In Aeternum - Dawn Of A New Aeon
Chronique
In Aeternum Dawn Of A New Aeon
Supportés par un label plus imposant (le Polonais Agonia Records) et un contrat désormais rallongé, les obscurs Suédois d’In Aeternum retournent célébrer la crucifixion du Christ au studio Abyss, un an après
Nuclear Armageddon. Comme offrande au Malin, un nouvel EP impie (leur quatrième),
No Salvation. Je vous laisse le soin de jeter un coup d’œil à la pochette, vous reconnaîtrez aisément une image tirée du film « La Passion du Christ » (que n’aurait clairement pas reniée un Deicide). Artwork qui leur vaudra un procès pour son utilisation sans permission par Mel Gibson « himself » (« buzz » relayé en Suède par les journaux et la télévision). Passé cette anecdote, l’EP (dont deux titres seront utilisés ici) marque surtout l’arrivée du nouveau batteur (et brute épaisse) Perra Karlsson (Nominon). Après quoi In Aeternum repartira dans la foulée enregistrer son quatrième méfait
Dawn Of A New Aeon (porté par la toile magnifique du grand Joe Petagno).
Sans surprise, In Aeternum continue dans le sens de
Nuclear Armageddon, à savoir un black/death blasphématoire et guerrier peu raffiné mais aux timides mélodies parsemées (Suède oblige). Mais là où les précédents opus manquaient cruellement de points d’accroches, In Aeternum semble avoir compris qu’« avoiner » sans la moindre réflexion donnait un résultat rarement concluant. L’époque fade et ennuyeuse s’estompe ainsi peu à peu, le groupe semble proposer des compositions plus « recherchées » et « aérées ». Des structures travaillées où riffs méphistophéliques (oui, j’aime cet adjectif) redoutables et accélérations atomiques ou breaks sont intelligemment placés pour annihiler la nuque de l’auditeur (le rouleau compresseur « Spawned By The Fires Below » en tête). La nouvelle recrue à la batterie martyrisera ses pauvres fûts sans relâche par sa frappe lourde (« Seven Storms Of Doom »), épaulée d’une production toujours aussi puissante du studio Abyss (
The Pestilent Plague l’avait déjà confirmé). Les adeptes de Nominon seront ravis. Malgré tous ces aspects relativement « crus » à premier abord, on retrouve cela dit des mélodies nettement plus présentes et surtout plus « marquantes » qu’à l’accoutumé. Dans le tas : « A New Dawn », « Pactum Diaboli » (solo de maître Mike Wead), « No Salvation » entres autres. Quelques titillements de tympans non négligeables puisqu’In Aeternum supporte malheureusement encore son boulet « baisse de régime » (« Devil In Me », « Ultimate Extermination » par exemple). 32 minutes au compteur et pourtant il sera bien difficile une nouvelle fois d’ingurgiter du premier coup
Dawn Of A New Aeon ou de retenir réellement quelconque morceau. Le chant toujours aussi étouffé de David, peinant fortement en puissance, n’aidera certainement pas la chose (aux paroles caricaturales toujours aussi jouissives). Néanmoins, une fois la galette domptée, on se laisse prendre par le black/death primaire du groupe et on remarquera un écart important au niveau de l’effort apporté par rapport au le reste de leur discographie bien terne.
Dawn Of A New Aeon reste à ce jour le meilleur album des Suédois d’In Aeternum (EP’s non compris). La présence de la discographie du groupe sur votre webzine prend désormais un minimum de sens. Rien de révolutionnaire évidemment (un coup d’œil à la note suffit) et un statut « black/death seconde zone » qui ne s’effacera toujours pas. Malgré tout une musique à la fois brutale et accrocheuse suffisamment bien composée et aidé par quelques grands noms pour que l’on s’attarde dessus un moment. L’EP suivant
Curse Of Devastation confirmera cet élan.
| Mitch 14 Mars 2012 - 1539 lectures |
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