Decarabion - Hidden in Delirium, Reality Revealed
Chronique
Decarabion Hidden in Delirium, Reality Revealed (EP)
À la suite d’une simple démo « un titre » (« Schizoid Proliferation of Insanity »), les Colombiens de DECARABION avaient fait pas mal de bruit avec leur premier album, « Bastard Son of Divinity », un bon gros pavé de brutal death metal comme on l’aime. Mais ça, c’était déjà en 2020 et le quatuor n’avait plus rien proposé depuis, pas même un split. De quoi craindre un énième pétard mouillé…
Heureusement, en septembre 2023, les mecs se sont rappelés à notre bon souvenir en proposant cet EP, « Hidden in Delirium, Reality Revealed », soit cinq titres (plus une intro et une outro) pour bien comprendre pourquoi cette formation est peut-être le monstre ultime de demain. Certes, les ingrédients sont toujours les mêmes et je vais devoir user de la sempiternelle même litanie : vocaux ultra gutturaux, blasts de trépanés, technique de guerrier, l’auditeur se fait broyer menu tout durant les vingt trop courtes minutes que dure le disque.
Le style, je l’ai déjà évoqué, c’est un pur brutal death technique, dans la veine de ce qui se fait actuellement, c’est-à-dire hyper produit, très léché au niveau des finitions, sans solo, sans une bribe de mélodie, la représentation sonore du hachoir à viande. Dans l’esprit, je pense évidemment aux compatriotes de GORETRADE (à l’occasion, jetez une oreille à « Mistaken Conception » par exemple), sauf que DECARABION ferait passer ce dernier pour un petit enfant souffreteux qui se fait bolosser dans la cour de récréation. Et dieu sait que j’aime GORETRADE ! Mais là où ce dernier plante régulièrement des passages groovy, son petit frère, lui, ne s’épanouit que dans la vitesse. Aux chiottes les ralentissements ! L’auditeur est là pour se faire laminer sans pitié, il sert de victime sacrificielle afin que les musiciens puissent purifier la terre par le feu. Ecouter cela ou prendre un coup de masse sur l’occiput, c’est du pareil au même.
Et comme les types ne sont pas que de vulgaires barbares, ils rendent notre souffrance plus tolérable en nous permettant de contempler une belle illustration tandis qu’on agonise (coucou William !), dans un registre certes totalement différent de celle du LP mais complètement raccord avec le contenu.
Allez, je vais vous simplifier la vie : vous ne voulez écouter que ce qu’il se fait de plus mastoc en termes de death metal, alors allez faire un tour en Colombie. DECARABION y affûte ses armes et le jour où il va revenir avec un album complet, il faudra foutre un gilet pare-balles.
Je reviens quand même rapidement sur la qualité de l’objet. Pour un truc aussi confidentiel que peut l’être cet EP, compte tenu des moyens probablement mis en œuvre et de l’entreprise totalement underground qu’est le label Earsturbation Records, défenseur originel de la formation, on ne peut que louer le résultat, tant sur un plan esthétique que musical. Du très haut niveau avec probablement un portefeuille pas bien garni, ça donne à réfléchir.
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