Lors de la sortie d’«
Echo:One », j’ai souvent vu passer la pochette dans les magazines, papier ou Web, et j’en avais alors déduit, peut-être à tort, qu’une petite « hype » se mettait en place autour des Belges de
GHOST:WHALE. Il faut dire que l’illustration séduit l’œil, à juste titre, et que le côté « trio instrumental à deux basses » dans le registre en vogue du
stoner doom, cela fait déjà bien assez d’éléments pour attirer l’attention, à défaut de la retenir. Nous savons tous un peu comment fonctionne l’industrie musicale, nul besoin d’être un groupe d’exception pour exister, encore moins d’être plus méritant qu’un autre… Est-ce que je suis en train d’essayer de vous dire que l’engouement autour de cette formation n’est pas justifié ? Non, tout de même pas. Mais je me suis quand même un peu ennuyé en écoutant les cinq compositions, longues évidemment, la palme revenant aux vingt-sept minutes du titre éponyme.
C’est vrai, les mecs savent y faire pour poser des ambiances lourdingues et, à bien écouter, le trio se suffit largement à lui-même : l’absence de guitares ne se fait jamais ressentir, de même que celle d’un chanteur, ce qui est déjà en soi le signe qu’il a réussi son coup. Mais à force de trop répéter les mêmes structures, à l’image d’« Elephant Walk », on risque de lasser alors qu’au départ le riff central me faisait penser à du
NIGHTSTICK, ce qui est plutôt une qualité dans ma bouche. Mais aussi bon que soit un riff, cela n’est pas toujours suffisant pour composer une bonne chanson. De plus, contrairement à ce que j’aurais pu croire en apprenant la présence de deux bassistes, il ne faut pas s’attendre à des trucs déglingués façon
PRIMUS. Ici, les musiciens misent tout sur le gros son
stoner ainsi que sur l’efficacité rythmique, avec souvent l’agrément de samples pour habiller un peu l’ossature, même si entendre répéter en boucle « vous avez demandé La Poste, ne quittez pas » peut rapidement gonfler. Moi, ça me gonfle en tout cas. Peut-être que certains trouveront cela génial que de détourner ce qui est déjà pénible au quotidien pour en faire un gimmick musical, j’aurais peut-être pu le penser s’il n’avait été utilisé qu’une seule fois…
Cependant, avec un postulat de départ aussi famélique, force m’est d’admettre que
GHOST:WHALE s’en sort tout de même très bien. En effet, avec des moyens extrêmement rudimentaires, les musiciens parviennent sur chaque titre à créer un climat spécifique, à construire des progressions, établir des nuances, les deux « quatre cordes » fonctionnant en symbiose, chacune avec son grain, sa partition distincte, alors que si elles avaient joué exactement la même chose, cela aurait été imbittable. Il faudrait également dire un mot du batteur,
Vincent Desantos, qui abat un boulot énorme pour rendre les chansons moins monolithiques. La frappe est lourde, sèche mais avec suffisamment de versatilité dans le jeu pour propulser le tout dans une dimension supérieure, évitant à l’auditeur de s’enliser dans les sables mouvants de la torpeur.
Par conséquent, si je ne suis pas totalement convaincu par ce premier essai, je ne ferme pas définitivement la porte. En effet, le concept global me séduit, j’adore les gros sons de basse et je crois fortement aux qualités possibles des prochaines sorties, toujours avec cette formule à trois, toujours avec une composition purement instrumentale mais peut-être aussi avec moins de répétitions ou des samples moins crispants. Affaire à suivre avec un «
Echo:Two » ?
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