Nous avions quitté les Américains de Cystic peu après la sortie en 2020 de leur EP intitulé
Incineration Rites. Depuis, le groupe originaire de Seattle n’a pas spécialement chômé puisqu’en plcus d’une démo deux titres parue l’année dernière (
Rehearsal MMXXIII), celui-ci a également sorti un premier album intitulé
Palace Of Shadows. Une sortie opérée avec le soutien du label mexicain Chaos Records (Ænigmatum, Astriferous, Cenotaph, Mortify, Sepulcrum...) mais dont l’illustration signée pourtant des mains talentueuses de monsieur Chase Slaker (guitariste de Caustic Wound et Mortiferum dont on a déjà pu apprécier les aptitudes graphiques chez des groupes tels que Bog Body, Morbific et surtout Mortiferum) n’est malheureusement ni des plus réussies ni des plus engageantes.
Pourtant, si vous avez déjà posé vos oreilles sur la musique des Américains, vous devez savoir que Cystic mérite que l’on s’y intéresse. Aussi je vous invite à faire fi de cet artwork un brin décevant (mais si vous êtes ici à lire ces lignes c’est plutôt bien parti) pour ne vous intéresser qu’au seul contenu de ce premier album. Un disque passé notamment entre les mains de Dan Lowndes (mastering) et sur lequel on va retrouver un des deux morceaux de cette précédente démo évoquée ci-dessus ("Nebulus Legion" rebaptisé pour l’occasion "Nebulus Legion (Of The Somber Sea)"). Ce sont ainsi neuf "nouveaux" morceaux (dont une introduction et une conclusion instrumentales) qui nous sont proposés ici pour une durée plutôt modérée d’un petit peu plus de trente-cinq minutes.
Alors, que s’est-il passé du côté de Cystic depuis la sortie d’
Incineration Rites il y a bientôt quatre ans ? A priori pas grand chose à en juger par ce line-up qui n’a presque pas bougé si ce n’est pour faire place à un nouveau batteur en la personne de monsieur Jullian Rhea (Fetid, Mortiferum...). D’ailleurs ce n’est pas tout puisqu’à y regarder de plus près on va quand même pouvoir mettre le doigt sur une petite nouveauté qui n’a pas manqué de me sauter aux yeux et surtout aux oreilles lors de mes premières écoutes. En effet, le chant de Tanner Moore n’est plus aussi gras et profond qu’il ne l’était à l’époque du précédent EP. Pour ce premier album, l’Américain a fait le choix d’une voix plus arrachée traçant ainsi un parallèle plutôt évident avec ce que l’on peut trouver dans la scène Black Metal. Au petit jeu des comparaisons, on pourrait désormais rapprocher sa voix de celle de Vlad des excellents Necrowretch. Alors certes, le Death Metal de Cystic y gagne effectivement en intensité et en urgence mais personnellement je dois quand même avouer que je préférais le growl plus classique mais aussi plus sombre et morbide des débuts. On va heureusement en trouver encore quelques bribes comme sur "Duly Drowned", "XIII (A Reprise In Blood)", "Core Of The Maelstrom" ou "Nebulous Legion (Of The Sombre Sea)" même si, c’est un fait, celui-ci a bien laissé sa place à un chant dorénavant plus écorché et intelligible. Tant pis.
Pour autant, n’allez pas croire que j’en sois venu à éprouver ne serait-ce qu’un semblant de déception à l’égard de ce
Palace Of Shadows. En effet, bien que j’aurais effectivement préféré entendre Tanner Moore conserver ce growl pour lequel il avait opté jusqu’alors, le Death Metal de Cystic n’en reste pas moins toujours aussi plaisant à écouter. Sans rien révolutionner à sa formule déjà pas bien compliquée, le groupe de Seattle poursuit effectivement son petit bout de chemin sans se soucier de paraitre frais ou de sonner un tant soit peu original. Un cadre parfaitement bordé que le groupe ne va jamais chercher à franchir un seul instant. De ce riffing sinistre et malveillant ("Pestilential Throne", "Palace Of Shadows And Blood", "Duly Drowned", "XIII (A Reprise In Blood)", "Core Of The Maelstrom"...) à cette production rudimentaire mais pourtant si juste (notamment cette batterie hyper naturelle et dépouillée ou bien encore ces guitares abrasives et menaçantes) en passant par ces accélérations primitives aussi efficaces que jouissives ("Pestilential Throne" à 1:12, "Palace Of Shadows And Blood" à 1:50, "Duly Drowned" à 1:28, "Stygian Deeps" à 1:13 et ainsi de suite) sans oublier bien évidemment ces quelques ralentissements nécessaires à un semblant de nuances et ainsi à la bonne dynamique de l’ensemble (la dernière minute de "Pestilential Throne", les premiers et derniers instants bien lourdingues de "Palace Of Shadows And Blood", les mid-tempos tranquilles de "XIII (A Reprise In Blood)", "Nebulous Legion (Of The Sombre Sea)" à 2:24, etc), tout est en effet réuni pour faire de ces trente-cinq minutes un moment des plus convaincants pour qui aime son Death Metal ancré dans le marbre. Une relecture contemporaine mais néanmoins figée dans le temps de ce qui se faisait à la fin des années 80 et au début des années 90 dans le milieu.
Sans briller par ses prises de risques ou sa personnalité débordante (même si au final le chant y contribue peut-être un peu),
Palace Of Shadows est de ces albums honnêtes et solides qui ne changeront pas la face du Death Metal mais lui permettront de continuer à exister en perpétuant cet héritage que l’on connait tous. Et même si celui-ci ne nous réserve aucune surprise, ce premier album ne manque pas de saveur grâce à un chouette équilibre entre séquences soutenues et passages plus en retenues, à des riffs sombres et menaçants qui derrière leur relative simplicité ne peinent jamais à convaincre, une intensité pour le moins évidente dans les vocaux et finalement des ambiances délétères qui siéent à ravir à ce genre d’album certes sans grande surprise mais en tout point efficace.
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