Ildskær - Blod & jern
Chronique
Ildskær Blod & jern
Je suis très sensible à ce genre de black metal. Mais je n’ai pas attendu 2023 pour savoir que le Danois de ILDSKÆR était fait pour moi puisque je le suis depuis ses débuts, depuis le premier album, Den rædsomste nat, sorti en septembre 2020. J’avais été attiré par sa pochette, classique mais annonciatrice d’une musique me convenant, ainsi que par le label Wolfspell Records, valeur sûre de Pologne qui a sorti du FLAMEN, NYCTOPHILIA, SEVEROTH… Il nous emportait dans une époque ancienne, mais réelle, qui a marqué le Danemark au début du 19ème siècle : le bombardement anglais de Copenhague de 1807. Je rappelle que la France est concernée par cette attaque puisque les Britanniques avaient pour but de décimer la flotte danoise afin d’éviter qu’elle ne tombe dans les mains de « notre » Empire. La pochette de l’album représente justement ces bombardements avec un tableau peint par Lorentzen. Après cet opus, ILDSKÆR a enchaîné un an plus tard avec un EP accompagné une nouvelle fois d’une peinture du 19ème siècle, cette fois-ci due à Hans Peter Dahm. Elle illustre la même guerre, dite « des canonnières », qui a sévi sur les flots entre 1807 et 1814 et opposait donc le Royaume du Danemark et de Norvège au Royaume-Uni.
ILDSKÆR a donc gardé une thématique similaire sur ses deux premières sorties. Il a ainsi montré qu’il allait être un groupe tourné vers l’histoire de sa nation. Et c’est ce qu’il confirme en 2023 avec son deuxième album : Blod & jern. Il fait cependant un petit bond dans le temps et nous envoie 50 ans plus tard, en 1864, dans la guerre des Duchés, la « seconde guerre prusso-danoise ». Le visuel est ainsi tiré d’une peinture d’un militaire nommé Wilhelm Camphausen, et il représente l’invasion de l’île d’Als par les Prussiens. Cette période a été déterminante pour la suite de l’histoire danoise, qui a perdu, mais également pour la situation géopolitique de l’Europe à l’époque.
Arrêtons-là avec les explications sur le fond, même si ce genre d’informations concernant la thématique sont souvent primordiales puisqu’elles permettent de se projeter dans l’univers d’un groupe et de rajouter des images à la musique proposée. Et voyons la musique. Tout d’abord, cet album montre une évolution notable par rapport au premier. Il était bien plus brut et sans beaucoup d’artifices. Celui-ci montre une volonté de mettre bien plus de détails et de nuances dans le black metal entraînant et conquérant d’ILDSKÆR. Le duo, habitué à travailler ensemble sur leur autre formation commune Í MYRKRI parvient ainsi à proposer des compositions aux ambiances beaucoup plus immersives qu’auparavant. Les riffs sont plus marqués (« Ærens mark »), des claviers apparaissent pour sublimer certaines mélodies, les vocaux sont plus variés et semblent plus torturés, de légers chœurs s’incrustent, des samples liés au thème abordé sont ajoutés (cris sur un champ de bataille…). Il y a vraiment beaucoup plus d’éléments, mais ils restent discrets. Ils ne prennent aucunement le pouvoir sur le reste, et c’est le côté sombre de la musique qui reste en avant. Il n’y a que 5 morceaux, mais ils cumulent 46 minutes. 46 minutes qui passent vraiment vite, et qui donnent en plus tout de suite envie d’être réécoutées. Cet album marque ainsi le franchissement d’un palier de la part des Danois, et ils méritent beaucoup plus de reconnaissance que ce que je remarque pour l’instant…
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