In Aeternum - The Pestilent Plague
Chronique
In Aeternum The Pestilent Plague
Plat, longuet, bancal, sorti trop tardivement… Chargé de tares, le premier album d’In Aeternum ,
Forever Blasphemy, n’aura pas du tout réussi à marquer la scène black/death et ça malgré quelques concerts de prestige qui suivront (tournée européenne en compagnie d’Immortal ainsi que le Wacken). Assez frustrant quand on regarde les mots clés associés à cet opus ou la biographie de la bande. Mots clés qui reviennent d’ailleurs pour
The Pestilent Plague. Après un EP (
Demon Possession), sous la bannière du défunt Necropolis Records et toujours affublés de Necrolord pour leur artwork (qui a encore fait bien mieux nous en conviendrons), les Suédois (amputés de leur bassiste) changent de studio de renom (suite à Fredman) pour l’Abyss Studio chez maître Tägtgren (Tommy ici). In Aeternum se lance enfin ? Il faudra malheureusement prendre de nouveau son mal en patience…
Tel un lycéen boutonneux, In Aeternum se cherchait encore sur son premier opus
Forever Blasphemy. Un ressenti que l’on trouvait dans des compositions sans aucune fluidité, piochant un peu partout dans l’univers extrême de ces dernières années mais sans un réel socle fédérateur. Le résultat ? Un rendu des plus hétérogènes. Un plaisir d’écoute impossible dans ces conditions. Cette coup-ci la ligne directrice est clairement affichée : un « raw » black/death blasphématoire sans concession, larguant salves de riffs aux accents thrash et de blasts sous des vers black bien plus haineux de David (« guerre » et « antichristianisme » comme thèmes originaux). La production atomique (dès les premières secondes de « The Apocalypse Division ») largue loin derrière celle du studio Fredman tout en restant relativement « cradingue ». Le son compressé et peu naturel du studio Abyss étant reconnaissable à des kilomètres, la ressemblance avec Centinex devient alors encore plus flagrante (production et style identiques à
Reflections). Cela dit, habitué aux adjectifs « catchy » de la scène suédoise, il faudra faire des efforts d’écoutes plutôt conséquents avant de pouvoir dompter ce pavé ultra violent. Evidemment les mélodies antérieures ne sont pas entièrement effacées, on retiendra particulièrement « Eternal Devastation » et « Revelation Of Hell ». Dommage qu’In Aeternum n’ait pas continué en ce sens.
The Pestilent Plague reste tout autant linéaire et fade que son aîné, il sera bien difficile de tenir l’écoute et de bien discerner chaque titre. Nous devrons une nouvelle fois subir un chant criard faiblard de David sans aucune modulation et des rallonges de fonds de tiroirs tirant les morceaux vers le bas (« Ultimate Warfare » ou « Torture Chamber »). De plus aucune émotion ne s’y dégage ou bien une quelconque atmosphère froide ou malsaine. La crédibilité du groupe en prend un coup, l’étiquette « seconde zone » n’a pas été volée.
Deuxième tentative et deuxième échec de la part des Suédois d’In Aeternum, un plaisir à chroniquer jusqu’à maintenant… Les défauts de l’album précédent sont toujours présents (linéarité et sans saveur) ici même si ils demeurent atténués. Le groupe a cependant fini par trouver son style : un black/death impie violent et peu subtil assez difficile d’accès, très loin des mélodies de ses camarades suédois. Encore à un stade de brouillon, l’opus suivant
Nuclear Armageddon sera un peu plus concluant.
| Mitch 30 Novembre 2011 - 1564 lectures |
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