Comme pour son prédécesseur malheureux
Palo, nous avions perdu de vue Kalmah dans ses marais caréliens depuis plus de cinq ans. Les discrets membres n’ont pourtant pas bougé, toujours emmenés par les frères Kokko, la production nucléaire du studio Tico-Tico (vingt trois ans que ça dure) et le crayon de maestro Niklas Sundin. Changement majeur malgré tout dans la discographie de la bande pour ce neuvième opus, terminé le label historique Spinefarm, les Finlandais suivent le fondateur Riku Pääkkönen chez le récent Ranka Kustannus.
Seventh Swamphony (sorti il y a déjà 10 ans) légèrement en deçà du reste de leurs compositions (mais lancé par le terrible hit éponyme, au clip tout aussi jouissif) puis un
Palo morose en pilotage automatique que l’on rangera aussitôt… A vrai dire je n’attendais pas grand chose de Kalmah. Grossière erreur. “Haunted By Guilt” à peine démarré que l’on retrouve le décapage d’émail d’antan de leur délectable “swamp metal”, metal extrême mélodique qui ne ressemble pas à ses voisins (Wintersun, Catamenia ou Norther). Toujours ce délicieux mélange de death mélodique, power, thrash, black sous amphétamine, ultra accrocheur aux mélodies folk dansantes (“Veil of Sin”) mais aussi bien couillu (vocaux gutturaux, rythmique enclume et production sous hormones). Puis tout s'enchaîne en “uppercuts” avec ces introductions “démarrage fusée” (“Scarred By Sadness”, “Serve The Untrue” ou “Taken Before Given”) ou ces breaks “guitar hero” couplés au claviers aux gros airs du défunt Children Of Bodom.
Retour aux sources pour groupe finlandais ? Oui et non. Ce dernier effacera les aspects “eighties” quelque peu kitsch (claviers inclus) pour un “swamp metal” plus épuré mais il tentera comme sur
Seventh Swamphony de calmer ses ardeurs et de varier les plaisirs, quitte à placer carrément une balade “No Words Sad Enough”. Composée par le bassiste plutôt honnête (doux rappel de Sentenced ?) mais qui malheureusement cassera la dynamique survoltée. Tout comme ces quelques passages plus “posés” de “Home Sweet Hell”, “Red And Black” (peut-être le morceau le plus faible ici) ou la conclusion “Drifting in a Dream”, sympathique mais manquant de relief.
Plus de 10 années ont passé mais ça y est, le “swamp metal” est de retour. Oubliez le décevant
Palo (leur album le plus faible à ce jour), Kalmah revient avec une musique à la puissance de feu et des hits mélodiques d’un
12 Gauge. Oui les passages mid-tempo ne fonctionneront toujours pas et les quelques remplissages intermittents gâcheront légèrement l’ardeur ambiante de la galette. Mais globalement cela faisait très longtemps que le groupe ne nous avait pas entraînés de la sorte. Quel dommage que la bande sous-estimée ne fasse pas plus de concerts, beaucoup d’adeptes de metal extrême mélodique ratent encore quelque chose. Espérons une suite avant fin 2028.
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