Faidra - Militant : Penitent : Triumphant
Chronique
Faidra Militant : Penitent : Triumphant
« Hey Sakrifiss, tu penses quoi du nouveau FAIDRA ? », « Sakrifiss, t'as pas mis FAIDRA dans ton top ! » , « Sakrifiss, il est où FAIDRA !!! »...
Oui, ça va, ça va, j'ai compris qu'en 2023 il y a eu beaucoup d'amateurs de FAIDRA ! STOOOOP. Bon, j'avoue que j'ai moi aussi beaucoup hésité à le mettre dans mon top... Mais c'est compliqué de tout mettre. Si on en met trop, ça met moins en avant le reste, et ça donne l'impression qu’on est un peu trop généreux... Enfin bref, si ça peut rassurer ceux qui attendaient ce Militant : Penitent : Triumphant dans mes recommandations annuelles, qu'ils sachent qu'il n’est pas loin des élus. Il est juste devant la porte avec praitquement un bras à l’intérieur. Car non, je ne suis pas encore totalement sourd, et il faudrait bien l’être pour ne pas avoir envie d'encenser le Suédois mystérieux. D’ailleurs on ne sait toujours pas qui est derrière ce one-man band. C’est devenu un peu agaçant parce qu’il a un tel niveau qu’on se demande si ce n’est pas quelqu’un que l’on connaît. C’est qui !? Juste un grand timide inconnu peut-être... Ou alors il veut juste ne pas être mis en avant...
Que savons-nous de lui finalement ? Eh bien hormis sa nationalité, on sait qu'il a créé FAIDRA en 2019, qu'il a sorti un premier album sur Northern Silence Productions l'année suivante, et qu'il lui a fallu trois ans de plus pour effectuer son retour avec 6 pistes qui totalisent 46 minutes. On peut éventuellement ajouter qu'il aime les vieilles peintures de la période baroque puisqu’après avoir utilisé un tableau de José de Ribera, il a opté pour un de Salvator Rosa. Plutôt intéressé par l'art italien du coup... Ah mais c’est très bien hein, sauf que l'image de ce nouvel opus avait déjà été utilisée à plusieurs reprises pour illustrer d’autres albums de black metal... On pensera avant tout à OBTAINED ENSLAVEMENT (Soulblight), un peu à ENTARTUNG (Maleficae Artes). Donc, comme j’aime plutôt l’originalité, je me suis tourné vers la version limitée à 300 exemplaires, format digipack A5, qui emprunte à un artiste bien plus « récent » : Gonzalo Carrasco (1859-1936) avec son œuvre Job on the Dunghill (1881).
Musicalement, FAIDRA aime le black metal atmosphérique et mélodique, particulièrement enchanteur. Il l'avait déjà démontré sur son premier album, il le confirme sur le nouveau. Il confirme surtout avoir un réel talent pour accrocher l'oreille et venir caresser l'âme. Il crée des ambiances et trouve des riffs qui me rappellent certaines sonorités de BURZUM et LUNAR AURORA. Deux légendes qui sont également de belles grosses références. Par contre, ce ne sont que quelques saveurs, utilisées avec une approche plus actuelle. Et ça fonctionne bien, parce que les morceaux avancent progressivement, implantant lentement et sûrement des mélodies dans notre cerveau. Quelques petites astuces permettent de relancer l’intérêt des morceaux, notamment l’utilisation récurrente d’un piano, pour des breaks (« Mother Acherontia »), des intros (« Jaws of Neptune ») ou des outros (« Parousia Delayed »). Le son de l’instrument s’amuse parfois à virer au synthé, et c’est sans doute ce qui me rappelle le plus la bande à Varg (« The Leavening Rot »). Par contre, je regrette que les riffs soient parfois trop réemployés dans un même titre. L’effet hypnotique ne fonctionne pas à chaque fois, surtout lorsque l’on écoute avec attention... On constate alors que les titres trainent un petit peu en longueur... Ce n’est pas un gros problème, mais c’est le point qui m’a empêché de mettre une meilleure appréciation. Un peu trop de répétition au sein d’une même composition. Sinon, très belles ambiances !
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