Mjältsjuka - Nordiska svarthågor
Chronique
Mjältsjuka Nordiska svarthågor
La haine du black metal, la bêtise du black metal, la force du black metal, l’élitisme du black metal, la puissance du black metal, la douleur du black metal. Mais aussi la sensibilité du black metal. Et ici, c’est elle qui domine, c’est elle qui est mise en avant dans les compositions de cette toute nouvelle formation suédoise. MJÄLTSJUKA existe depuis peu, et elle réunit deux artistes. L’un est chargé de l’ensemble des instruments et de la majeure partie de l’écriture. Son nom est Rasmus Rolling, alias R.R., alias Heiðinn. Il a d’ailleurs son projet solo sous ce dernier nom : HEIÐINN, deux albums au compteur. L’autre est Matthew Bell, et il vient d’Australie. Il a déjà bien bourlingué, et même s’il ne fait ici que les vocaux, il est aussi musicien pour d’autres entités : TROLDHAUGEN, FORLORN CITADEL, AUTUMN'S DAWN… Et il en a quitté d’autres, tout aussi connues, FOLKODIA et FOLKEARTH en tête.
Les deux compères ont donc déjà de bonnes expériences, et ce dans des sous-genres variés du black metal. Il était ainsi difficile d’imaginer ce qu’allait donner leur collaboration avant d’écouter leur premier méfait. Et finalement ce Nordiska svarthågor ne ressemble pas non plus exactement à ce que sa pochette pouvait faire croire. Il est très sensible, très doux… très apaisé et relaxant en fait. Sur ce point-là, des similitudes avec FALKENBACH peuvent se remarquer, mais ce ne sont que de petits éléments, car il y a aussi un côté désespéré qui ressurgit de ces quatre longues pistes et vont fréquemment faire penser à AUSTERE. Oui, cet AUSTERE qui est lui aussi australien et qui a fait son come-back en 2023.
MJÄLTSJUKA s’en approche terriblement durant ces 34 minutes, tout en incluant donc de légers éléments différents qui permettent de ne pas donner une impression de copie. Il y a par exemple une utilisation différente de claviers, discrets et formant juste des nappes voluptueuses. Il n’y a que sur quelques parties qu’ils sont mis un peu plus en avant, comme si FEAR OF ETERNITY s’invitait brièvement au voyage mental.
Je pense que les références à elles seules peuvent donner envie d’aller découvrir le premier album de MJÄLTSJUKA, mais elles pourraient induire en erreur. Il faut alors surtout aller écouter les compositions en sachant que l’on va être happé, que l’on va profiter de moments éthérés délicieux mais aussi déchirants. Que l’on va ressentir des choses, tout simplement. En ce sens, l’album est une belle réussite. Et finalement, il nous fait regarder la pochette une nouvelle fois avec un regard différent, avec plus de compréhension de ce qu’elle voulait transmettre. Très beau travail, qui ne lasse pas en plus grâce à des idées bien intégrées, comme ces chœurs doux au sein de « In My Tomb of Solitude ».
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