La discrétion de Kalmah nous ferait presque parfois oublier son existence (pas non plus la bande la plus prolifique pour les concerts/festivals en France), mais ici cinq ans déjà ont passé depuis le partagé
Seventh Swamphony. Les adeptes du metal du marais n’avaient jamais attendu aussi longtemps pour une nouvelle offrande carélienne. Le groupe finlandais reste pourtant toujours dans mon cœur « mélo », sa discographie (sept albums à ce jour) a été chroniquée par votre serviteur en short rouge et il m’arrive encore de ressortir leurs brûlots pour mes séances fitness. Pour cette nouvelle cuvée 2018
Palo (« ardeur » en carélien), line-up, production et label ne bougent pas d’un iota, seul l’artwork chatoyant de Niklas Sundin (Dark Tranquillity) comme nouveau revêtement.
Une découverte plutôt sceptique pour ceux comme moi qui auront entendu le premier extrait dévoilé « Evil Kin ». Gros sourcil levé, c’est le vide intersidéral en termes de riffs… Jusqu’à son refrain titilleur. « Hip Hip Hooray! Glory To The Humanrace! » Ok. Oui le groupe a toujours eu ce côté second degré. Fausse piste, on retrouve dès l’ouverture (« Blood Ran Cold ») la recette « swamp metal » imparable, à savoir du power/heavy, du death, du thrash (ultra) mélodique et un peu de black qui tape le tympan. Kalmah ne vire donc aucunement dans le FM, ça blaste et grogne (et crie) toujours autant pour décoller les plaques calcaires (l’intro de « Paystreak »). Couplé aux vagues de riffs mélodiques épiques/folk, le résultat fait toujours son effet (« Into The Black Marsh » et son break dansant à 2:20) et cela quasiment tout le long de la première moitié de la galette…Mais grattant un peu, Kalmah semble ne s’être contenté que du minimum syndical.
Il ne suffit pas de balancer des tremoli dans un tempo soutenu et couvert d’une production outrancière du Tico-Tico Studios (depuis le premier opus
Swamplord), un son d’ailleurs moins curieux que sur son prédécesseur. Le nerf mélo névralgique a comme un air de « déjà entendu » (« Waiting In The Wings » et le final de « Erase And Diverge ») même si l’accroche de certains titres demeurent particulièrement efficace. Quid des soli « guitar hero » interminables complètement fous ? Antti Koko a peut-être des ampoules ou une tendinite, si peu inspirés et techniques de sa part… Quid des hits alors ? Même
Seventh Swamphony malgré ses nombreux défauts possédait son tube attitré (le morceau éponyme jouissif), ici on ne retiendra pas grand-chose et particulièrement en fin de parcours. Des compositions qui auraient été pondues entre deux jams (les couplets du pauvre presque metalcore de « Erase And Diverge »), comblés par quelques fonds de tiroirs et des vieux riffs remodelés. Pas vraiment acceptable de la part d’un groupe de ce rang. Même le clavier est aussi à la rue (le final de « Take Me Away ») malgré ses virées kitsch aux airs 90’s plutôt délectables.
Le moins bon Kalmah ? Oui je le pense (en espérant un revirement pour la suite). Encore du mal à comprendre certaines notes vues sur la toile (j’anticipe la moyenne des autres webzines), ont-il réellement écouté un
Swamplord, un
Swampsong ou tout autre album sur ces 20 ans de discographie (oui tout de même) ? Un Kalmah en pilotage automatique, particulièrement en deuxième partie d’album et qui ira même repomper ses propres riffs pour parfois tomber dans du death mélodique finlandais second couteau. Cinq années après un
Seventh Swamphony partagé, forcément j’en attendais plus. Reste que sans décortiquer les compositions ou tenter quelconque comparaison, leur « swamp metal » arrive à capter notre attention… Pour finir dans une certaine indifférence.
1 COMMENTAIRE(S)
22/11/2019 11:52
Oui, il y a quelques passages qui sonnent creux, c'est moins dense et recherché que les 6 premiers, mais ça reste quand même un album sympa à écouter.