES ARDENTES, à moins que ce soit une volonté que de confier ce rôle à une machine, auquel cas je reconnaîtrais que la programmation est correctement réalisée, avec une grande variété de rythmes.
Voilà en tout cas une récente formation française qui mérite un peu plus que le simple détour de courtoisie car il y a une qualité d’écriture indéniable, une puissance de feu évidente et, déjà, une parfaite maîtrise de leur propos. Il faut dire que l’on a là des gars déjà expérimentés qui n’ont pas attendu ce projet pour faire cramer quelques planches. Clairement, à découvrir.
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