Avec une discographie touchant de près la sainteté du metal extrême mélodique depuis 2000 (seul
For The Revolution demeure dispensable à mon sens), Kalmah reste pourtant toujours dans l’ombre des grosses cylindrées du genre, notamment ses voisines finlandaises (qui a dit Children Of Bodom ?). Cela ne semble en rien gêner la modeste prétention (un album tous les 2/3 ans et quelques dates de festival sporadiques) des frères Kokko. Trois ans après un
12 Gauge qui aura placé la barre mélodique et technique au sommet de ses œuvres, le groupe de Carélie (accompagné de son fidèle acolyte, le père Fouras des marais) remplace son claviériste et revient déverser son « Swamp Metal », savoureux mélange de death mélodique, thrash, heavy et speed, pour un septième album,
Seventh Swamphony .
Le clip jubilatoire (à voir en entier) de « Seventh Swamphony » aura déjà alerté les adeptes. Encore un nouveau tube à ajouter à la liste interminable de Kalmah ! Une sorte de vitrine des capacités et du style pratiqué (du pur Kalmah) : méchamment direct (un batteur peu raffiné mais imparable), mélodies à foison soutenues par de discrètes nappes de claviers, vocaux modulés de Pekka Kokko à imiter dans son salon (2:07), un break enchanteur suivi d’un solo dantesque de maître Antti Kokko… Quel morceau ! Si les sept autres sont du même calibre, je n’ose imaginer la perfection du brûlot. A la vue de ma note vous aurez compris que non. Les Finlandais ne réitéreront le « rouleau compresseur auditif » que sur « Black Marten´s Trace » (ah cette mélodie à 2:11) sous une production « 36 tonnes » de l’habituel Tico-Tico studio (qui suit le groupe depuis
Swamplord). Pour le reste Kalmah fait toujours du Kalmah mais il tentera timidement de varier sa musique pour ne pas faire un
12 Gauge-bis. Les frangins Kokko rétrograderont leur vitesse et oseront carrément jouer sur les terres doom/rock d’Amorphis (« Hollo »). De très bonnes idées (assez culottées) mais la sauce à bien du mal à prendre sur plus de sept minutes… L’unique morceau qui pourra surprendre les premiers disciples.
Les influences « eighties » du groupe seront plus qu’explicites sur
Seventh Swamphony , Kalmah poussera dans un heavy fortement marqué. Que ce soient sur les très bons up-tempo « Deadfall » et « Pikemaster » (démonstration technique d’Antti de plus d’une minute) ou sur le final ambiancé « The Trapper ». Dirigé par le maestro Antti Kokko, chaque titre aura droit à son solo prodigieux au réel « feeling » (point d’astiquage aseptisé). Ce guitariste est juste hallucinant. La nouvelle recrue aux claviers affrontera les soli de Koko « (Deadfall » à 2 :19, « Pikemaster » à 2 :53, « Wolves on the Throne »..) pour un « battle » assez jouissif. Des nappes encore plus en osmose que d’habitude (cerise sur le gâteau), excellent choix de musicien. Mais les écoutes défilent et il sera difficile de réellement retenir des morceaux, frustrant après la bombe d’ouverture « Seventh Swamphony ». L’expérimentation bancale « Hollo », l’épique « Windlake Tale » en demi-teinte, l’anecdotique « Wolves on the Throne » ou le final « pétard mouillé » « The Trapper » tireront malheureusement la galette vers le bas et ça malgré de très bon passages (merci Antti).
Livrant moins de hits que sur ses prédécesseurs, les habitants du marais (de Carélie, pas de Paris) délivrent néanmoins un album carré et accrocheur, morceaux « qualité supérieure ». Un constat s’impose toujours après sept albums, Kalmah brille dans le tempo soutenu et une musique « directe », preuve en est du tube « Seventh Swamphony ». La « cassure » à partir de « Hollo » empêchera de pleinement satisfaire les adorateurs du « Swamp Metal » mais arrivera tout de même à accrocher nos tympans et à nous faire taper du pied. Kalmah connait bien son sujet.
2 COMMENTAIRE(S)
24/06/2013 16:12
Grosse déception pour ma part, kalmah nous a habitué à beaucoup mieux.
07/06/2013 16:35