The Troll - Misantrollpia
Chronique
The Troll Misantrollpia
Il y a deux points qui ont failli me faire passer à côté de cet album. Le premier, c’est le fait que Thrashocore vienne il y a quelques jours d’en recevoir un promo alors qu’il est sorti… en 2020. D’abord sur Bandcamp, puis un an après sur le petit label Indómita Galaxia. Pourquoi autant de retard ? POURQUOI ? Parce qu’une réédition est prévue ? On ne sait pas, aucune information à ce sujet... Ce ne serait pas un mal d’ailleurs vu que seuls 100 exemplaires avaient été tirés. Le deuxième point, c’est le nom de cet opus. Je déteste les jeux de mot. Vraiment. Ça me gratte très fort, à tel point que j’ai mis du Tipp-Ex sur les pochettes de Nymphetamine et Thornography de CRADLE OF FILTH. Donc là, voir juxtaposés les termes de « Misanthropie » et de « Troll » ensemble pour former « Misantrollpia », ça a été douloureux… J’ai encore mal à l’esprit...
Mais finalement, j’ai lu la description du groupe, de sa musique, de sa manière d’opérer, et j’ai eu envie d’aller l’écouter. Bien m’en a pris, j’ai découvert un petit ovni... THE TROLL, entité espagnole tenue par un homme seul, The Troll, comme le nom de son projet. Par contre, il en a beaucoup d’autres, de projets. Tous plus méconnus les uns que les autres… AANOMM, PANKURONIUM, GRAVISLATRO, MOLBOL… Le pire, c’est que notre bonhomme est tout seul dans la plupart de ces groupes… Alors à quoi ça sert ? Eh bien il parvient à intégrer des petites originalités dans la plupart d’entre eux, et THE TROLL se démarque donc de ses frères. Le groupe part d’un concept original : enregistrer tout l’album en studio dans les conditions du live. Déjà fait ? Oui, sauf que là, je répète que le gars est seul, et qu’il s’amuse donc à s’occuper de tous les intruments en même temps, simultanément ! Comment il peut faire ça ? En utilisant des effets de loop et un pedalboard. Voilà, c’est ça qui est assez surprenant ! Bon, attention, calmons tout de même nos ardeurs parce que le résultat ne donne pas une musique ultra révolutionnaire ! Cela confère, tout de même, une ambiance particulière, menée par un esprit très raw et très organique tout en restant froid et clinique. La description classe alors les compositions sous le nom de « black metal noise d’avant-garde », étiquette qui peut faire peur ou rebuter. L’avant-garde, c’est souvent indigeste.
Ici, non. Pas du tout même. En écoutant le résultat, les comparaisons qui me sont venues à l’esprit ont même été plutôt classiques. Finalement, il y a de fortes saveurs à la BlazeBirth Hall, et l’on pourrait croire à une inspiration tirée de BRANIKALD et FOREST. Le temps est suspendu. Des bourrasques frappent silencieusement un paysage désertique. Des vocaux grognent et gémissent sur un ton presque blasé... L’immersion est complète, avec la volonté de tout arrêter. Les quatre pistes vont alors s’étirer sur 17, 7, 9 et 19 minutes avec un talent d’hypnose qui plaira aux moins pressés d’entre nous. Certains passages vont même faire passer NORTT pour un groupe d’excités du bulbe tellement il se passe peu de chose. Le dernier morceau commence par 5 minutes de frottements de guitare avant de lancer le chaos, de revenir à un impression de néant complet et de terminer par une nouvelle explosion auditive.
Je rentre facilement dans ce genre d’ambiances, toujours attiré par ce qui sent le vide, la douleur et la sincérité ! Je ne sais pas si plusieurs albums dans cette veine ne me lasseraient pas, mais pour l’instant il n’y en a qu’un, donc il me convient totalement !
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