Nous autres, êtres simples, qu’est-ce que l’on aime au fond ? Les logos illisibles, les pochettes macabres, ces deux éléments étant déjà le gage d’un chouette merchandising. Mais l’on aime aussi les noms de groupes et de chansons à rallonge, le
death metal lorsqu’il est ultra brutal, ultra guttural et bien technique, avec des enchaînements de riffs à peine compréhensibles, des rythmiques foudroyantes, des déluges de blasts, des guitares qui sweepent, qui ne lésinent pas sur les harmoniques, bref on aime se faire ramoner les conduits auditifs tout en ayant un peu de lecture, c’est bien légitime.
Vous vous sentez dépourvus maintenant que la brise est venue ? Jetez-vous sur ce premier album de
DEHUMANIZING ENCEPHALECTOMY, un nouveau
one man band en provenance de Corée du Sud.
Ryu Gun («
Hadouken ! Fireball ! ») s’est d’abord fait connaître par une petite démo « deux titres » (« Necrohemorrhagic Dysfunction by Aortic Bifurcation Laceration » ; « Mass Embryonic Cerebellum Transfixion Incision ») de quatre minutes trente mais le potentiel perçu a su séduire le label russe
Inherited Suffering Records, bien connu pour abriter de petites douceurs telles que
COPROCEPHALIC ou encore
GUTTURAL ENGORGEMENT. Une maison qui ne plaisante donc pas avec ses ouailles, un niveau maximal de brutalité est requis pour intégrer ses rangs.
Et notre Coréen, il s’en sort comment alors tout seul ? Bah le gars est une pure machine à équarrir. En douze titres poétiques (« Encephalomeningocele Myoparalysis » ; « Mucupurulent Duodenum Disfigured by Sulfuric Acid » ; etc.) et moins de trente minutes, c’est un déballage monstrueux de bestialité bien humaine. Entre le chant abyssal, les guitares frénétiques et la batterie qui fait monter les blancs en neige, c’est un régal de chaque instant, écrasant, foncièrement mauvais. J’imagine pourtant sans peine que les plus connaisseurs me rétorqueront, à juste titre, que cela a été entendu mille fois, que ce genre de grosses productions déshumanise la musique, que ce n’est pas ça le
death metal… Peut-être. Il reste qu’à mon niveau, je trouve ici une grande partie de ce que j’aime : pas de dérives
deathcore, ça ne se vautre pas dans le
slam, le musicien se contente de balancer des mandales de
tech death brutal par palettes et il régale son auditoire. Franchement que pourrais-je espérer de plus ? Des solos ? Non. Des arpèges ? Non. Des plans jazzy ? Non. De longs passages instrumentaux ? Non. Des voix claires ? Non. On sort de «
Sacrosanctity of Human Extermination » complètement rincé, éprouvé par une telle densité mais avec un besoin furieux de s’y replonger aussitôt.
En effet, un tel album, aussi rapide que virulent, va nécessiter d’y revenir plusieurs fois afin de bien comprendre les structures et, c’est vrai, tenter de discerner les différents titres pour en comprendre les singularités. Car dans un premier temps, c’est davantage le côté massif qui frappe, on se prend un giga coup de latte, il s’agit ensuite de décomposer le mouvement.
Par Raziel
Par Jean-Clint
Par gulo gulo
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Par Lestat
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