Il a l’air vraiment sympa le mec de
TENEBRISME. Je n’avais pas forcément été très clément avec sa précédente sortie
« Humble sillon » (fessier, c’est gratos, pardonnez-moi) mais le type revient en pleine confiance, précisant qu’il a « quitté le profil Facebook à l'ambiance d'été indien pour un truc en N&B avec mes chiens. On ne change pas une équipe qui perd », et ça c’est la putain de classe, sans aucune ironie de ma part. Eh oui ma gueule ! En plus,
Kaelig ne déroge pas à son précepte initial : un
black metal atmosphérique 100% instrumental, fait maison, avec deux compositions bien longues dont les titres proviennent d’une citation de Victor Hugo extraite de « William Shakespeare, Livre V, Les âmes »… Bah alors quoi ? Tu pensais sincèrement qu’il n’y avait que Baudelaire, Lautréamont et Jacques Attali pour inspirer le
BM ? Je prédis que d’ici peu nous aurons des adaptations
metal de « La vilaine Lulu » du trublion Yves Saint-Laurent (qu’il brûle en paix aux côtés de son ami Pierre Bergé)… La culture ne s’arrête pas là puisque l’interlude « Lent, vague, indécis » est une composition d’
Alexandre Scriabine (pianiste russe mort en 1915) et l’illustration provient d’une partie du tableau « La parabole des aveugles » de Pieter Brueghel le Jeune. Cela en fait des références !
Bref, «
Nous n’avons que le choix du noir », troisième LP… C’est toi tous les matins devant ta penderie en train de te demander quel t-shirt tu vas bien pouvoir mettre. Le Diable s’habille en Prada ? Peut-être qu’il passe ses vacances au fort de Brégançon aussi… Mais je divague alors qu’il s’agirait de causer des nouvelles compositions de
TENEBRISME, largement supérieures aux précédentes. Le format reste pourtant le même (deux chansons d’environ dix-huit minutes chacune) mais
Kaelig me semble avoir ici passé un cap important. Déjà, la production est plus charnue, ce qui donne évidemment plus de poids et de profondeur aux instruments tout en conférant une réelle prestance à la musique, de la tenue.
Ensuite, l’écriture me paraît également plus fluide, moins forcée dans ses transitions et, s’il y a toujours autant de variations de climats, les enchaînements entre les parties
metal et celles plus
ambiant sont mieux amenées, sans compter que les riffs sont bien plus sombres, en particulier sur « L’homme qui ne médite pas vit dans l’aveuglement », qui illustre clairement le versant
black du one-man-band. En effet, « L’homme qui médite vit dans l’obscurité » explore une facette quasi
post rock, un peu à la manière d’un
GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR, inspiration lumineuse qui donne une tout autre dimension à
TENEBRISME, notamment en termes de progressivité et d’usage des tensions.
Par conséquent, même s’il n’y a pas réellement d’écart stylistique entre «
Humble sillon » (mammaire cette fois) et ces nouvelles chansons, il est évident que le bonhomme a bossé, peaufiné son art et cherché à constamment s’améliorer durant l’année qui sépare les deux sorties. Le résultat est donc à la hauteur de cet engagement, y compris pour les deux minutes de dissonances qu’est « Lent, vague, indécis ». Même si c’est une reprise, son traitement me laisse espérer que ce genre d’influences pourrait amener encore de très belles choses à l’avenir, une noirceur, une décadence qui ravirait les âmes tourmentées. Donc, clairement, compte tenu des moyens mis en œuvre, je ferme mon bec et salue le travail accompli car, sans dire que la formation de Saint Loup renverse l’ordre établi, elle est en tout cas sur la bonne voie pour s’y faire une place.
Chapeau
Kaelig, tu m’as cueilli à froid.
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