In Aeternum - Nuclear Armageddon
Chronique
In Aeternum Nuclear Armageddon
Difficile de le nier mais les deux premiers albums d’In Aeternum auront été boudés par un grand nombre. Aucune injustice au contraire, la qualité des brûlots laissait clairement à désirer… Pourquoi donc m’entêter à continuer à chroniquer un groupe black/death de seconde zone ? Tout simplement parce que les Suédois commenceront enfin à se révéler dès ce troisième album
Nuclear Armageddon, trois ans après
The Pestilent Plague. Le frontman et fondateur David "Impious" Larsson modifiera complètement le line-up de son groupe, recrutant Daniel Nilsson-Sahlin (Setherial) à la guitare et le fameux producteur Tore Stjerna aka « Necromorbus » (ex-Funeral Mist) pour taper sur les fûts. In Aeternum terminera alors son contrat chez Necropolis Records par une compilation de démos et de titres d’ EP’s (
Past And Present Sins) et signera chez les Polonais d’Agonia Records. Un nouveau chapitre commence (enfin presque).
Nuclear Armageddon ne chamboulera en rien son style, In Aeternum reprend les bases de
The Pestilent Plague, à savoir un black/death blasphématoire sans concession et aux accents thrash, bien loin donc des standards suédois. Les premières écoutes seront cela dit assez circonspectes, le son atomique passé (l’enchaînement fatal entre le studio Fredman puis le Abyss, difficile de faire mieux) laissant place à une production plus claire et bien moins massive. Un défaut qui n’en est pas foncièrement un au final. Le son et le jeu de batterie de Tore Stjerna laissent à l’auditeur le soin de se délecter de ces relents death « groovy » et des accélérations martiales d’avantage orientée black metal (même si Perra Karlsson reste « le » batteur d’In Aeternum). Le groupe ira en effet enrichir ses compositions et les aérer pour mieux placer ses accélérations (« Dawn Of Annihilation » et « Nuclear Armageddon » portent à merveille leur nom) et surtout tenter de gommer la linéarité antérieure (jadis un effort monstrueux que d’écouter la galette d’une traite). Des subtilités toutes relatives (le black/death aggressif dominant) mais qui démarqueront
Nuclear Armageddon de ses grands frères. Impossible pour eux de masquer leurs origines suédoises, les rares mélodies (riffs et soli) sont encore bien présentes (« Genocide (Remains Of Retalitation) », « Crucified... The Son Of A Whore » ou « Nuclear Armageddon ») voire même une once d’émotion sur l’interlude acoustique « Ashes And Dust » (Dissection-like). Dommage encore une fois qu’In Aeternum ait nettement sous-exploité cet aspect car la maitrise demeure bien présente.
Dawn Of A New Aeon confirmera ce constat frustrant. Car au final, comme ses prédécesseurs, la galette subira des passages fades à rallonge dispensables et particulièrement en première partie («Whirlwinds Of Fire », « The Final Doom »)… Assez malencontreux pour débuter l’écoute. Le chant soporifique et faiblard de David laissera cela dit cette fois entrevoir quelques timides modulations mais n’aidera en rien la chose…
Il aura fallu attendre neuf années d’existence et trois opus pour qu’In Aeternum nous délivre enfin un « bon » album. Certes ce n’est pas encore ça mais les Suédois affûtent d’avantage leur black/death guerrier et antichrétien et délivrent certains passages plutôt redoutables.
Nuclear Armageddon annonce ainsi une suite de discographie beaucoup plus intéressante où figurent leurs meilleurs œuvres. Les prochaines chroniques seront les bonnes.
| Mitch 26 Décembre 2011 - 1568 lectures |
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