Bon sang, ce nom de
HOUWITSER, je n’ai jamais réussi à le prononcer convenablement. J’aurais pourtant eu le temps de m’entraîner, les Hollandais étant de solides leaders de la seconde division
death metal et ce depuis 1998, avec à leur palmarès au moins un album de référence du genre, «
Rage inside the Womb », paru en 2002 chez notre fleuron national
Osmose Records. Et si l’on ajoute à cela que tous les grands noms de la scène batave sont un jour passés dans cette entité (
Théo van Eekelen et
Aad Kloosterwaard pour ne citer qu’eux, le premier ayant usé ses quatre cordes chez
GRAND SUPREME BLOOD COURT,
SIEGE OF POWER ou
HAIL OF BULLETS et le second cognant chez
SINISTER et
VORACIOUS SCOURGE, entre autres), il n’en faut alors pas plus pour considérer «
Sentinel Beast », sixième LP, comme une sortie qui mérite que l’on s’y intéresse de près.
En plus, le line up actuel est loin d’être dégueulasse, avec des anciens
SINISTER,
NEOCAESAR,
THANATOS et
RADIATHOR (pour se tenir bien au chaud l’hiver), donc non pas que des pointures mais tout du moins des mecs solides, les gars sûrs du
death metal à tendance brutale. C’est vrai que la carrière n’a jamais réellement décollé : trop de changements de musiciens, trop de banalité dans le propos, des pochettes vraiment pas fameuses (à part peut-être celle d’«
Embrace Damnation ») et une régularité en dents de scie : sept ans d’attente entre le quatrième et le cinquième album, près de quinze entre «
Bestial Atrocity » et celui-ci, c’est rarement ainsi que l’on forge le succès.
L’illustration est une nouvelle fois à pleurer. C’est froid, moche, peu engageant mais bon, s’il fallait s’arrêter à cela, le plat de nouilles à l’encre de seiche d’
« Altars of Madness » n’aurait jamais passé les qualifications… Heureusement, ces dix nouvelles compositions vont faire la part belle à la saine violence du
brutal death à l’ancienne : gros, gras, luisant de testostérone, épais et écrasant comme il se doit. La formule n’a jamais changé, c’est un fait établi, les musiciens n'ont jamais navigué dans les eaux de l’exceptionnel, c’est un autre fait acquis. Mais comment résister à des compositions aussi entraînantes que le titre éponyme, à ses alternances de blasts et de ralentissements qui te foutent le cerveau mou comme un loukoum ? Chaque titre est une torgnole, tu la connais, tu sais d’où elle part, tu sais quelle trajectoire elle va prendre, tu sais où elle va tomber, ce n’est pas grave, tu y reviens tel un petit goulu qui se jette sur la viande.
Il n’y a finalement pas grand-chose à dire sur un album de
HOUWITSER parce qu’il est une forme d’incarnation du
death metal de seconde zone. En l’écoutant, on pense toujours aux mêmes groupes, eux-mêmes des chantres du classicisme et des habitués des bas-fonds, il y a bien quelques semblants de solos pour se laisser aller à rêvasser quelques instants, pour le reste tout n’est que bastonnade, tabassage, molestation corporelle, avec cependant un atout clé : l’expérience, le savoir-faire. Car à bien y réfléchir, ce n’est pas donné à tout le monde que d’écrire une musique dont toute originalité est absente mais qui s’avère finalement aussi jouissive qu’addictive. On y revient à ce «
Sentinel Beast », d’abord parce qu’on ne se souvient rapidement plus du goût qu’il a alors qu’on sait que l’on a aimé. Ensuite parce qu’il y a peu d’équivalents qui tiennent encore la route dans ce créneau insensible aux sirènes de la modernité, enfin (et surtout) parce que les Hollandais s’avèrent bien meilleurs que les autres groupes de leur génération encore en activité.
Pour le reste, vous connaissez la chanson. La production est excellente, la maitrise technique est au rendez-vous (même si je ne parlerai pas de tech-death, loin de là), le chant est parfait dans son entre-deux de brutalité et d’audible. Peut-être que le segment d’auditeur auquel s’adresse
HOUWITSER rapetisse comme peau de chagrin au fil du temps, je suis pour ma part totalement et pleinement rassasié par ces trente-six minutes sans accroc, sauf si l’on se considère comme définitivement réfractaire à la linéarité ainsi qu’à la redondance stylistique. Een lang leven toegewenst !
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