Magnitude - Of Days Renewed...
Chronique
Magnitude Of Days Renewed...
Tout comme les excellents One Step Closer, Magnitude fait parti de ces groupes dont le succès a été particulièrement retentissant au sein de la scène Hardcore ces dernières années. Il faut dire qu’en participant à remettre au goût du jour ce Hardcore métallique de la fin des années 90 et du début des années 2000, les Américains avaient toutes les chances de séduire une bonne partie du public, qu’il s’agisse des plus jeunes qui évidemment n’ont pas connu cette douce époque particulièrement excitante ou des plus nostalgiques d’entre nous qui entre fatigue, courbatures, couches culottes souillées et autres activités extra-scolaires seront ravis de se plonger à nouveau dans ce genre de sonorités finalement toujours aussi à propos.
Originaire de Caroline du Nord, la formation effectue ses premiers tours de roue en 2017 avec les sorties consécutives d’une démo et d’un EP sur le label Plead Your Case Records (Construct, Envision, Mourning, Simulakra...). Des débuts particulièrement prometteurs qui ne manqueront pas d’attirer l’attention. En effet, quelques mois plus tard, Magnitude se verra courtisé par le label Triple B chez qui naturellement il finira par signer. Une collaboration définitivement actée en 2019 avec la sortie d’un premier album intitulé To Whatever Fateful End sur lequel je ne me suis malheureusement pas (encore) penché. Une collaboration d’ailleurs reconduite en septembre dernier avec la sortie de Of Days Renewed..., un deuxième album aussi frustrant que réjouissant.
Oui, frustrant parce que ce retour aux affaires s’avère malheureusement beaucoup trop court. J’entends bien qu’on parle ici de Hardcore et que par essence il s’agit d’une musique caractérisée par une certaine urgence mais quand après quatre ans d’absence vous revenez la bouche en coeur avec sous le coude huit nouveaux morceaux pour seulement dix-neuf minutes, il y a quand même de quoi faire un petit peu la grimace... Alors je vais rester fair-play et ne pas leur en tenir rigueur, pour autant j’avoue que je n’aurai pas craché sur trois ou quatre titres et six ou sept minutes supplémentaires...
Mais si je râle de bon coeur, il faut tout de même reconnaître que ce deuxième album est un véritable "banger". Enregistré par Anthony Burke (guitare) et Connor McAuliffe (batterie) puis mixé et masterisé par un certain John Howard, Of Days Renewed... jouit d’une production particulièrement musclée qui ne devrait pas manquer de mettre tout le monde d’accord. Un son résolument puissant et massif qui n’en oublie pas pour autant de conserver ce naturel et cet équilibre ténu afin de ne pas sombrer dans les méandres de ces superproductions aseptisées à l’intérêt résolument limité... Outre ces guitares nerveuses et abrasives, on se délectera également de cette batterie aux frappes bien sèches ou de cette basse dominante qui n’entend pas s’effacer au bénéfice des autres instruments. Bref, il fallait bien cela pour la baston qui s’annonce une fois la touche "lecture" cliquée / enfoncée.
Alors comme évoqué un petit peu plus haut, Magnitude n’a strictement rien inventé et doit son succès à une relecture fidèle, inspirée et hautement efficace de ce Hardcore métallique de la seconde moitié des années 90 et du début des années 2000. Aussi, ne soyez pas surpris si je vous ressors encore et toujours la même liste d’influences allant de Strain (probablement la plus grosse influence ici) à Culture et Morning Again en passant par Shai Hulud, Strife, Unbroken toute une tripotée d’autres formations tout aussi emblématiques qui ont fait de cette période une époque incroyablement riche et excitante. Habité par une conscience et une étique Straight Edge, Magnitude va enchaîner à peu près tous les poncifs et autres gimmicks propres aux quelques influences mentionnées plus haut. Ainsi entre ces riffs métalliques qui, comme à l’époque, doivent pour certains beaucoup à Slayer et plus globalement à une scène Thrash ultra incisive ("Deliverance" à 1:53, "Built On Lies", "Rectify", "Echoes" à 1:15, "Of Days Renewed"...), ces petites notes aiguës démocratisées à l’époque par des groupes comme Morning Again ou Poison The Well et entendues ici sur "Burn To Ashes" à 0:35 ou "Echoes" à 1:53, cette dynamique chaloupée dont le groove irrésistible doit effectivement beaucoup aux Canadiens de Strain ("Deliverance", "Burn To Ashes", "Beyond Despair", "Built On Lies", "Rectify"...), ces quelques franches cavalcades à l’énergie Punk / Hardcore évidente (les premières secondes de "Burn To Ashes" et de "Beyond Despair", "Through Trials" à 1:19, "Rectify" à 0:42, "Echoes" à 0:09...), ces lignes de chant arrachées mais cependant gorgées d’émotions ou bien encore ces quelques spoken words entendus sur "Beyond Despair" et "Of Days Renewed", le cahier des charges est globalement plutôt bien respecté (il ne manque finalement à l’appel que ces passages mélodiques à la guitare acoustique).
Bref, Magnitude n’a effectivement rien inventé avec son Hardcore qui transpire par tous les pores la fin des années 90 mais force est de reconnaître que le groupe américain connaît la formule sur le bout des doigts et qu’il n’a aucun souci pour l’appliquer avec une efficacité absolument évidente. On pestera forcément un petit peu sur la durée un brin abusée de ce deuxième album qui, je le répète parce que j’ai quand même un petit peu de mal à le digérer, ne dépasse pas les dix-neuf minutes mais il faut pourtant bien avouer qu’une fois lancé dans l’écoute Of Days Renewed... il est bien difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Alors oui c’est forcément un petit peu trop court mais tant pis parce que de la première à la dernière seconde c’est le grand kif.
| AxGxB 27 Novembre 2023 - 564 lectures |
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